Une pause silencieuse pour monter vers Pâques

Pour clôturer ce carême 2021, les religieuses de St Joseph de Cluny de Versailles (Basse-Terre) ont proposé une retraite en silence, de 3 jours, sur le thème « contemplons la Passion du Christ ». A cause des mesures sanitaires seules 25 personnes ont pu y participer, et chacun avait une place définitive à la chapelle, au réfectoire et à la salle de travail.

Chaque jour un programme de prière, de réflexion, d’adoration, de messe et d’enseignement fut proposé. Malgré le poids de la semaine sainte à préparer, deux prêtres, Père G. Mavoungou et Père R. Kinkouni, nous ont accompagnés pour les enseignements sur le sens de la souffrance du Christ, pour la messe quotidienne dans la chapelle de Versailles, et pour la confession.

Le Père Gille nous a fait un exposé sur les souffrances du Christ en lien avec nos souffrances, et sa victoire sur la mort, par la croix. Nous mettons alors notre Confiance dans le Christ victorieux, ressuscité. En tant que chrétien, pour suivre la voie du Christ, nous devons nous unir à Lui, être connecté à Lui. Nous devons avoir un bagage solide de spiritualité pour contrer les vents de la maladie, de la médisance, de l’angoisse etc… S’unir au Christ rend cette souffrance féconde. Quelqu’un qui n’a pas beaucoup souffert manque souvent d’empathie ou se montre dur. Tout va de soi, c’est banal, et il ne se rend pas compte des bienfaits dans sa vie. La souffrance est souvent révoltante ! Mais avec le Christ, elle devient acceptation puis fécondité.

Le père Roland, en ce sens dit que le Christ a « béatifié » la souffrance. Car tous nous portons des croix. Face à une épreuve, nous luttons avec le Christ et il nous accompagne. Cette souffrance devient un cadeau car nous sommes avec Jésus, il nous accompagne dans l’épreuve, car la souffrance, il connaît ! Contempler et participer à la Passion du Christ est une grâce, en donnant la 1ere place à l’autre. En donner de sa vie, de son temps, de son énergie, à celui que pourtant ni l’intérêt, ni la sensibilité ne nous encourage à aimer. Nous ne pouvons pas être seulement en contemplation avec Jésus. Les fruits de la passion consistent à dépasser ce cœur à cœur pour nous tourner vers les autres et les servir, les soulager : « ma vocation consiste à essuyer les larmes partout où Jésus pleure » (Urs Von Balthasar).

Le 3e temps d’enseignement fut donné par Sr Anne-Marie, supérieure de Versailles, qui fut aussi une mère pour nous dans notre quotidien pour ces trois jours. Nous eûmes une belle analyse de texte sur Philippien 2,6-11, montrant combien le Christ était libre dans sa passion, comment de Dieu il s’est abaissé comme simple homme mortel et souffrant, obéissant au plan de son Père. Dans cette obéissance il fut ensuite exalté par son Père, (re)devenant Seigneur pour tous!

06 Le Christ Jésus, ayant la condition de Dieu, ne retint pas jalousement le rang qui l’égalait à Dieu.

07 Mais il s’est anéanti, prenant la condition de serviteur, devenant semblable aux hommes. Reconnu homme à son aspect,

08 il s’est abaissé, devenant obéissant jusqu’à la mort, et la mort de la croix.

09 C’est pourquoi Dieu l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout nom,

10 afin qu’au nom de Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers,

11 et que toute langue proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la gloire de Dieu le Père.

Ces 3 jours nous ont fait du bien, et à l’approche du Triduum nous sentons nos cœurs prêts et notre esprit aiguisé pour percevoir davantage ce temps du don du Christ serviteur, de sa passion…et de sa résurrection.

Merci aux sœurs pour avoir mis en place cette retraite et nous y avoir accompagné, prenant soin de nous, et aux 2 prêtres qui ont pris sur leur temps précieux pour nous accompagner sur ce mystère de la Passion de notre Seigneur. (ci-dessous lien pour écouter, un court résumé et la dernière conférence de Sr Anne-Marie, cliquez ensuite sur “regardez sur Youtube” )

Laetitia P