Le Prado a le vent en poupe !

« mais c’est grâce à l’Esprit-Saint, n’a pas manqué de dire Père Serge Plaucoste, au début de son intervention l’après-midi, car toute rencontre Prado comme l’affirmait et en vivait le Père Chevrier se situe sous la mouvance de l’Esprit-Saint ! »

Quelle belle journée et tellement réconfortante que cette rencontre annuelle à l’occasion de la fête du Prado ! Elle s’est déroulée ce dimanche 13 décembre et a commencé par un convivial Kannari kontré (partage fraternel) à partir de 12 h à la salle paroissiale de Prise d’Eau.

Puis à 14 h nous nous rassemblions tous pour un diaporama fort instructif et bien agencé qui relatait la dernière assemblée générale (et internationale) du Prado qui s’est déroulée à Lyon l’an dernier et à laquelle Père Paul-Antoine Bernard a représenté la Gwadloup. Nous avions eu le temps dans la semaine précédente de partager dans nos groupes sur un texte du Père Chevrier expliquant son besoin « de faire communauté »… de même nous avions pu partager la lettre de Noël 2020 qui émane des responsables du Prado envoyée à tous. Le diaporama présentait les nouveaux membres du chapitre et un état des lieux de toutes les implantations pradosiennes à travers le monde. Très instructif en vérité ! Prêtes du Prado, mais aussi religieuses, diacres et laïcs engagés dans la spiritualité du Bienheureux Père Antoine Chevrier.

S’en suivait un échange très intéressant et plein d’enseignement pour la centaine de personnes (dont quelques jeunes) venues se ressourcer. Père Serge, Père Paul-Antoine, Père André et Père Albert intervenant à tour de rôle pour répondre aux questions qui n’ont pas manqué… « c’est devant la crèche que je me suis converti en vérité… et le 10 décembre 1860 Père Chevrier faisait l’acquisition de cette salle de bal à Lyon (dénommée Prado)… si je donnais le pain spirituel aux âmes, Dieu donnera bien le pain matériel ! » La Providence au Prado, c’est un travail : formation, éducation… « fais de nous des prêtres pour les pauvres, Seigneur ! » Père Plaucoste d’appuyer : « il y a 160 ans que la famille Prado existe engageant une réflexion bien en phase avec les réalités toujours vécues là où nous sommes ! » C’est une spiritualité de l’engagement, demeurer toujours enracinée, regarder la vie, trouver des orientations qui nous permettent d’incarner la Parole de Dieu ! « Jésus-Christ veut que nous soyons à Lui » quel bel idéal, et qui est porté internationalement par la grande famille du Prado. Il s’agit bien de « raviver le don de Dieu qui est en nous ! »… « Où va notre terre en larme, si nous vivons séparés, si nos points sont fermés et nos efforts dispersés… » comme le chant nous y invite si bien !

Père Paul-Antoine nous explique que les nouvelles orientations proposées nous mettent en mouvement pour les six ans à venir : 2019 à 2025. Nous devons veiller à être fidèles à l’étude de l’Evangile pour ancrer la parole de Jésus-Christ dans notre vie. C’est un peu le premier commandement du Père Chevrier pour ses disciples. « Jésus nous veut tout à Lui » tel est le thème de la fiche de cette première année.

 

Père Serge nous parle ensuite de son cheminement, de sa vocation, de sa formation au grand séminaire du Pardo… émouvant parcours qui rejoint les réalités des jeunes d’aujourd’hui… « c’est une formation personnalisée… j’ai toujours travaillé pendant ma formation, pour ne pas surcharger ma famille ici et pour garder une certaine autonomie de manœuvre ». Le Prado s’est répandu partout à travers le monde et actuellement au Vietnam, en Corée… il croît considérablement.

 

La spiritualité pradosienne. Selon les mots mêmes du Père Chevrier il faut « connaître Jésus-Christ, L’aimer, Le suivre, et L’imiter » c’est le travail de toute une vie qui commence, insiste Père Albert, par la conversion personnelle qui progresse vers la conversion communautaire… de même l’action personnelle enchaîne l’agir en communauté. Cela débouche sur « une fidélité dans la Présence ».

 

Père André appuie sur l’étude de l’Evangile quotidiennement qu’il faut relier à la vie. Action et conversion sont reliées. De même la dévotion à l’Esprit-Saint qui est la pierre d’angle de l’engagement dans le Prado.

S’en sont suivis des témoignages de plusieurs membres présents, tous très intéressants… des couples, des familles engagées chez nous en Guadeloupe aux quatre coins du diocèse, des équipes qui se mettent en place dans les quartiers… les T.K.L…. Misyon Lari… l’A.C.O…. etc… autant de parcours et d’engagements interpellant pour tout le monde.

 

Jacqueline et Philippe Pavilla, de passage en Gwadloup, sont venus témoigner et apporter leur éclairage. Originaires de Guadeloupe, ils vivent dans le diocèse de Seine-Saint-Denis. Philippe est professeur de judo et diacre permanent, à ce titre il est très engagé dans le diocèse auprès de la jeunesse. Jacqueline est conseillère municipale à Saint-Denis (elle a même été première adjointe un moment donné), et en même temps elle a été appelée au conseil épiscopal par son évêque. Tous les deux sont engagés aussi dans l’A.C.O. « La prière précède l’engagement pour ne pas lâcher prise ! » « Nous sommes au service dans notre famille mais aussi dans notre communauté ». « Nous espérons bien revenir vivre en Gwadloup dès que nous le pourrons c’est pourquoi nous sommes particulièrement heureux d’être parmi vous aujourd’hui, on se sent bien. »

 

A 15 h 30 l’Eucharistie (concélébrée par les pères Dénécy, Plaucoste, Bernard, Blanchard, Dhomond, assistés des diacres Phylippe Pavilla et Ismaël Galette) a clôturé cette belle journée dans l’église Ste Thérèse de Prise-d’Eau. Enseignement revigorant de nos prêtres, animation créole pleine de foi et de conviction, témoignages des différentes équipes. Le tout dans une ferveur et un dynamisme qui font du bien à tout le monde. Un moment émouvant : l’engagement des prêtres au cours d’une prière en conclusion de la messe. « Comment ne pas se sentir interpeler au fond de nos cœurs » comme le faisait remarquer Jean-Pierre à la sortie. Et diacre Ismaël Galette remerciait tout le Prado pour l’engagement plein d’espoir du Prado en Gwadloup.

 

Et on se séparait dans un bel entrain afin de nous aider à persévérer et surtout « à aller plus loin » comme nous le recommandait Père Dénécy qui présidait l’eucharistie : Alélouya ! Alélouya ! sa bèl viv é Bondyé… sa ki pli bèl sé témwagné, sé témwagné, témwagné !

Juney Cophy