Samedi Saint, Veillée Pascale, 3 avril 2021

Veillée pascale. B.2021

Nous allons  en cette veillée pascale, renouveler notre profession de foi. Ce n’est pas seulement une formule souvenir. Non ! En cette veillée pascale, nous sommes de nouveau, comme replongés dans la Foi et l’eau du baptême. Notre foi usée, rabougrie et anémiée, est réanimée comme la flamme du cierge que nous tenons entre nos mains. Ainsi revivifiés par le Ressuscité, nous sommes devenus des hommes nouveaux, des femmes nouvelles ! Pour reprendre cette belle parole de St. Augustin, « Hommes nouveaux, femmes nouvelles, nous avons un testament nouveau, un repas nouveau, et nous chantons un cantique nouveau » C’est le sens du vêtement nouveau dont nous avons été revêtu au baptême C’est le sens aussi de l’Alleluia pascal que nous chantons !

Vivre cette nouvelle vie baptismale risque de rester souvent en nous à l’état de belle théorie. Car cette vie nouvelle ne se fait pas  voir, ni dans nos relations  avec les autres, ni dans la lutte contre l’égoïsme, ni dans l’injustice ou la violence, ni dans le partage solidaire avec ceux qui sont à la traîne dans nos sociétés.

Les femmes, premières témoins de la Résurrection sont aussitôt chargées d’une mission : « Maintenant, allez dire à ses disciples et à Pierre : il vous précède en Galilée. Là vous le verrez comme il vous l’a dit. » La mission où le Christ nous envoie est exactement celle de ces femmes : annoncer la bonne nouvelle de la résurrection.

Ici en Guadeloupe, depuis longtemps, l’Eglise a initié des petites communautés où les chrétiens se rencontrent, se parlent, disent leur joie, leur foi et leur peine. Une femme africaine disait un jour que, quand elle lisait l’évangile avec ses amies, elle avait l’impression de boire  avec elles, une eau fraîche, désaltérante, et comme la poule désaltérée lève la tête, elle aussi relevait la tête pour savourer les paroles d’amour et d’espérance qui jaillissaient de l’évangile.

Annoncer l’Evangile, c’est savourer la Parole de Dieu comme une eau qui désaltère. « Il vous précède en Galilée ».C’est-à-dire que le ressuscité est devant nous et avant nous dans le cœur de tous ceux à qui nous allons parler, parce qu’il travaille en eux comme en nous. La Galilée d’aujourd’hui encore c’est quoi ? C’est là par exemple où précisément des gens victimes de cette pandémie sont en attente de la bonne nouvelle de leur sortie d’hôpital, partout aussi peut-être là où vivent des personnes séparées en raison leur appartenance sociale, voire de leurs cultures qui les rendent étrangères à la foi. A celles-là aussi, que la bonne nouvelle du christ ressuscité leur parvienne.

Père Yves GILLOT