Session pour tous :‘A la découverte de la Miséricorde de Dieu’

Comme chaque année, à l’occasion de la semaine du Mardi Gras, une session de formation est proposée à tous (prêtres, religieux, laïcs).
Retrouvez dans les "replay" l'intervention du Frère Mathieu Malongua, de Félix Darin; et le texte complet de Mgr Le Vert au bas de l'article.

Session de formation à l’Eglise de St Luc de Baimbridge
 ‘A la découverte de la Miséricorde de Dieu’
 
Comme chaque année, à l’occasion de la semaine du Mardi Gras, une session de formation est proposée à tous (prêtres, religieux, laïcs). Cette année, les lundi 8 et mardi 9 février 2016, le thème retenu, c’est la Miséricorde : « A la découverte de la Miséricorde de Dieu », en effet, Le pape François nous invite à nous laisser regarder par le Christ et à nous revêtir de sa tendresse, en devenant aussi, d’humbles pèlerins de la Miséricorde. Mgr Riocreux, lors de son introduction a montré l’importance de la Miséricorde de Dieu dans notre vie. « Le cœur de cette Miséricorde, c’est le Carême qui est le temps par excellence de la conversion, de la préparation à Pâques, au  baptême, mais c’est aussi le moment où tous les chrétiens sont invités à renouveler leur foi. A cette occasion nous allons profiter de la venue de Mgr Jean-Marie Le Vert qui nous donnera une conférence aujourd’hui sur la Miséricorde et demain ce sera au tout de père Mathieu Malonga de parachever cet enseignement ».
 
Qu’est-ce que la Miséricorde ?
La Miséricorde en hébreu, c’est un mot qui signifie : les entrailles maternelles, Pour Mgr Le Vert,  la Miséricorde : « C’est cette capacité, cette volonté, qu’a Dieu de venir au secours de la misère de l’homme afin de lui faire partager son amour, de le sauver, de le faire grandir comme un enfant, protégé et aimé par ses parents ». Dans cette définition, nous voyons comment Dieu est directement touché par toutes les misères des hommes, la faim, la maladie, la soif etc. la Miséricorde, c’est quelque chose de vraiment particulier pour nous, au niveau du Pardon que Dieu peut nous donner. La Miséricorde, c’est l’attitude et le mouvement du Cœur de Dieu, un Cœur sensible à toutes les souffrances des hommes. Dieu nous révèle son amour par sa Miséricorde et en nous couvrant de sa Grâce, il couvre par la même, la multitude de nos pêchés.

 

L’Indulgence ?
Lors de son exposé sur la Miséricorde, Félix Darin a beaucoup insisté sur l’Indulgence, un élément très important à ne pas dissocier de la Miséricorde. En Effet, l’Indulgence c’est la gestion de la Miséricorde laissée par Dieu. Quand on parle de la tendresse de Dieu, il ne faut pas confondre avec le commun des mortels : un homme beau, une femme gentille etc. Dieu est Miséricorde, cela veut dire que la Miséricorde, c’est Dieu lui-même, c’est son essence, son être tout entier. Dieu nous offre non seulement son pardon total, mais il nous accorde une remise complète des peines méritées. Alors, comment devenir Miséricordieux comme le Père ? Saint Paul nous dit : « considérer les autres comme plus grand que vous », c’est cette humilité que nous devons avoir face à Dieu, sans chercher aucun mode opératoire quelconque, nous devons chercher à plaire à Dieu, en faisant acte de contrition par exemple, en prenant la ferme résolution de ne plus l’offenser et de faire Pénitence. Il faut savoir que : la Doctrine et la Pratique des Indulgences dans l’Eglise sont étroitement liées à ce qui se réalise dans le Sacrement de Réconciliation ou Sacrement de la Pénitence.  .   

 

La Prière du pape François pour le jubilé
Cette première matinée s’est achevée par la prière du pape François, tout un symbole. Dans cette prière nous retiendrons un paragraphe : « Tu as voulu que tes serviteurs soient eux aussi habillés de faiblesse pour ressentir une vraie compassion à l’égard de ceux qui sont dans l’ignorance et l’erreur : fais que quiconque s’adresse à l’un d’eux se sente attendu, aimé et pardonné par Dieu ». Cet extrait tiré de la prière du pape François pour le jubilé, résume quelque part le sens que nous devons donner à cette session sur la Miséricorde ? C’est un appel à une réflexion globale de notre condition de pêcheur, le fidèle s’arrête un instant, se recueille et prend conscience de l’importance
de sa vie de chrétien et de son désir d’être sauvé. Aujourd’hui, il ne s’agit plus de repartir comme avant, parce que l’Eglise se réjouit de permettre à chacun de faire l’expérience de la Tendresse et de la Bonté de Dieu à son égard.                                Jeremiah CARLTON
 
                                                                       
Le lendemain, Sœur Jeanne et père Mathieu Malonga se sont longuement entretenus sur la Miséricorde, nous avons recueillis leurs impressions :

  • Sœur Jeanne,

 
La Miséricorde, un thème bien accueilli par l’ensemble des fidèles ?
« Dans ce monde de violences où nous vivons, chacun a besoin de recevoir cette Miséricorde de Dieu. La Miséricorde, c’est un thème qu’on aura à travailler tout au long de l’année, pour apprendre à devenir Miséricordieu comme Dieu l’est lui-même, à aimer l’autre comme il est, malgré ses défauts. Dieu a crée le monde par tendresse, son amour est sans limite, malgré les offenses qui lui sont faites, infidélité, ingratitude etc. La Miséricorde, c’est toute cette grâce dont il nous couvre et qu’il nous donne gratuitement
 
Le fils prodigue, pourquoi avoir choisi cet exemple ?
Le fils prodigue, le fils retrouvé, montre l’amour de Dieu dans toute sa grandeur, l’amour de Dieu qui dépasse notre infidélité, il ne peut pas supporter que l’homme reste en dehors de lui. Depuis toujours, quand Israël pêche, Dieu est là pour lui pardonner. Nous aussi, chaque fois que nous pêchons, chaque fois que nous nous écartons, Dieu nous tend la main et nous trouvons toujours quelqu’un sur notre route pour nous dire comment Dieu nous aime et qu’il est toujours prêt à nous accueillir, c’est ça la Miséricorde, le fondement de notre vie.

 

  • Père Mathieu Malonga

Conférencier hors pair, le père Mathieu Malonga y est allé de sa verve et de son charisme pour rallier à lui, les nombreux fidèles qui avaient délaissés les festivités du carnaval pour se ressourcer à la Parole de Dieu. Comment peut-on vivre sans Miséricorde, ou encore en dehors de la Miséricorde ? Le décor étant planté, le père Milonga a placé la barre très haute, non pas que la Miséricorde est inaccessible, mais elle se mérite. « La Miséricorde, c’est un Don de Dieu, il n’y a pas d’unité de mesure pour déterminer toute l’envergure et l’importance de la Miséricorde de Dieu. Dieu est miséricorde et il s’investit pour que tous ces enfants soient touchés par sa Grâce » Tout au long de son exposé, lé père Malonga a invité à réfléchir sur des signes, des signes qui ne semblent pas nous concerner, mais qui font partie de notre existant. Pour le père Malonga, l’important, c’est de prendre conscience de l’amour de Dieu à notre égard. La Miséricorde, c’est tout cet amour que Dieu nous accorde et nous fais bénéficier.

Propos de Mgr Jean-Marie Le Vert

A LA DECOUVERTE DE LA MISERICORDE DU PERE : LA CHANCE DU PECHEUR – 03.02.16 – POINTE-A-PITRE

 
Chers amis, dans deux jours, nous allons entrer en Carême. Le Carême est un temps qui nous prépare à Pâques, c’est-à-dire à l’événement qui sauve l’humanité : la mort et la résurrection du Christ. Et pour bien le vivre, il nous faut vraiment prendre conscience de ce Salut, que le Christ vient nous délivrer du mal, qui s’exprime tout particulièrement dans notre péché et dans la mort. Il nous faut réaliser que nous avons besoin d’être sauvés, chacun personnellement, réellement. Très souvent, nous réalisons mal cela. Nous ne percevons pas l’immense don que Dieu veut nous faire dans son amour en nous sauvant, comme si nous pensions qu’en fin de compte, cela allait de soit et que, tout compte fait, nous serons sauvés automatiquement. Mais cela n’est pas vrai : le Salut est la conséquence de la miséricorde de Dieu.
 
LA MISERICORDE DE DIEU
Toute la Bible nous décrit Dieu sous cet aspect de la Miséricorde : il est le Miséricordieux. Le mot hébreu employé est « rahamîm », qui signifie les entrailles maternelles. C’est donc quelque chose en rapport avec la vie, avec l’enfant qu’il faut protéger et faire grandir. Comme le petit enfant qui est étreint par le sein maternel, nous sommes étreints par la miséricorde de Dieu, qui nous transmet la vie et l’amour. Mais pour cela, il nous faut faire l’expérience de notre petitesse, de notre dépendance, mais aussi de la paternité et de la tendresse de Dieu.
Le mot « rahamîm » est un pluriel, comme pour montrer les faces multiples de la miséricorde de Dieu, l’infini de sa tendresse. De fait, cette miséricorde s’exprime de multiples façons, à commencer par le fait de créer l’univers et chacun de nous. Une autre expression de la Miséricorde du Père, c’est le Christ Jésus lui-même, dont tous les actes et toutes les paroles sont les reflets des sentiments du Père. On pourrait dire que Jésus est la Miséricorde incarnée. Et il l’exprime particulièrement dans sa Passion et sur la Croix.
On comprend alors pourquoi peu à peu, s’est développée la dévotion toute particulière à la Miséricorde. On peut penser à Paray-Le-Monial, avec la dévotion au Sacré-Cœur. Puis à Sainte Faustine au XX° siècle. Dieu a voulu rappelé cet amour infini qu’il a pour nous, dans un siècle marqué par les totalitarismes athées et la guerre. Il a voulu montré que sa Miséricorde est la limite imposée au mal, dont l’homme est l’auteur. Et il nous invite à venir puiser avec confiance dans son Cœur Sacré les flots de Miséricorde qui nous purifie du péché et nous rend ardents à faire le bien, à être nous-même miséricordieux envers les autres.
En proposant cette année de la miséricorde, le Pape François a voulu que les chrétiens et le monde reprennent conscience de cet aspect fondateur de notre foi, cet élément essentiel de la nature de Dieu. Et il est vital pour nous de recourir à la Miséricorde de Dieu.
 
PECHE ET MISERICORDE
L’expression de la Miséricorde de Dieu est donc multiple. Dans cette intervention sur la Miséricorde, je voudrais en aborder une facette, très importante. Je voudrais vous parler plus particulièrement du pardon, et donc de notre état de pécheur. Non que le péché soit intéressant en soi, mais parce que le pardon qui lui est associé est un des lieux où la miséricorde s’exprime le mieux, où nous pouvons la découvrir, et par là-même découvrir le visage de Dieu. Et le péché est malheureusement, depuis le péché originel, « l’ambiance » dans laquelle nous évoluons durant notre vie. On ne peut donc passer à côté.
Dans la foi chrétienne, nous reconnaître pécheur est indissociable de la miséricorde divine : c’est parce que nous croyons que Dieu est un Dieu de tendresse et de miséricorde, parce que nous savons que le Christ a donné sa vie pour nous délivrer du péché, que nous pouvons oser regarder en face le péché de notre cœur sans désespérer. Et souvent, quand on ne voit plus le péché, quand on a peur d’identifier et de nommer le péché, c’est parce que on oublie que tous, nous sommes sous la main miséricordieuse d’un Père, dont le souci permanent est d’accorder son pardon et de réconcilier les hommes avec lui. La perte du sens du péché est souvent la conséquence de la perte du sens de la miséricorde divine, la perte de la perception du visage de Dieu, et donc perte de la foi en la Bonne Nouvelle du Salut, en la victoire du Ressuscité sur le mal et la mort. Et donc, il y a un véritable enjeu à découvrir que nous sommes pécheurs.
Cela est tellement fort qu’à la suite d’un très grand auteur spirituel, le Père Victor Sion, j’ose employer une formule qui peut vous surprendre : la chance du pécheur [1]. Il y a en effet une chance, mieux, une grâce liée à notre état pécheur. C’est la chance de pouvoir connaître Dieu, de savoir jusqu’à va son amour, car en pardonnant nos fautes, Dieu se fait connaître. Et cette chance est annoncée tout au long de l’Evangile. Nous, nous pensons toujours que pour connaître Dieu, il faut être impeccable. Mais cela n’est pas vrai.
–          D’abord parce que nous sommes tous pécheurs, en acte ou potentiellement : si la grâce de Dieu ne nous soutenait pas à chaque instant, nous pourrions être les pires des hommes et commettre tout le mal qui aujourd’hui nous fait horreur ou que nous nous pensons incapables de faire.
–          Ensuite parce que s’il nous fallait attendre d’être saint pour connaître et aimer Dieu, nous attendrions jusqu’à la fin du monde, puisque c’est Dieu lui-même qui nous rend saint, et c’est en le connaissant et en nous laissant aimer par lui que nous le devenons.
–          Enfin parce que nous n’avons pas à séduire Dieu pour qu’il nous aime. Il nous aime depuis toujours et pour toujours. C’est ce que Paul affirme dans l’épitre aux Romains (5, 8) : « Le Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs ».
Nous sommes tous des pécheurs pardonnés. Le chrétien n’est pas quelqu’un qui ne pèche pas, mais quelqu’un qui se sait pardonné. Zachée, la femme adultère, la Samaritaine, Marie-Madeleine l’ont bien compris. Ils ont compris que le Christ est le Pardonneur, et par là-même ils ont connu Dieu un peu mieux. Leur péché ont été leur chance, celle de rencontrer Jésus. Et cette miséricorde, cette rencontre, ce pardon ont été gratuit, sans aucun mérite de la part de ces personnes.
Si nous en restons à une religion où il nous faut sans cesse faire des actes pour Dieu, où nous devons lui prouver quelque chose, où nous croyons qu’il nous aime qu’à la condition que nous l’aimions aussi, nous faisons de notre Dieu un dieu païen, nous ne laissons pas le Seigneur s’inviter chez nous et nous pardonner, nous aimer gratuitement, nous sauver. Nous ne connaissons pas le Dieu de Jésus-Christ !
 
REMORDS ET REPENTIR
Le problème, c’est que nous avons vraiment du mal à nous reconnaître pécheur. Quand nous péchons, deux réactions peuvent être les nôtres face à notre faute : une bonne ou une fausse contrition, qui correspondent aux attitudes de Pierre et de Judas après avoir chacun trahi leur Maître. La contrition chrétienne n'est pas simplement de dire « j'ai péché », mais de reconnaître la tendresse du Père que nous avons offensé et de croire qu’il nous garde dans son Amour, qu’il nous attend… Judas, comme Pierre, a été écrasé par sa faute ; lui aussi a reconnu son péché : « Judas fut pris de remords » (Mt 27, 3-4). Judas s'est confessé à l'Eglise de son temps : « J'ai péché en livrant un sang innocent » (Mt 27, 4). Ces hommes l'ont renvoyé à lui-même : « à toi de voir, c’est ton affaire ». Face à lui seul, son péché lui est apparu sans issue. Et il s'est retourné vers lui-même au lieu de se retourner vers Dieu. Pierre, lui, s’est retourné vers Jésus, il a osé regarder son regard, il a pleuré ; et par trois fois, il a réaffirmé son amour pour réparer son triple reniement sur les bords du lac de Galilée, après la résurrection de Jésus (Jn 21, 15-17). C’est la différence entre le remords et le repentir.
La contrition chrétienne nous fait reconnaître notre péché ; elle met la faute devant les yeux de notre cœur, mais la pose aussitôt devant les yeux de Dieu. « Mon péché, moi je le connais, ma faute est devant moi sans relâche, contre Toi, Toi seul j'ai péché » (Ps 50, 5-6). « Contre Toi » : dans la confession chrétienne, le péché reconnu ne nous revoie pas à nous-mêmes, mais au Visage du Père. Là est le salut ! Car ce n'est pas « à nous de voir », mais à notre Père à qui l'on s'en remet de sa faute. « J'ai péché contre le Seigneur », dit David (2 Sam 12-13). « Père j'ai péché contre le ciel et contre toi », essaie de dire le fils prodigue (Lc 15, 21).
 
LE PECHE TRANSFORME EN RENCONTRE AVEC LE PERE
Le péché alors devient chemin de rencontre avec le Père, chemin de dévoilement nouveau du vrai « Visage du Père ». C'est toute la leçon de la parabole de l'enfant prodigue. Le fils infidèle ne connaissait pas son père quand il vivait dans sa maison ; il a fallu son drame pour que ses yeux s'ouvrent, qu'il voie alors son Père accourant à lui, les bras ouverts, le comblant (cf. Lc 15, 11-32). Le Père ne fait aucun reproche, ne pose aucune condition… Il est heureux ! Il se réjouit ! Le principal, l'unique nécessaire pour lui, c'est d'avoir retrouvé son enfant vivant : « Ne fallait-il pas se réjouir ? Ton frère était mort et il est revenu à la vie ! »« Prendrais-je donc plaisir à la mort du méchant et non plutôt à le voir se détourner de sa conduite et vivre, oracle du Seigneur » (Ez 18, 23).
Le danger du péché se joue donc au moment où l'on en prend conscience. C'est là surtout où le démon travaille :
– va-t-on se replier sur soi ? Ou va-t-on se tourner vers le cœur miséricordieux de Dieu ?
– Allons-nous nous identifier à notre conscience qui nous condamne ? Ou allons-nous nous appuyer sur notre accès auprès du Père ?
Le vrai danger du péché, c’est de nous replier sur nous-mêmes, de ne pas oser aller nous présenter au Père, de ne plus nous croire digne de son amour… comme si nous en avions jamais été dignes ! Et ce péché-là est bien plus grave que le premier. Le Tentateur nous poussera toujours à ne pas aller vers Dieu, nous donnant toutes les bonnes raisons. Et alors, c’est un peu comme si nous avions deux consciences : l’une « humaine » qui nous fait fuir le regard de Dieu que nous avons offensé, et une « spirituelle » qui nous pousse au contraire à nous jeter dans ses bras. Et tant que nous n’avons pas rejoint les bras du Père, c’est un peu comme si ces deux consciences étaient en lutte ; et ce n’est que lorsque nous nous sommes vraiment tournés vers lui que notre cœur retrouve la Paix. Il nous faut savoir où est notre centre de gravité spirituel.
–          Si c’est Dieu, il nous faut courir vers lui en laissant crier d’angoisse et de scandale cette conscience humaine qui nous condamne et veut arrêter notre accès à Dieu. Quand nous croyons au Christ, nous recevons une conscience nouvelle ; nous devenons un être nouveau.
–          Si notre centre de gravité est nous-mêmes, nous nous regardons, nous nous comparons à l’image parfaite, au « top model » spirituel que nous rêvons d’être (et que nous ne serons jamais), et nous n’osons plus aller vers Dieu. Pourtant, ce que Dieu veut pour nous sera toujours plus grand et plus beau que tous les tops model spirituels que nous pouvons imaginer. Nous n’avons pas besoin de séduire Dieu ; il est déjà séduit, avant même que nous ne le sachions. Nous ne sommes pas chrétiens quand nous restons sur nos péchés, en nous repliant sur nous-mêmes, car alors nous donnons plus d’importance au mal qu’à l’amour de Dieu, au péché qu’à la rédemption offerte par le Christ. Or le péché n’a aucun poids devant l’amour de Dieu : « Allons ! Discutons ! dit Yahvé. Quand vos péchés seraient comme l'écarlate, comme neige ils blanchiront ; quand ils seraient rouges comme la pourpre, comme laine ils deviendront. » (Is 1, 18).
Thérèse de l’Enfant Jésus l’avait parfaitement compris. C’est un des messages qu’elle nous répète : « Si j’’avais commis tous les crimes possibles, j’aurais toujours la même confiance. Je sens que cette multitude d’offenses serait comme une goutte d’eau jetée dans un brasier ardent. » Et elle disait encore : « La sainteté n’est pas dans telle ou telle pratique ; elle consiste en une disposition du cœur qui nous rend humbles et petits entre les bras du Père, conscients de notre faiblesse et confiant jusqu’à l’audace en sa bonté de Père. Jésus ne demande pas de grande action, mais seulement l’abandon et la reconnaissance ».
Tout cela ne veut pas dire que le péché ne soit pas grave et qu’il est indifférent de pécher ou pas. Bien sûr que non : le péché reste une catastrophe dans nos vies, puisqu’il nous sépare de Dieu. Mais il y a plus grave encore : c’est le « péché du péché » ; c’est de ne pas oser revenir vers Dieu à cause de lui. Et le génie de Dieu, c’est de se servir de ce qui devrait nous conduire au néant pour nous faire découvrir son vrai visage : il tire d’un mal un plus grand bien, il en fait une chance ; et lui seul est capable de le faire. Le péché nous cache Dieu ; mais la miséricorde de Dieu transforme ce chemin vers la mort en un chemin où nous pouvons mieux le découvrir, à condition de nous laisser faire par son amour.
Le sacrifice et la mort de Jésus n'ont certes pas aboli notre faculté de pécher, mais ils ont produit une faculté autrement vertigineuse : celle de pouvoir nous approcher de Dieu en lui disant : « Père, j'ai péché contre Toi », mais je sais que Tu es mon Père, que Tu le restes et que je reste ton enfant. Et l'accès à notre Père qui nous est ouvert par Jésus, ne peut être fermé. Nous seuls pouvons ne pas vouloir nous approcher, ne pas oser par manque de foi. Le Père, en aucun cas, ne nous rejette : « Mes petits enfants… il ne faut pas pécher… mais si nous péchons… allons à notre Avocat… Il est auprès du Père » (cf. Jn 11). En allant à notre Avocat, nous sommes d'emblée auprès du Père. C'est là l'astuce de la Miséricorde de Dieu en nous donnant Jésus, en faisant que son Verbe devienne homme. Il n'y a aucune distance entre lui et le Père, et il n'y en a aucune entre lui et nous. Les chrétiens les plus en danger sont ceux qui pourraient se croire justes. Non seulement alors ils se mentent à eux-mêmes, mais en plus « ils font de Dieu un menteur », en ce sens surtout qu'ils voilent totalement le vrai visage de Dieu. Ils ne peuvent accéder à la connaissance de la qualité première de Dieu qui est Sa Miséricorde (Saint Augustin).
Se reconnaître pécheur et confesser son péché est la condition indispensable pour vraiment découvrir Dieu, et donc entrer dans son Royaume. Dans l’Evangile, la phrase centrale nous faisant comprendre cela est : « Je ne suis pas venu pour les justes, mais pour les pécheurs » (Mt 9, 13). En nous reconnaissant pécheurs, nous reconnaissons notre besoin d’être sauvés, nous reconnaissons que le Christ est notre Sauveur, nous découvrons la miséricorde du Père. En nous croyant justes, nous n’avons pas besoin de Sauveur, nous n’avons pas besoin du Christ, nous n’avons pas besoin d’être sauvés, nous ne le sommes donc pas, et nous ne pouvons entrer dans son Royaume, puisque le Christ est le Royaume de Dieu lui-même.
 
LA RECONCILIAITION, SACREMENT DE LA MISERICORDE
Voilà pourquoi l’Eglise, en cette année jubilaire de la Miséricorde, nous pousse une fois de plus à reconnaître notre péché, en vue de reconnaître qui est le Christ qui nous mène à son Père. Ce n’est pas pour nous écraser, bien au contraire. Et les moyens mis à notre disposition pour le Carême, le jeune, la prière et le partage, sont là pour nous y aider. Dieu nous offre aussi un sacrement merveilleux, celui de la réconciliation. Dieu a inventé le sacrement de la réconciliation pour nous permettre de vivre tout cela. C’est est un sacrement de l’amour, car pour nous, pauvres humains, il n’y a pas d’amour dans notre vie qui ne soit un amour blessé. C’est sous l’angle de l’amour et de la miséricorde qu’il nous faut redécouvrir la confession pour vraiment en vivre.
Et vous comprenez alors pourquoi, dans le sacrement de la réconciliation, c’est personnellement qu’il nous faut confesser notre péché. Car notre découverte de Dieu nous est personnelle, intime, unique ; elle correspond à ce que nous sommes. Il ne suffit pas simplement de nous reconnaître pécheur en bloc, au milieu des autres, puisque c’est notre péché à nous qui peut être notre chemin vers le Père. Ce qui est en jeu n’est donc pas un problème de psychologie ou de règles ecclésiastiques. Il y va de notre salut, de la découverte du visage de Dieu. Il y a hélas des chrétiens qui ne veulent plus se confesser. Quel dommage ! Non seulement ils se privent d’un moment où ils peuvent vivre la paternité divine, non seulement ils ne s’offrent plus à la miséricorde de Dieu, mais ils n’en sont plus les témoins admiratifs.
Et découvrir ce que le Christ fait pour nous poussera à l’annoncer à ceux qui nous entourent, pour qu’eux aussi entrent dans la même admiration devant l’œuvre de Dieu en eux. En cette année de la miséricorde, nous avons à être les apôtres de cette miséricorde de Dieu, c’est-à-dire à la fois l’annoncer à ceux qui nous entourent, mais aussi rendre grâce parce que Dieu veut se réconcilier les hommes.
 
Pendant ce Carême, je vous souhaite de découvrir un peu plus la Miséricorde de Dieu. Et pour cela, je vous invite à chercher, dans votre mémoire et votre cœur, ce que Dieu a fait vraiment pour vous. Quand avez-vous eu conscience d’être l’objet de sa Miséricorde ? Comment vous a-t-il fait sortir de votre péché ? Qui est-il, expérimentalement, pour vous ? Quel nom pourriez-vous lui donner, compte tenu de son action dans votre vie ? A partir de votre propre expérience avec lui, de pardon, de prière, de moments où il vous a remis debout, pouvez-vous dire que vous avez grandi dans la connaissance profonde de qui il est ? C’est dans cette recherche que notre conversion, que notre carême sera fructueux, et que nous comprendrons l’enjeu de Pâques.



[1]Il faut lire à ce propos l’excellent livre de Victor Sion, La chance du pécheur, (Tome 3 de la Collection Pour un réalisme spirituel), aux éditions du Lion de Juda.

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