Visite du Pape François à Madagascar


Dans une ambiance particulièrement festive, le Pape François a découvert ce dimanche la “Cité de l’Amitié”, fondée il y a trente ans par un prêtre argentin afin d’aider les pauvres d’Antananarivo vivant dans une décharge de la capitale malgache à retrouver une vie digne : un travail, un toit, une éducation. Une « grande œuvre » célébrée par le Saint-Père, très heureux de retrouver celui qui a été son étudiant en théologie en Argentine avant son départ pour Madagascar.

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Face aux visages radieux des 8000 jeunes qui l’ont accueilli par des chants et des danses ce dimanche à l’auditorium d’Akamasoa, le Pape a rendu grâce au Seigneur « qui a entendu le cri des pauvres et qui a manifesté son amour par des signes tangibles comme la création de ce village. »

Trente ans après sa découverte d’une immense décharge habitée dans la capitale malgache, le père lazariste argentin Pedro Opeka a créé « un bijou de charité », selon les mots du nonce à Madagascar. Il est parvenu à fonder huit villages, soit 3000 maisons accueillant 23 000 familles et 8000 enfants pauvres. Akamasoa, la “Cité de l’Amitié”, compte des lieux d’enseignements et 14 453 élèves de la crèche à l’école supérieure. Il y a également des dispensaires et des postes de travail : des carrières de granit, une menuiserie, des champs à cultiver… Akamasoa est déjà venue en aide à 500 000 Malgaches.

Découvrant cette réalité, le Pape a exprimé sa joie : « Akamasoa est l’expression de la présence de Dieu au milieu de son peuple pauvre » ; une présence ni ponctuelle, ni circonstancielle, mais de Celui « qui a décidé de vivre et de demeurer toujours au milieu de son peuple ».

De ce peuple, le Pape a reconnu les souffrances passées, l’impossibilité de se loger dignement, le chômage, la malnutrition de leurs enfants, l’indifférence du monde. Des cris que le Seigneur a entendus, puisqu’ils sont devenus aujourd’hui « des chants d’espérance » qui réfutent et font taire toute fatalité. « La pauvreté n’est pas une fatalité », a souligné François.

À la fondation de « cette grande œuvre », se trouve une foi vivante « qui a permis de voir une chance là où seule la précarité était visible, de voir l’espérance là où seule la fatalité était visible, de voir la vie là où beaucoup annonçaient la mort et la destruction » s’est réjoui le Saint-Père ; une foi qui s’est traduite en actes. Ce fut ensuite une « une longue histoire de courage et d’entraide » et des années de dur labeur. Aujourd’hui encore, la foi reste un fondement de la Cité de l’Amitié. Chaque dimanche, jusqu’à 8000 personnes participent à la Messe, le plus souvent dans une ambiance extrêmement joyeuse.

Effort, discipline, honnêteté, respect pour soi-même et pour les autres. Le Pape s’est félicité du travail accompli par les premiers protagonistes de cette histoire ; de la confiance progressivement restaurée, en eux et entre eux, grâce à l’effort commun, au sens de la famille et de la communauté. « Il n’y a pas de pire esclavage, que de vivre chacun pour soi ». « Le rêve de Dieu n’est pas seulement le développement personnel, mais surtout le développement communautaire ».

Le Pape a exhorté les jeunes d’Akamasoa à ne pas baisser les bras « devant les effets néfastes de la pauvreté ». « Ne succombez jamais aux tentations de la vie facile ou du repli sur soi ». Il les a poussé au contraire à s’appuyer sur leur foi et sur le témoignage de leurs ainés pour poursuivre le travail.
Un modèle de charité à diffuser

« Laissez jaillir en vous les dons que le Seigneur vous a faits. Demandez-lui de vous aider à vous mettre généreusement au service de vos frères et sœurs. Ainsi Akamasoa ne sera pas un simple exemple pour les générations à venir mais, bien plus, le point de départ d’une œuvre inspirée par Dieu qui trouvera son plein épanouissement dans la mesure où vous continuerez à témoigner de son amour pour les générations présentes et à venir », a-t-il poursuivi.

Le Pape a enfin remercié le père Pedro et ses 500 collaborateurs pour leur témoignage prophétique et plein d’espérance. Il a également prié pour que dans le monde entier se diffuse « la splendeur de cette lumière », pour que se réalisent des modèles de développement qui favorisent la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale à partir de la confiance, de l’éducation, du travail et de l’effort, indispensables pour la dignité de la personne humaine.

(Avec V. N.)