Dimanche 18 octobre : 29è dimanche ordinaire

Jésus va répondre à ceux qui lui avaient posé la question « est-il permis ou non de payer l’impôt à l’empereur ? » Qu’est-ce que Jésus va alors dire ? « Rendez à César ce qui est à César, et à Dieu ce qui est à Dieu. » Si Jésus déclarait qu’il fallait payer l’impôt à César, c’était par le fait même le déclarer lui Jésus complice de l’occupant romain ; s’il disait non, il ne faut pas payer l’impôt, le voilà au contraire en situation de révolte vis-à-vis de l’autorité de César. C’est sans doute cette seconde réponse que les Pharisiens attendaient de Jésus. Or Jésus va dire : « Rendez à César, ce qui est à César et à Dieu ce qui est à Dieu. » Jésus va faire une distinction absolue entre César et Dieu. Conclusion : aucun être humain, aucune autorité humaine, aucune puissance terrestre, ne peut être considéré comme dieu, ni prétendre être à l’égal de Dieu.

La parole de Jésus va donc confirmer tout naturellement ce que la Bible disait déjà. L’homme est l’homme. Dieu est Dieu. Il faut rendre à l’homme César ce qui lui est dû, pas seulement la pièce de monnaie, mais les honneurs qui lui sont dus. Ainsi la religion n’est pas au service de l’Etat, ni l’Etat au service de la religion comme le voulaient les juifs, et plus tard encore au moyen-âge.

Si par conséquent il faut rendre à César ce qui lui est dû, que faut-il alors rendre à Dieu ? Tout simplement la vérité de sa créature,  telle qu’il l’a créée : l’homme et la femme.                 Or l’homme et la femme n’ont pas fabriqués à l’image de César, mais crées à l’image de Dieu. Ce qui veut dire encore que nous portons en nous la marque, et le sceau du Dieu vivant.

Et puis il est bon qu’aujourd’hui, à l’occasion de cet évangile, nous reconnaissions à leur juste valeur, les services rendus par l’Etat(les écoles, les hôpitaux, les routes, les services de police et sécurité etc.) pour les lesquels nous payons des impôts. C’est une dette de justice : tout le monde le comprend. Cela est évident. Le Concile de Vatican II dit dans  « Gaudium et spes » ce passage important : « Sur le terrain qui leur est propre, la communauté politique et l’Eglise sont indépendantes l’une de l’autre, et autonomes. Mais toutes eux, quoiqu’à des titres divers, sont au service de la vocation personnelle et sociale des mêmes hommes. Elles exerceront d’autant plus efficacement ce service, pour le bien de tous, qu’elles rechercheront davantage entre elles une saine coopération, en tenant également compte des circonstances de temps et de lieu. L’homme en effet n’est pas limité aux seuls horizons terrestres, mais vivant dans l’histoire humaine, il conserve intégralement sa vocation éternelle. »

L’Eglise célèbre ce dimanche la journée missionnaire mondiale. Or la mission de l’Eglise n’est pas d’abord de promouvoir une morale. Sa mission est d’annoncer le Christ ressuscité venu dans le monde pour donner la vie en abondance. Et par notre baptême nous aussi, nous sommes apôtre de cette mission.

Père Yves GILLOT