Prier sans se décourager – dimanche 20/10

Nous avons sûrement déjà entendu des personnes dire : « J’ai beau prier, cela ne change rien !, « je n’ai pas de nouvelles de mon enfant qui a fugué et ne veut plus entendre parler de moi depuis quelques années », « je n’ai pas de réponse du juge, et pourtant je prie », « C’est décourageant, à quoi bon continuer à prier : il y a tant de violences, de souffrances, d’injustices, de pauvretés… », La parabole du juge et de la veuve vient interroger notre relation intime à Dieu…

Nous avons déjà rencontré une première parabole de Luc sur la nécessité de prier avec insistance (cf évangile 17ème dimanche : Lc 11,1-13).C’était la parabole de l’ami importun qui vient en pleine nuit déranger son voisin pour lui demander trois pains.

Dans les deux paraboles, Jésus montre que ce qui peut être obtenu des hommes, tout « mauvais » qu’ils sont, peut à plus forte raison être obtenu de Dieu qui est la bonté même. Ici, c’est une veuve qui veut obtenir justice. Dans la Loi de Moïse, la veuve et l’orphelin font l’objet d’une protection particulière, privés qu’ils sont de la protection naturelle d’un époux et père. Le juge est donc, pour la veuve, le défenseur de son droit. Mais, comme l’ont souvent dénoncé les prophètes, ceux qui doivent rendre la justice peuvent être eux-mêmes sans justice.

C’est le cas du juge inique de la parabole qui, ne craignant pas Dieu, ne pouvait aimer les hommes. Il faut la supplique obstinée de la veuve, qui lutte pour sa subsistance, pour venir au bout de son iniquité. Il finit par répondre favorablement à sa demande « pour avoir la paix ».
Que Jésus ait comparé Dieu à un juge inique peut nous choquer. Son objectif est de mettre en valeur l’infinie bonté de Dieu et nous convaincre de le prier avec confiance sans jamais nous lasser.

Mais pourquoi cette conclusion inattendue sur la foi lors du retour du Fils de l’homme ? Jésus a évoqué précédemment le jour du Fils de l’homme (Lc 17,22-37)comme la dernière épreuve à traverser avant la victoire finale. Au moment où Luc écrivait son Evangile, les communautés chrétiennes, qui traversaient parfois de graves épreuves, devaient prier pour rester fermes dans leur foi. Il nous est nécessaire encore aujourd’hui, de prier pour nourrir notre foi et notre espérance dans le retour du Fils de l’homme. Telle est la leçon que veut nous donner Jésus.
Père Gérard Foucan