Belle récollection avec le Prado !

Ce dimanche 31 octobre, de 9 h à 18 h toute la famille du Prado s’est rassemblée en l’église de Cadet-Sainte-Rose pour sa retraite de rentrée. Le confinement strict avait empêché que ce temps fort de ressourcement annuel tant apprécié toujours, puisse se dérouler plut tôt. En cette veille de Toussaint, c’est une soixantaine de laïcs venus de tout le diocèse qui s’est retrouvée à la suite du père Chevrier, tout en respectant la distanciation et les règles sanitaires.

Le thème de la rencontre était : « se convertir à l’exemple du Bienheureux Père Chevrier, et accueillir les plus pauvres ». Après l’accueil fraternel du matin, et un temps de prière à l’Esprit-Saint pour « se mettre devant la conversion d’Antoine Chevrier », père André Dénécy introduisait la journée par un enseignement d’une heure bien balisé sur « la vie du père Chevrier et la conversion » qui a jalonné toute son existence. Quelle intensité dans sa vie de prêtre ! Né en 1848, il mourra à 53 ans « usé par le travail, le service et la maladie » et il dira à la fin de sa vie « Mes chers enfants, il faut devenir des saints, aujourd’hui, plus que jamais ». Cette parole du père Chevrier en ce temps de Toussaint a résonné dans le cœur de tous les participants à cette récollection. Retraçant le parcours d’Antoine Chevrier père Dénécy a appuyé son propos à partir des deux évènements qui ont bouleversé sa vie : les inondations de mai 1856 qui vont entraîner des ravages catastrophiques à Lyon dans tout son quartier et mettre des milliers de gens dans le plus grand dénuement. C’est auprès d’eux qu’Antoine Chevrier se dévoue inlassablement. Le deuxième évènement sera sa conversion, tandis qu’il est prêtre depuis un certain temps déjà, la nuit de noël 1856 : « c’est en méditant la nuit de Noël sur la pauvreté de Notre Seigneur et son abaissement parmi les hommes que j’ai résolu de tout quitter et de vivre le plus pauvrement possible. C’est le mystère de l’incarnation qui m’a concerti. Ma vie est désormais fixée ». Père Dénécy de nous inciter à l’engagement, aux choix que nous devons faire véritablement tout au long de notre vie. « Aujourd’hui encore il y a des inondations, des catastrophes… aujourd’hui encore la croix de Jésus est portée par beaucoup… aujourd’hui encore nous devons nous convertir véritablement »… Il terminait son enseignement en nous invitant à la prière et à la méditation en nous posant personnellement trois questions : quelle est l’expérience marquante d’Antoine Chevrier ? qu’est-ce qui est conviction pour lui ? quels appels, j’accueille pour moi ? La mise en commun qui s’en est suivi avant le partage de midi, a été très riche et pleine de résonnance pour beaucoup.

L’après-midi, père Serge Plaucoste s’est appuyé sur les quatre orientations proposées par saint Jean-Paul II, à la suite de la béatification qu’il était venu présider à Lyon, le pape en effet avait édité une lettre/décret « l’Eglise dit à la famille du Prado ce qu’elle attend d’elle ». Ce texte très riche a pu être partagé, père Serge nous aidant à cheminer avec et à nous l’approprier. Il nous était demandé ensuite de réfléchir en équipe à notre engagement concret à partir de la première orientation « aller vers les pauvres, pour en faire de vrais disciples de Jésus-Christ » … Temps de convivialité et d’échange très riche dans tous les groupes.

La célébration eucharistique concluait notre journée dans une grande ferveur et une amitié vraie… chaque groupe témoignant de son engagement, et de son désir « d’améliorer le vivre ensemble en Guadeloupe ». Les quatre prêtres du Prado : pères André, Albert, Serge, et Paul-Antoine témoignaient de leur engagement concret. Ils étaient entourés du père Antoine Bourguignon curé de la paroisse et de deux diacres permanents amis. Merci à tous et aux membres de la paroisse pour leur accueil chaleureux. Prochain rendez-vous le dimanche 12 décembre à Petit-Canal pour la fête du Prado. Sans oublier auparavant le 14 novembre : 5eme Journée Mondiale des Pauvres (nous est donné le message du pape François pour préparer cet évènement « des pauvres vous en aurez toujours avec vous » (Mc. 14,7). De même père Albert nous encourage à partager le petit livret Astrapi « pour dire non à la violence, à l’intolérance et au racisme » ça ne peut qu’aider les enfants et les jeunes à réfléchir, comme nous y convie aussi à juste raison l’A.C.E. qui aide les enfants et les jeunes à aller de l’avant.

 Konnèt Jézikri, sé tout ! Annou alé !

Jean-Marie Gauthier

Témoignages :

« J’ai beaucoup aimé cette rencontre. C’est la première fois que je venais. Je retiens ce que nous a dit le père Dénécy dans son homélie. Quand Antoine Chevrier a envoyé les quatre premiers séminaristes terminer leurs études à Rome, il tenait à ce qu’ils gardent au cœur cet attachement à la pauvreté, et par exemple ils n’avaient qu’une montre pour quatre ! Edifiant ! Comment on ferait aujourd’hui si on nous envoyait pareillement terminer nos études ou faire un stage professionnel par groupe et qu’on n’avait droit qu’à un téléphone portable pour quatre ! Ce serait à peine croyable et applicable… et pourtant ! »

Sylvain Boisdur (jeune de Trois-Rivières)

 

« Ces rencontres savent allier convivialité, prière et échange dans le concret ; c’est pour ça que j’aime y venir. C’est pour moi un vrai réconfort, comme nos rencontres régulières Ti Fanmi Lenkanasyon encouragées par Frère Francklin Armand. J’ai beau être retraité je continue de cultiver mes bouts de champs pour subvenir aux besoins des miens. Et Dieu que ce n’est pas facile tous les jours. Mais à la suite d’avoir vécu cette journée avec les enseignements qui ont été partagés je me sens plus prêt à répondre au questionnaire du Synode. »

Juney Cophy (Gourbeyre)