Baillif fête l’Immaculée Conception

Chapelle de Saint-Robert : dédicace à l’Immaculée Conception !

 

Ce jeudi 9 novembre, lendemain de la fête de l’Immaculée Conception, Mgr David Macaire, administrateur apostolique du diocèse, a tenu à venir consacrer lui-même (malgré son agenda chargé) cette chapelle de Baillif qui tient une place importante dans la vie non seulement des habitants du secteur qui ont à cœur de l’entretenir et de la valoriser, mais aussi de tous les fidèles chrétiens du sud-Basse-Terre.

 

La neuvaine préparatoire a rassemblé beaucoup de monde, et cet après-midi une adoration du saint Sacrement permettait à la foule de se recueillir et de se ressourcer avant la messe. Il faut dire que cette chapelle permet à tout le morne (composé de familles de paysans, d’agriculteurs, d’éleveurs, de pêcheurs, d’artisans…) de se retrouver uni dans la foi et la charité. L’orgue classique installé il y a peu donne une belle résonance aux chants et permet une ferveur communicative. « Cette chapelle est toujours accueillante et bien organisée » me faisait remarquer une grand-mère de la section qui aime à y venir prier avec ses petits-enfants. La chorale « à cœur d’hommes » (qui travaille depuis plus de vingt ans) jumelée avec la chorale de Baillif pour l’occasion a permis à la foule de chanter Marie à plein cœur. Joël Gustave-dit-Duflo en organiste et chef de cœur confirmé a peaufiné, en accord avec père Gilles Mavoungo, curé-doyen de la paroisse, un programme tant classique que moderne (accompagné du ka) plein d’harmonie. Quelle belle unité ! (« en cette période de crise sanitaire qui ne se prolonge que trop il est bon de venir se ressourcer là, c’est pourquoi la pastorale des hommes du secteur sait organiser les choses pour le plus grand bien de tous, des jeunes et des familles en particulier » m’expliquait Jean-Claude S., père de famille, plombier et fidèle de cette chapelle ; « de même les maraîchers nombreux alentours savent mettre la main à la pâte » selon Georges qui avait apporté fruits et légumes pour tout le monde. Belle charité en cette période troublée et de récession qui fait souffrir tant de gens !

La messe présidée par Mgr Macaire était concélébrée par les pères Gilles Mavoungo, et Gérard Foucan curé de Basse-Terre et vicaire-épiscopal. Les jeunes servants d’autel en nombre important assuraient un service impeccable. Joël Gustave-dit-Duflo, président du conseil pastoral paroissial, dans un mot d’accueil chaleureux permettait de comprendre la démarche importante d’aujourd’hui. Et Mgr Macaire dans son introduction d’ajouter : « vous êtes si nombreux, bien debout, faisant ce magnifique effort de pèlerins convaincus malgré la crise et la période difficile que nous sommes en train de vivre… quel bel acte de foi et d’espérance, mes amis ! » Les lectures tirées de la Bible partaient de la Genèse, et de l’annonciation de Marie, permettaient un cheminement spirituel que Mgr Macaire a su appuyer et vulgariser dans son homélie toute de proximité et d’émotion : « Marie a écouté la Parole de Dieu et l’a mise en pratique. Voilà ce qu’est l’Immaculée Conception de Marie ! Et elle est la première en chemin, et nous sommes invités à la suivre passionnément. Marie femme étincelle et sentinelle dans nos églises. Elle nous permet d’avoir la capacité à apporter la lumière où il y a des ténèbres. La place de la femme est primordiale dans nos communautés, dans nos familles, et sa présence met la lumière. Jésus a été éduqué par Marie et Joseph. Nou ka suiv’Mari. Mwen ka monté mown évé Mari ! »

 

Le chant de la litanie des saints et à la sainte Vierge précédait la bénédiction de la belle statue de Notre-Dame de l’Immaculée Conception qui consacrait définitivement ainsi l’édifice sous ce vocable.

 

L’Eucharistie pouvait se poursuivre tout en joie et en ferveur, après la prière universelle qui ne voulait oublier personnes (les malades, les isolés…) et après la magnifique procession des offrandes impliquant de nombreux fidèles. La Parole de Dieu au centre de nos vies : « pawol aw chouboulé mwen kon difé adan kann, i brilé kè an mwen, Pawol Aw chouboulé mwen Lanmou lapè lajwa i mété an kè an mwen ». Et pour conclure cette magnifique ode à Marie (écrite  et mise en musique par Père Hamot et Georges Louise) : « Mari tou sa ou yé bèl, Mari tou sa ou fè bel, Ou ni favè à Bondyé ».

 

La communauté avait bien fait les choses tout du long, et les gens de passage alentours ou stationnant dans les petits commerces de proximité appréciaient d’entendre les si beaux chants et pouvaient voir le déroulement de la messe grâce à un écran bien adapté. Coup de chapeau à tous, la municipalité bien représentée, les différents mouvements, les chorales, toutes les personnes de bonne volonté et les nombreux jeunes présents ! Mesi mesi anpil !

Jean-Marie Gauthier

Mot d’accueil et de remerciements pour l’officialisation de l’Immaculée Conception à Saint-Robert.

 

Au nom de la communauté, du conseil pastoral paroissial, nous vous souhaitons la bienvenue dans notre chapelle. Quelle joie de voir enfin concrétiser une démarche entreprise il y a douze ans !

 

C’est en 1952 pour la première fois devant la montée de l’Adventisme que, Mgr Gay invite le curé de l’époque le père Lacroix à penser à une desserte de l’église catholique à St Robert. C’est le père Guilbaud qui aura la joie de poser la première pierre le 9 août 1955, le lendemain de la fête de saint Dominique et d’y accueillir Mgr Gay le 19 août 1956 pour la bénédiction et l’inauguration de l’édifice achevé. La chapelle est alors placée sous le vocable du saint Nom de Marie. Dans le bulletin du diocèse « Clartés » on trouve trace de nombreux pèlerinages notamment dans les années 1958-1959. Le 14 mai 1959 à 6 h du matin devant la cathédrale de Basse-Terre s’élance la deuxième édition des pèlerinages des étudiants de Basse-Terre en direction de Saint-Robert (rue du Chevalier de St Georges – Bologne – N 2 – Cadet – Baillif Bourg – enfin la montée de Saint-Robert). Je me pose la question à moi-même et à vous : combien d’entre nous seraient prêts à reproduire cette expérience ? Je vous laisse y réfléchir.

 

Le chronique de l’époque écrit : « pour tous, la rude montée de Saint Robert est une épreuve pénible, en même temps décisive. Quelle satisfaction quand nous découvrons enfin la belle chapelle gracieusement offerte par père Guilbaud. Elle nous accueille avec la quiétude habituelle des sanctuaires de campagne. Depuis le départ elle a hanté nos esprits, comme un mirage la voici dans sa merveilleuse simplicité, son dénuement, sa paix. »

 

A la fin des années 60 par décision de Mgr Gay, elle devient le lieu officiel de toutes les cérémonies catholiques à Baillif (mariages, baptêmes, solennités). L’église du bourg étant démolie pour reconstruction et le baraquement en tôles construit autour du clocher est jugé indigne de toute célébration.

 

Avec le concile Vatican II, la fête du saint nom de Marie disparaît du calendrier liturgique. De nombreuses années de service après, le manque de prêtres dans le secteur, plus grand-chose ne se faisait à la chapelle. Juste les messes du dimanche et encore quand il y avait un prêtre de disponible. La fête du saint Nom de Marie n’était plus solennisée depuis bien longtemps. Plus de fêtes, plus d’occasions particulières de se réunir. Plongée dans une certaine léthargie et voulant impulser un nouvel élan à la communauté en 2009, le père Albert Chalder, Madame le Maire Marie-Lucile Breslau et plusieurs paroissiens avec moi se sont réunis et ont proposé de fêter la chapelle le 8 décembre jour de l’Immaculée Conception. La statue ici a été offerte par une généreuse donatrice, une neuvaine et procession dans le quartier est dorénavant programmée à cette occasion. Mgr Riocreux l’avait présidée plus d’une fois et nous avait encouragés.

 

C’est pour nous une joie immense de vous accueillir, Mgr Macaire, ici aujourd’hui. Merci d’être venu à notre rencontre. Nous espérons que la montée de Saint-Robert n’a pas été trop rude. Aujourd’hui prend fin une démarche entreprise il y a plus de douze ans par la communauté. Nous souhaitons en effet que cette chapelle reste pour tout le monde une balise, un phare qui éclaire nos nuits. Un merci particulier à Madame le Maire Marie-Yveline Theobald-Ponchateau et son conseil municipal pour son soutien sans faille à notre communauté. Merci à père Gilles Mavoungo, à père Gérard Foucan. Merci à vous tous ici présents et particulièrement tous ceux qui ont permis qu’aujourd’hui la fête soit une réussite.

 

Joël Gustave-dit-Duflo

Organiste et président du conseil pastoral paroissial