Carme Guadeloupéen : frère Robert-Alain

                                                      Frère Robert-Alain,  carme guadeloupéen

 

La revue « Avenir du Carmel » d’automne, présente longuement le doyen des carmes de la province, Frère Robert-Alain de Sainte Marie Harsigny. Un long article présente l’origine, la vocation et sa vie de religieux ayant servi en France mais aussi en Irak. Agé de 95 ans, Frère Robert-Alain réside dans la maison des petites sœurs des pauvres à Saint Denis-en-France. C’est là que j’ai pu le rencontrer après la messe en la fête de Saint François d’Assise. Nous avons pu échanger brièvement, en évoquant Pointe-à-Pitre où il est né, son père métropolitain, mécanicien et sa maman  originaire de Sainte Rose.

Au moment de sa confirmation en Guadeloupe par Mgr Genoux, il reçut la médaille de Notre-Dame du Mont-Carmel. Ce sera le début de sa vocation. Adolescent, il participe quotidiennement à la messe. Puis, en lien avec les pères Spiritains, il cherche sa voie et découvre dans un annuaire des vocations l’existence des pères Carmes. Sa décision est prise : il sera frère carme.

 

Accueilli au couvent de Paris, puis de Nice, il fait sa profession simple le 15 octobre 1948 pour la fête de Sainte Thérèse d’Avila et trois ans plus tard sa profession solennelle. Ordonné prêtre le 29 Juin 1952, « le plus beau jour de ma vie », il est envoyé dans la Sarthe puis à l’Institut Catholique de Paris pour des études complémentaires.

 

Ensuite, « comme je venais d’un pays chaud », ses supérieurs l’envoient en Irak pour un séjour de six années. Après un long séjour  dans le couvent d’Avon, en 2016 il est accueilli à « Ma Maison » de Saint Denis. Là, il a le temps pour lire avec cette passion pour l’Ecriture Sainte « qui continue de m’éblouir et me réjouit autant que les auteurs spirituels

 

Il témoigne de sa vie de prière et de son attachement à la figure de Sainte Thérèse de l’Enfant Jésus, « qui a été pour moi une lumière, et elle l’est toujours ». Adolescent, il découvre la bibliothèque d’un camarade de classe. Il prend le livre sur Ste Thérèse. Initié ainsi à l’oraison, il reconnait à la fin de sa longue vie de contemplatif que, comme Thérèse, il pense souvent à Dieu. « La prière, c’est une intimité à deux nourri de l’Ecriture ». Et il conclut : « On ne doit pas chercher autre chose que l’amour de l’Autre. Et c’est dans la gratuité. Si on a compris que l’amour, c’est d’aimer gratuitement, que la vie c’est de vivre gratuitement, alors je crois qu’on a acquis une bonne part. » La devise du frère Robert-Alain : « Accepter avec joie tout ce que Dieu m’envoie ! »

 

La rencontre et la prière avec frère Robert-Alain, carme né en Guadeloupe fut un moment intense pour nous. Je rends grâces à Dieu pour ce religieux, symbole de cet appel que Dieu fait à certains de ses fils et filles, à l’image des saints du carmel. Je rends grâces à Dieu pour la réponse que frère Robert-Alain a donnée et pour cette longue vie de contemplation.

 

Lors de notre rencontre, nous avons évoqué les carmélites de Gourbeyre qui se souviennent des visites de frère Robert-Alain quand il venait en Guadeloupe.


+ Jean-Yves Riocreux