Avec la Fraternité de l’Incarnation : Heureux !

En ce week-end de la santé, promulgué par l’Eglise, avec la belle affiche montrant Richardson Viano « heureux » jeune Haïtien participant aux Jeux Olympiques d’hiver de Pékin, notre groupe Ti Fanmi Lenkanasyon s’est retrouvé ce samedi 12 février après-midi dans la salle de l’évêché de Basse-Terre pour sa rencontre mensuelle. Nous étions une trentaine, de 11 ans à 79 ans (et plus même !), à goûter ce moment fraternel. « C’est cette amitié fidèle, adossée à la prière, qui nous permet de tenir en communion par-delà les difficultés de la vie » ainsi qu’aime nous rappeler Frère Francklin Armand depuis notre récollection à Saintard en 2018, et le passage des petits frères de l’Incarnation en Guadeloupe « qui ont jeté les premières graines » comme Mgr Macaire l’a dit le matin même en lançant la démarche synodale de la pastorale d’ensemble à travers le bel exemple de l’arbre qui a poussé mais qui a commencé par une « graine jetée en terre ». Mamie Sonia, fidèle de la première heure, le confirme : « ce temps mensuel est pour moi trop court, mais il est indispensable aussi ! on espère tellement la venue prochaine de Frère Francklin pour nous réconforter et continuer de cheminer. Ainsi que le Synode en diocèse nous y invite tellement aussi ». En effet cette crise sanitaire n’a que trop duré, et même si quand on se retrouve on applique les règles sanitaires pour empêcher la propagation de ce satané virus, il n’en demeure pas moins vrai que ça fait le plus grand bien de se retrouver en présentiel régulièrement. Ce ‘dimanche de la santé’ donc nous permet de refaire nos forces. Et le temps de prière du chapelet pour toutes les intentions de nos frères et sœurs d’Haïti, et pour notre diocèse et nos familles ici en Guadeloupe ou ailleurs, a bien éclairé la rencontre.

Sophia Joint, lycéenne courageuse qui prépare son bac cette année à Versailles, nous a partagé tout sourire le concours national de danse qu’elle a réussi dernièrement à Bordeaux : un vrai talent ! Puis Christi-Eva, toute jeune collégienne, nous a présenté un morceau de son école de danse de Gourbeyre où elle va suivre des cours régulièrement « un temps d’art et d’amitié qui lui fait du bien » nous confirme Bernard son papa. Marie-Lisiane retient ces deux moments délicieux pour les partager avec sa petite fille. Puis nous avons tenu à visionner le petit documentaire paru  sur youtube et sur les réseaux sociaux de ce jeune prodige haïtien Richardson Viano ; son entraineur savoyard confirmant à la fois son talent de skieur courageux et volontaire et son attachement à son pays d’origine « c’est un honneur pour nous son club où il travaille beaucoup et où il est fidèle, et c’est une volonté de notre part de rester attaché à Haïti depuis toujours » (les parents adoptifs de Richardson connaissent Frère Francklin Armand à travers le livre « danser avec la vie » paru aux éditions Nestor. « Il nous a fait le plus grand bien et nous a ouvert les yeux, on rêve de le traduire en italien »). Pour la petite histoire, ou la grande histoire, Kolbe nous confirme que Richardson n’a pas démérité à Pékin, loin de là, même s’il n’est pas monté sur le podium à la fin de son épreuve, il a fait preuve d’une telle bravoure et d’un tel courage qu’on peut nourrir tous les espoirs pour les J.O. suivants.

Puis Marie-Lisiane  Corneille a évoqué devant nous le beau cheminement de « la prière des mères »… mouvement international né en Angleterre, mais qui depuis cinquante ans s’implante partout, et notamment dans la Caraïbe… il y a environ cinquante groupes qui fonctionnent chez nous, humblement, dans la prière… pour le soutien dans nos familles, dans toutes les familles et pour l’éducation de nos enfants… une mère de famille originaire de Marie-Galante présente ce soir en distanciel témoignait émue (« j’ai de gros soucis avec mon grand fils… je ne sais plus comment faire… je n’ai plus que la prière pour tenir bon, et espérer en Marie, sa remise sur le bon chemin »)…

 

Sœur Madeleine Sène (jeune religieuse de la cté St Joseph de Cluny à la Jaille, et enseignante au collège) est venue témoigner de son parcours étonnant depuis le Sénégal où elle est née, jusqu’à sa vocation « à la suite de Bienheureuse Anne-Marie Javouhey à laquelle nous sommes toutes tellement attachées »… à l’aide d’un diaporama très pédagogique nous avons pu cheminer dans le sillon très pragmatique et humanitaire du parcours de cette fondatrice dont la communauté est implantée dans tous les pays du monde ! « Le 4 février dernier nous solennisions la journée internationale de la fraternité humaine, en voici un bel exemple à notre portée » nous soufflait à l’oreille Juney Cophy, vaillant militant de la première heure dans notre groupe aussi. L’exposé de Sr Madeleine a suscité beaucoup de questions et un échange très intéressant pour tout le monde… « la vocation c’est quelque chose, vous savez… il faut laisser Jésus nous parler au cœur ! » Sylvain me glissait à l’oreille : « Un régal que l’exposé de cette sœur, ça me prend dans les tripes. Qu’est-ce que Dieu attend de moi ! ».

 

Enfin, père Silvère Numa, qui chemine avec nous, concluait la rencontre par une relecture de l’ensemble faisant le lien intergénérationnel « qui s’est tricotté devant nous humblement et naturellement cet après-midi… voilà la synodalité dans le concret… voilà la communication humaine et fraternelle que nous devons déployer… ayons à cœur de communiquer entre nous, de ne laisser personne sur le côté, de ne jamais jouer les électrons libres (je sais que Frère Francklin y est tellement attaché, il a une haute idée de la solidarité dans la Caraïbe) continuons à vivre l’entraide et le soutien ». Puis, nous envoyant en mission il nous a bénis.

Pierre Piveteau, premier de cordée à Vivre en Bois (on sait tout le soutien qu’il est pour la Fraternité de l’Incarnation en Haïti) n’a pas pu venir cet après-midi… mais il nous a promis qu’une fois prochaine lui, ou sa fille Catherine qui nous avait témoigné l’an dernier de son pèlerinage à Saint Jacques de Compostelle qui lui avait fait tant de bien (chacun(e) d’entre nous s’en souvient encore), viendrait à notre rencontre une autre fois pour partager un moment de réconfort et de fraternité.

 

La journée s’est terminée par un partage délicat et abondant permettant de resserrer les liens ! « Ah Fraternité quand tu nous tiens! » s’exclamait Jocelyne qui avait fait un gros gâteau d’anniversaire à partager ! 

 

Sylvain Boisdur, jeune de Trois-Rivières, et Jean-Marie Gauthier ti