Les vocations : entre promesse et risque !

 

Il y a des temps forts pour la liturgie de l’Eglise, mais il y a des moments forts en dehors de la liturgie et les journées mondiales en sont un. Ainsi le 4è dimanche de Pâques est appelé dimanche du Bon Pasteur et journée mondiale de prière pour les vocations. Cependant, beaucoup se demandent : C’est quoi la vocation ? Comment peut-on la discerner ? Peut-on y arriver tout seul ?

 
Père Blot entouré des jeunes


Père Blot entouré des jeunes

Il y a des temps forts pour la liturgie de l’Eglise, mais il y a des moments forts en dehors de la liturgie et les journées mondiales en sont un. Ainsi le 4è dimanche de Pâques est appelé dimanche du Bon Pasteur et journée mondiale de prière pour les vocations. Cependant, beaucoup se demandent : C’est quoi la vocation ? Comment peut-on la discerner ? Peut-on y arriver tout seul ?

En effet, le samedi 11 mai 2019 a été l’occasion pour le service de la pastorale des Jeunes de la paroisse St Michel du Raizet, de concert avec les servants de messe de plus de 15 ans de se mettre en branle pour réfléchir sur la vocation dans le contexte socio culturel d’aujourd’hui. La base de leur réflexion a été dans un premier temps le message du Pape François à l’occasion de la journée de prière pour les vocations. Ils ont pu comprendre que la vocation est un appel à partir des conditions existentielles pour une réponse dans la joie en vue du bonheur et de l’épanouissement personnel et pour un mieux-être de notre entourage.


Souvent, on a tendance à attendre que l’on fasse pour nous ou que nous soyons servis à notre guise. Nous voulons tout avoir et arriver à être vedette, à avoir la notoriété sans un minimum d’engagement et d’effort personnel. Cependant, « le désir de Dieu, en effet, est que notre vie ne devienne pas prisonnière de l’évidence, ne soit pas entrainée par inertie dans les habitudes quotidiennes et ne reste pas inerte devant ces choix qui pourraient lui donner une signification».

En effet, il y a tant de choix de matériaux pour la construction de l’avenir. Il y a tant d’opportunités. C’est à partir de cela que le St Père nous fait comprendre que « […] lorsque nous sommes placés face à la vaste mer de la vocation, nous ne pouvons pas rester à réparer nos filets sur la barque qui nous donne sécurité, mais nous devons nous fier à la promesse du Seigneur ». Les choix sont multiples.

Il y a d’abord le choix de vie, c’est-à-dire nous sommes fondamentalement mis face au choix de nous épouser dans le Christ et de former une famille. Ensuite, le Pape nous invite à réfléchir « aux vocations liées au monde du travail et des métiers, à l’engagement dans le domaine de la charité et de la solidarité, aux responsabilités sociales et politiques, et ainsi de suite. Il s’agit de vocations qui nous rendent porteurs d’une promesse de bien, d’amour et de justice non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour les contextes sociaux et culturels dans lesquels nous vivons, qui ont besoins de chrétiens courageux et d’authentiques témoins du Royaume de Dieu. »

Parfois, le choix exige un détachement, une coupure, une séparation. Il appelle à un ailleurs, mas «  A tous ceux qui laissent les filets et la barque, le Seigneur promet la joie d’une vie nouvelle, qui comble le cœur et anime le chemin ».

En fait, Il n’est pas toujours facile de discerner et d’orienter  sa vie d’une façon juste. C’est d’ailleurs à ce niveau que se situe la plus grande difficulté. On a peur du risque, on a peur de l’échec. Pour cela, « il faut un engagement renouvelé de la part de toute l’Eglise – prêtres, personnes consacrées, animateurs pastoraux, éducateurs – afin que s’offrent, surtout aux jeunes, des occasions d’écoute et de discernement ».

Avec tout ce qui est mis en nous comme potentialités, comme ressources, comme gage de promesse, mais il y a toujours le risque. Voilà pourquoi, à la fin de son message, le Saint Père est venue avec la figure de Marie, notre modèle. Sa vocation a été aussi une promesse et un risque, mais elle n’a pas permis à la peur de prendre le dessus. Son « oui » a été le « oui » de celle qui veut s’engager et risquer, de celle qui veut tout parier, sans autre sécurité que la certitude de savoir qu’elle était porteuse d’une promesse. Alors, chers jeunes, vous sentez-vous porteurs d’une promesse ? Quelle promesse est-ce que je porte dans le cœur, à réaliser ?

C’est au Seigneur, à travers la prière, de nous faire découvrir son projet d’amour sur notre vie, et de nous donner le courage de risquer sur la route qu’il a depuis toujours pensée pour nous.

Ce fut un vrai moment de réceptivité où chacun a été mis face à lui-même par rapport au choix de vie. L’avenir ne se construit pas tout seul. Le futur nous est donné mais c’est l’implication et la participation de chacun qui sont la garantie d’un avenir meilleur et l’espérance d’une société renouvelée dans la perspective du Créateur.

Après ce moment de réflexion, nous avons eu une pause. C’était le moment d’aller à la découverte des lieux. Un moment d’exploration pour faire le plein d’énergie et repartir sur de nouveaux pieds. Effectivement, on se sentait prêt pour le second round.

C’est ainsi qu’on s’est lancé dans une réflexion autour d’un poème de Samuel ULLMANN, intitulé « Etre jeune ». L’auteur a permis de découvrir que « être jeune », ce n’est pas une question d’âge, ce n’est pas une période de vie. La jeunesse est plutôt un état d’esprit, ouverture, optimisme et émerveillement. Et il a terminé son texte par ces mots : « Si un jour votre cœur allait être mordu par le pessimisme et rongé par le cynisme, puisse Dieu avoir pitié de votre âme de vieillard »

Les jeunes de la paroisse du Raizet (pastorale des jeunes et servants) se sont mis en équipe pour bien réfléchir sur ce texte et l’analyser dans la perspective de mieux comprendre ce qui se passe autour d’eux et comment faire quelque chose pour que les jeunes projettent une meilleure perception. Le découragement, le pessimisme, l’indolence, la fainéantise, la paresse, le désengagement, sont le lot d’un grand nombre des 17-25 ans. Pourtant c’est à eux de donner le ton pour un changement positif effectif.

La  méthodologie de l’action catholique a été proposée pour mieux orienter leur travail à savoir : Voir, Juger, Agir. Qu’est-ce que l’on constate autour de soi ? Comment comprendre ce qui se passe ? Quelle action concrète peut être proposée ?

Ce fut l’occasion pour les jeunes de sortir de leur routine quotidienne, de prendre du recul et réfléchir sur du concret et du sérieux de leur existence, les invitant à s’impliquer pour un demain meilleur. Chacun a essayé de partager sur la façon dont il voit son avenir et ce qu’il peut porter pour essayer de laisser le monde mieux qu’il ne l’a trouvé.

Toutefois, il n’y a pas eu que de la réflexion. On s’est détendu dans cet environnement du « Jardin d’eau » à Goyave où l’on s’est retrouvé vraiment en pleine nature. Les uns ont eu la chance de faire du « pedalo », d’autres ont retrouvé leur enfance en montant sur les balançoires et d’autres encore se sont adonnés à des jeux de société. L’on s’est amusé aussi dans la rivière et on a fraternisé. On a partagé ce qu’on avait et on en est sorti satisfait.

Comme prévu, on a laissé les lieux à 16 heures pour retourner à la paroisse et pour se séparer comme on a débuté la journée, c’est-à-dire par un moment de prière. Il y a eu la joie du moment passé ensemble, mais il y aura des questionnements individuels à resurgir pour nous permettre de mieux nous situer demain en Eglise et dans la société.
 

 

Père Louis Gabriel BLOT
 Vicaire du Raizet