Dimanche 16 janvier : 2e dimanche ordinaire

Ce dimanche, la liturgie passe au vert. Nous entamons en effet le temps ordinaire, même si nous restons tout de même dans l’ambiance de Noël : la joie, la fête, les retrouvailles familiales et avec les amis, l’abondance des plats et des boissons au point qu’il en vient à manquer… Le premier acte « public » de Jésus se situe, selon saint Jean, dans ce contexte, celui d’un mariage, d’une fête de village.

Au cours de la noce apparaît un manque. « Ils n’ont pas de vin ». C’est Marie qui, la première, se rend compte qu’il y a quelque chose qui cloche. Son intervention va provoquer la résolution. « Femme, que me veux-tu ? Mon heure n’est pas encore arrivée ! ». Marie intervient pour que son fils fasse quelque chose, elle qui sait qui il est et d’où il vient. Ce dernier refuse : il n’est pas venu pour sauver une fête pas même celle de quelques amis ; il est venu pour le salut du monde. Marie insiste… En quelque sorte, elle oblige son fils à faire le miracle, en le mettant face aux serviteurs. Jésus va donc résoudre le problème de manque de vin… C’est bien pour cela qu’il a été envoyé : faire que rien ne manque au bonheur et à la vie des hommes.

Par ailleurs, cette page d’Evangile fait partie de celles proposées par la liturgie de l’Eglise pour les célébrations de mariage.

Mettons-nous à l’écoute du Pape François :

« Ce passage de l’Evangile contient un message d’espérance pour tous les couples humains, y compris les meilleurs. Ce qui se produisit lors des noces de Cana se produit dans tout mariage. Il commence dans l’enthousiasme et la joie (symbolisés par le vin) ; mais cet enthousiasme initial, comme le vin à Cana, se consume au fil du temps et vient à manquer. On fait alors les choses non plus avec amour et joie mais par habitude. Si l’on n’est pas attentif, une sorte de nuage de grisaille et d’ennui s’abat sur la famille. Il faut également dire, avec tristesse, de ces couples : « Ils n’ont plus de vin ! ».

Le passage de l’Evangile indique aux conjoints un chemin pour ne pas tomber dans cette situation, ou en sortir si l’on y est entré : inviter Jésus à son propre mariage ! S’il est présent, on peut toujours lui demander de répéter le miracle de Cana : transformer l’eau en vin. L’eau de l’habitude, de la routine, de la froideur, en un vin d’amour et de joie meilleurs que le premier, comme le vin multiplié à Cana. « Inviter Jésus à son propre mariage » signifie accorder à l’Evangile une place d’honneur chez soi, prier ensemble, recevoir les sacrements, prendre part à la vie de l’Eglise.

Les deux conjoints ne sont pas toujours au même niveau sur le plan religieux. L’un peut être croyant et l’autre non, ou au moins pas de la même manière. Dans ce cas, que celui des deux qui connaît Jésus l’invite aux noces et qu’il fasse en sorte que – par sa gentillesse, le respect pour l’autre, l’amour et la cohérence de sa vie – il devienne vite l’ami des deux. Un « ami de famille » !

Père Gérard FOUCAN