St François fête son saint patron

Le dimanche 4 octobre, le curé Père Serge Cyrille et son vicaire Père Antoine Bourguignon, ont invité le Père Yves Gillot, toujours gaillard, à célébrer et à prêcher lors de cette célébration (son homélie complète figure ci-dessous).

Le 4 Octobre est chaque année jour de grande fête à St François, car c’est la fête patronale ! La mairie prépare les festivités, la place est décorée, car la mairie et l’église se partagent la même place publique. On pourrait dire qu’à St François, le civil et le religieux se côtoient dans une bonne entente, toute faite de respect mutuel.


  Ce dimanche à 9h, les « officiels », homme politiques, anciens combattant, cuisinières, personnels administratif, pompiers…sont donc venus participer à la messe en l’honneur de St François d’Assise. Le curé, Père Serge Cyrille et le vicaire, Père Antoine Bourguignon, ont invité le Père Yves Gillot, toujours pétillant, à célébrer et à prêcher lors de cette célébration (son homélie complète figure ci-dessous).Le nouveau diacre ordonné le 13 septembre, Patrice Gautier, les a accompagnés.


Pour la première fois cette fête fut la conclusion d’une neuvaine préparée par les TKL du lieu.  Durant 9 jours, une foule plus nombreuse que prévue a médité à l’église, chaque jour, sans précipitation, sur le parcours de St François (St Italien, 1182-1226), et succinctement sur l’encyclique « Laudato si », invitant également à l’adoration et à la prière. Le recueillement était au rendez-vous.
Laissons la Parole à notre Pape François dans « Laudato Si », sa dernière encyclique concernant l’écologie, et donc St François d’Assise.
J’ai pris son nom comme guide et inspiration au moment de mon élection en tant qu’Évêque de Rome. Je crois que François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité. C’est le saint patron de tous ceux qui étudient et travaillent autour de l’écologie, aimé aussi par beaucoup de personnes qui ne sont pas chrétiennes. Il a manifesté une attention particulière envers la création de Dieu ainsi qu’envers les pauvres et les abandonnés. Il aimait et était aimé pour sa joie, pour son généreux engagement et pour son cœur universel. C’était un mystique et un pèlerin qui vivait avec simplicité et dans une merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature et avec lui-même. En lui, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure.§10

L'offertoire coloré, où sont porté le pain et le vin, mais aussi la quête, la terre, le sable, la plante et les sargasses..

le pins' de St Francois d'Assise pour chaque paroissien!

Toute la célébration eucharistique, cantiques compris, s'est inspirée de St François d’Assise. Tous les fidèles furent accueillis par un Pin’s du Saint et l’autel s’entourait, au moment de l’offertoire, de 4 récipients en verre dont le contenu  symbolisait la  commune de St François: la terre pour l’agriculture; les différentes couleurs de sable pour le monde de la mer et le tourisme ; une plante médicinale, pour la protection de la nature ; et des sargasses, algues fort désagréables qui infestent nos plages et nous incommodent de leurs effluves nauséabondes.
La chaleur suffocante, nous rappelant avec saint François qu’il est urgent de protéger notre environnement pour ne pas provoquer le réchauffement, n’a pas entaché la beauté et la ferveur de cette célébration. Rendons grâce à Dieu pour tous ceux qui y ont contribué.

Pour mieux vous plonger dans la spiritualité de St François, voici quelques citations choisies par le père Cyrille, et l’homélie du Père Gillot à lire ci-dessous.
Alieta Vitapen

Citations de St François d’Assise :

« On atteint plus vite le ciel en partant d'une chaumière que d'un palais. »
« Que sont les serviteurs de Dieu, sinon comme ses jongleurs qui doivent élever les coeurs des hommes et les émouvoir de la joie spirituelle ? »

« Rappelez-vous que lorsque vous quittez cette terre, vous n’emportez rien de ce que vous avez reçu – uniquement ce que vous avez donné. »

« Commence par faire le nécessaire, puis fais ce qu’il est possible de faire et tu réaliseras l’impossible sans t’en apercevoir. »
« Là où il y a charité et sagesse, il n'y a plus ni peur ni ignorance. »

HOMELIE du Père Gillot en l'honneur de la fête de St François :

Frères et sœurs
Nous ne pouvons pas  célébrer cette fête de St. François en passant sous silence les paroles du Pape François dans sa fameuse lettre encyclique. Il dit : « St. François est l’exemple par excellence de la protection de ce qui est faible et d’une écologie intégrale, vécue avec joie et authenticité ». « C’est, ajoute encore le Pape, le saint Patron de tous ceux qui étudient et travaillent autour de l’écologie.. Il a manifesté une attention particulière envers la création de Dieu ainsi qu’envers les pauvres et les abandonnés..En St. François, on voit jusqu’à quel point sont inséparables la préoccupation pour la nature, la justice envers les pauvres, l’engagement pour la société et la paix intérieure. »
Au cœur donc de la prédication de st. François d’Assise et de la lettre du Pape, il y a une cette vérité fondamentale : « l’existence humaine repose sur trois relations intimement liées : la relation avec Dieu, avec le prochain et avec la terre ». Cette vérité fondamentale est revenue constamment dans les lettres des papes précédents : St. Jean XXIII, le bienheureux Paul VI,  St. Jean-Paul II. Ils ont tous mis en relief  la place et la responsabilité de la personne humaine dans la création. « La personne humaine, disait le Pape Benoît XVI, n’est pas seulement une liberté qui se crée de soi. L’homme ne se crée pas lui-même. Il est esprit et volonté, mais il est aussi nature. » Par conséquent, disait encore st. Jean Paul II, « la capacité propre à l’être humain de transformer la réalité doit se développer sur la base du don  fait par Dieu à l’origine ». Car la  création toute entière est un don de Dieu. Par conséquent, Frères et sœurs, (est-il besoin de le dire encore)  nous n’en sommes pas propriétaires, mais  plutôt des gérants, un peu comme des locataires.
La première chose que nous découvrons chez st. François c’est son attitude d’admiration et de louange devant la création. On lit dans une de ses biographies : « François « prêchait même aux fleurs en les invitant à louer le Seigneur comme si elles étaient dotées de raison.  Sa réaction était bien plus qu’une valorisation intellectuelle ou qu’un calcul économique, parce que pour lui, n’importe qu’elle créature était un frère, une sœur, unie à lui par des liens d’affection.. Cette conviction chez le saint, dit le Pape, ne peut être considérée avec mépris comme un romantisme irrationnel, car elle a des conséquences sur les opinions qui déterminent notre comportement. Si nous nous approchons de la nature et de l’environnement sans cette ouverture à l’étonnement et à l’émerveillement, si nous ne parlons plus le langage de la fraternité et de la beauté, dans  notre relation avec le monde, nos attitudes seront celles du dominateur, et du consommateur.. »
La deuxième chose que nous relevons dans la vie de st. François, c’est son attitude de pauvreté et d’austérité. Mais attention ! Ce n’était pas chez lui un ascétisme purement extérieur, mais quelque chose de plus radical : un renoncement à transformer la réalité en pur objet d’usage et de domination. C’est pourquoi, par exemple (je cite encore sa biographie), il demandait qu’au couvent on laisse toujours une petite partie du jardin sans la cultiver, pour qu’y croissent les herbes sauvages, de sorte que ceux qui les admirent puissent élever leur pensée vers Dieu… sans chercher à les consommer. Le monde est plus qu’un problème à résoudre, il est un mystère joyeux que nous contemplons dans la joie et dans la louange.
La troisième attitude que nous contemplons en st. François, c’est le l’immense respect qu’il a vis-à-vis de la création. St. François nous a donné l’exemple de la simplicité, de la douceur, et de la prière. Comme je le disais  il y a un instant, Dieu nous a fait don du monde qu’il a crée. Il l’a livré entre nos mains : mais nous n’en sommes pas les propriétaires. C’est à la lumière des saintes Ecritures, que st. François nous propose de reconnaître la Nature comme un splendide livre dans lequel Dieu nous révèle quelque chose de sa beauté et de sa bonté. St. Paul disait d’ailleurs dans sa lettre aux Romains ch.1 :20 « ce que Dieu a d’invisible, depuis la création du monde, se laisse voir à l’intelligence à travers ses œuvres, son éternelle puissance et sa divinité ».
St. François enfin par sa vie et son témoignage nous invite à retrouver ce qui est essentiel. Or qu’est-ce qui est essentiel ? Au fur et à mesure que les hommes voient leur puissance se déployer d’une façon exponentielle, leurs découvertes les font douter des affirmations traditionnelles de la foi. Faute de croire en ces affirmations traditionnelles de la foi, ils se dirigent vers d’autres croyances. Aussi proclamait quelqu’un : « Je ne crois plus en Dieu, je crois en l’Homme ! »C’est ainsi que finalement, les gens petit à petit cherchent d’autres croyances de substitution, puisque (comme on dit) : « la nature a horreur du vide ! »  Or cette nouvelle croyance en l’homme ne résiste pas à l’épreuve du temps, aux révolutions, aux génocides, aux faillites des idéologies, à la crise du pétrole et à la crise des migrants et de ces milliers de réfugiés en Europe.  Je ne suis absolument pas contre le progrès, bien sûr ! Cependant je constate, comme vous sans doute, que tout ce à quoi l’homme a voulu tourner le dos, particulièrement à Dieu et à la Foi, tout cela laisse chez beaucoup aujourd’hui un très grand vide. Et c’est au moment même, où des certitudes programmées se fissurent, que nous voyons encore l’humanité  frappée par une série de précarités, telles que le chômage, l’effondrement des familles, les grandes épidémies, et le terrorisme. Toutes choses alors qui font naître  dans les cœurs, des anciens comme des jeunes,  une réelle inquiétude voire une véritable angoisse. La fascination des nombreuses sectes venant d’Orient nous donne encore, si besoin était, la preuve que beaucoup de nos frères et sœurs cherchent un sens à leur vie.
Or dans ce monde en désordre, avons-nous quelques repères ? Oui, pour nous chrétiens, notre repère c’est Jésus le Christ, le Fils de Dieu. Il s’est incarné, il a pris chair dans le ventre d’une femme la vierge Marie. Mais il n’est pas venu nous remplacer, prendre notre place ou faire à notre place. Non, il est venu marcher à nos côtés, comme un frère, pour nous faire réussir notre vie dans le sens du beau, du bon et du bien. Et alors, par le fait qu’il soit notre Dieu, et en même temps notre frère en humanité, notre vie revêt une dignité exceptionnelle, à telle enseigne que le Pape Paul VI disait à l’ONU, aux chefs d’Etat à New York en 1962 : « l’Eglise est experte en humanité.» Paroles étonnantes et surprenantes !! Mais paroles qui veulent dire tout simplement que l’Eglise a, elle aussi, une belle parole à dire sur la personne humaine, sur sa vocation, sur sa responsabilité et sur son destin. C’est aussi cela que l’Eglise proclame à temps et à contre temps, au point que parfois les gens se sentent agacés. Un jour en effet, à l’occasion d’une audience, que le Pape St. Jean Paul II accordait à des jeunes, l’un d’entre eux lui disait : « St-Père on t’aime bien ! On t’aime beaucoup ! Mais tu répètes toujours la même chose ». Et le Pape de lui répondre : « Je ne me répète pas, mon enfant, je répète la vérité ! »
Frères et Sœurs, au terme de ces quelques réflexions, je voudrais nous remettre en mémoire le début de la lettre encyclique du Pape. « Loué sois-tu mon Seigneur, chantait St. François d’Assise. ! Dans ce beau cantique, il nous rappelait que notre maison commune est aussi comme une sœur, avec laquelle nous partageons l’existence.. Loué sois-Tu, mon Seigneur pour notre sœur la terre, qui nous soutient et nous gouverne et produit divers fruits avec les fleurs colorées et l’herbe. Avec St. François d’Assise,  Frères et Sœurs, essayons d’être  comme lui, ce « pèlerin qui vivait avec simplicité et dans une merveilleuse harmonie avec Dieu, avec les autres, avec la nature et avec lui-même ». Amen

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