Bénédiction de Notre-Dame à Beausoleil Vieux-Habitants!

Lourdes, le lieu de notre cœur… à Beausoleil !

 

Ce 11 février, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, Mgr David Macaire est venu bénir l’installation de la magnifique statue de Notre-Dame et l’inauguration de la grotte de Lourdes à la fin d’une journée remplie de ferveur et de piété (chapelet, temps de méditation animé par père Alfred Lavital et adoration du Saint Sacrement se succédant pour préparer son cœur à l’action de grâce du soir).

Tout a été coordonné et organisé de façon impeccable ! De nombreux corps de métier qui ont œuvré tout au long de la construction et de l’aménagement du site de la chapelle Notre-Dame de Lourdes à Beausoleil (Vieux-Habitants), étaient là, et tous ces travailleurs, toutes ces aides, toutes ces femmes dévouées qui ont apporté leur concours avaient «  le sentiment du devoir accompli… car Marie méritait bien ça, ainsi que notre curé a su nous entraîner dans son sillage tout au long de ces deux ans et demi de chantier » comme me l’affirmait un carreleur ému. « Père Alfred Lavital c’est un vrai bâtisseur, il s’implique à fond et met la main à la pâte toujours, me dit Tania Mourinet, mère de famille et catéchiste. Il a le souci chevillé au corps et au coeur de la construction matérielle certes, mais aussi de l’édification de toute la communauté : il réunit les jeunes, fait s’entendre les chrétiens, a le souci des besoins de chacun, surtout des plus petits, des plus isolés. Il sait encourager les gens. « on doit s’appuyer sur Notre-Dame de Lourdes pour sortir de cette crise qui n’a que trop duré, nous répète-t-il à l’envi quand il voit qu’on aurait tendance à se décourager. Et puis Vieux-Habitants nous attend, et l’humanité nous attend ! » De quoi recharger nos batteries ! Une autre catéchiste d’expliquer « aujourd’hui c’est le grand jour, mais demain et après-demain tous les enfants et les jeunes et grands jeunes de la paroisse viendront se recueillir, prier, entendre un enseignement du père Lavital et des catéchistes, et aussi voir le film de Bernadette Soubirous pour bien comprendre l’enjeu qui se joue ici ». Un enthousiasme et une cohésion à vous couper le souffle !

En tout cas, en cette soirée du 11 février la pastorale des hommes est au complet, ainsi que les nombreux enfants et jeunes en tenue irréprochable qui entourent la Vierge en procession… de nombreuses mamans, et personnes dévouées veillent à la bonne ambiance partout et à un accueil chaleureux de tous ! Il règne un vrai esprit de famille… tout le monde a sa place, les familles, les vieillards, les malades ! « Marie veille sur nous, et moi qui ne peut plus aller à Lourdes depuis longtemps, je sais que je pourrai venir ici me faire réconforter » me dit Hortense, une grand-mère qui est venue de Pointe-Noire.

 

La chapelle est petite, et bien remplie (tout en respectant les règles sanitaires), la chorale composée de nombreux jeunes et de pères et mères de famille, les joueurs de ka… tous unis dans la prière et l’allégresse partagée entraînent à leur suite les très nombreux pèlerins disposés sous les chapeaux à l’extérieur et qui pouvaient suivre au moyen d’écrans de télé.

 

Dès le début, Mgr Macaire se montre plein d’entrain : « Bonne fête à tous ! Notre-Dame de Lourdes c’est histoire de la pauvreté qui trouve grâce aux yeux de Dieu. C’est notre histoire qui trouve grâce auprès de Dieu. Le lien spirituel de Lourdes est le lien de notre cœur. Il jette l’ancre ici. Soyons heureux ! » « C’est le week-end de la santé demain et après-demain, me glisse à l’oreille Claude chargé du service d’ordre, il a raison l’évêque on doit être heureux enfin et exprimer notre joie, réconfortés que nous sommes par Marie, car la crise sanitaire commence à nous saturer (pour ne pas dire autre chose), nous déshumaniser ».

 

La messe est concélébrée par le père Lavital, curé de Vieux-Habitants, père Gérard Foucan curé de Basse-Terre et vicaire épiscopal pour la pastorale d’ensemble, père Albert Blanchard, doyen du secteur, et père Joseph Ambroise aumônier des hôpitaux du Sud Basse-Terre. Diacre Robert Cabald est en tenue de service. Et les nombreux jeunes de chœur sont impeccables. De quoi, avec la dynamique chorale, redoubler de ferveur.

L’homélie de Mgr Macaire marque les esprits. « Aux noces de Cana, on ne parle que des hommes : le marié, les serviteurs, les nombreux convives… Une femme Marie. Le sixième sens féminin. Elle fait marcher tout de suite l’intelligence de son cœur. Elle voit : ils n’ont plus de vin et elle prend l’initiative, elle va voir Jésus, elle est sa maman, elle l’a engendré puis élevé. » Mgr Macaire de relater une anecdote avec humour qu’un prêtre dominicain avait dit un jour : « à ce moment-là, quand Jésus était  enfant le saint sacrement courrait partout dans la maison autour de ses parents ». Les parents ici me comprendront. Marie à Cana a perçu le mystère, elle parle, elle prie. Le premier acte de Marie c’est de voir la misère, les manques du monde. Aujourd’hui. Ils n’ont plus de vin, ils n’ont plus la foi, ils n’ont plus de force. Tout ce qu’Il va dire, faites-le ! Toute la révélation des prophètes est dans cette petite phrase. Il nous faut vaincre le malheur par la foi. Il nous faut acquérir cette intelligence de Marie qui voit au-delà des ténèbres. Rendez-vous compte, au pied de la croix, elle sera la seule Eglise ! « On la montre admirable, j’aimerais qu’on la montre imitable ! » disait sainte Thérèse de Lisieux. (mon voisin Fofo Toussaint me donne un coup de coude pour me montrer la joie de ce parallèle entre Bernadette Soubirous et Thérèse de sa chapelle à Bas-du-Bourg). Et Mgr Macaire de clôturer son homélie par cette pirouette pleine de flamme « Mari se Manman nou tout ! » ainsi que l’avait dit Jean-Paul II quand il était en Haïti (en créole dans le texte s’il vous plaît) ! Amen !

 

L’eucharistie se déroule dans une grande ferveur : «  d’un seul cœur uni dans la prière, d’un seul cœur avec Marie ta mère, nous guettons Seigneur, les signes de l’Esprit ! »

A la fin de la messe, père Lavital remercie tout le monde ! Il a le souci de n’oublier personne ! « L’édification de ce site, c’est d’abord une affaire de fidèles, d’êtres humains, chacune, chacun ayant apporté sa pierre comme il a pu ». Procession de Marie et bénédiction de la statue, de la grotte… belle ferveur de tous les fidèles : litanie des saints, prière universelle, témoignages… bénédiction de tout le peuple chrétien rassemblé là, Mgr Macaire tient à n’oublier personne. Une mamie assise fatiguée qui reçoit de l’eau se met à pleurer d’émotion. De nombreux lumignons sont allumés près de la grotte. « Allez dans la paix du Christ, et soyez heureux et fiers de continuer de suivre Marie ; notre Guadeloupe en a besoin ; le travail du synode qui se continue demain avec les ambassadeurs de la pastorale d’ensemble en a besoin. Prions pour l’évêque que le Seigneur voudra bien nous envoyer ».

Jusqu’à la fin tout aura été bien prévu et préparé. Chacun pouvant repartir avec un petit réconfort artistique ou dînatoire. Annou alé ! Mesi mesi anpil !

Jean-Marie Gauthier

Témoignages

 

Rosenard Duflo et André Bellone partagent leur joie et leur amitié avec tous : « Sé nou y fè tout travay-la : gwo oeuv, batiman, chimen, pinti ».

 

Serge et Christine T. (enseignants universitaires) : « Nous sommes vraiment contents par ce que nous avons vécu ce soir. Il y a une authenticité et une vérité de la relation humaine et familiale qui nous édifient. Nous sommes des lyonnais en vacances ici. Et peut-être viendrons nous nous installer en Guadeloupe à notre retraite prochaine. Et bien nous choisirons la Côte sous le Vent. Ce rassemblement humain et chrétien nous en a convaincus. Un pèlerinage comme cela n’est ni surfait, ni mondain. Pourquoi aller chercher des pèlerinages coûteux ailleurs alors qu’ici visiblement Marie nous parle au cœur avec autant de vérité et de force qu’ailleurs ! On a fait une fois Medugorje… Désormais on ira à Beausoleil ! »