L’Hommage aux trois catholiques tués à Nice, par Mgr Riocreux

 Consternation, le mot  qui exprime l’accueil de la nouvelle des meurtres dans la basilique ND de l’Assomption au petit matin du 28 Octobre. Ce jour-là, à Rome, dans l’église Saint Louis des Français, en cette fête des apôtres et martyrs Simon et Jude, nous avons prié pour Vincent, Simone et Nadine.

Depuis, nous avons appris les parcours de ces trois catholiques, différents par leurs origines et leurs parcours : le dévoué sacristain de l’église Vincent, la brésilienne toujours joyeuse Simone et Nadine l’actrice de 60 ans. Trois paroissiens simples, comme nous en connaissons tous,  venus pour la prière et le service  dans l’historique  basilique de Nice.

En ce samedi matin, tôt  ici en Guadeloupe, nous avons pu  nous unir à l’hommage national présidé par le Premier Ministre. Hommage fort.Par le lieu, la colline du château au-dessus de la ville. Et par le déroulement. Célébration civile certes, mais émouvante  hautement symbolique. Déjà dimanche dernier, la messe de réparation de dimanche dernier célébrée par l’évêque de Nice, Mgr André Marceau  avait  constitué le temps de la prière chrétienne.

Comment ne pas être impressionné par cet instant dans cette  ville à nouveau meurtrie, dans le souvenir des 86 victimes du terrorisme décédées  le 14 Juillet 2016.

Discours officiels aux mots justes du maire Christian Estrosi et de Jean  Castex exprimant la réaction d’une ville et d’un pays. Pour tous, l’émotion et même les larmes. Avec  comme prière, le poignant Ave Maria.

Oui, c’était simple et fort. Notamment par les photos des visages de ces trois martyrs apportées solennellement au début de la cérémonie.

Lors des discours, mention a été faite du pape François, sensible et présent lors de tels évènements douloureux. Il m’a été rapporté que, à la suite des attentats du 14 Juillet 1986, il avait appelé le maire de Nice en se présentant : « Ici, c’est François ». Monsieur Estrosi en avait été ému. Et, à la suite, un groupe important de la ville de Nice s’était rendu à Rome pour être accueilli par le pape. Celui-ci avait rencontré longuement les membres des familles endeuillés. Dans cette délégation, une femme que personne n’a oubliée, Simone, celle-là même qui a été tuée le 29 octobre. De la même manière, le pape s’est associé à ce drame horrible.

L’hommage national  à Nice était nécessaire pour aider les familles, la communauté catholique,  la ville et tout le pays. Il a été à la hauteur de l’évènement. Nous nous souviendrons.

Dimanche dernier, trois jours après la tuerie dans l’église, résonnait dans cette basilique les Béatitudes de la  Toussaint. Ce que nous vivons  dans la communion spirituelle nous rappelle notre destinée : le bonheur éternel, particulièrement pour ceux qui sont persécutés, « leur récompense est grande dans les cieux » (Mt 5,12).

+ Jean-Yves Riocreux

7 Novembre 2020