Témoignage d’un chef d’établissement d’un collège catholique

Mme Jolivière-Banaïas, cheffe d’établissement du Collège/Lycée Pro de St Joseph de Cluny à la Jaille


Lignes à 1’5m, un chemin pour venir, un pour sortir

Les établissements scolaires catholiques, ont en majorité bien assuré les cours cette année.  Aucuns cours perdus durant les grèves ! Une continuité pédagogique assurée durant le confinement, puis une reprise en mai pour les collèges, à raison de 2 matinées par niveau ! Le collège St Joseph de Cluny de la Jaille a rouvert dès le 25 mai (le 4 juin pour le LEP) pour accueillir les élèves volontaires. Mais ces réouvertures sont possibles grâce à une volonté, un engagement, et la mise en œuvre de moyens humains et matériels important, malgré la peur du virus. Voici le témoignage de Mme JOLIVIERE-BANAÏAS, cheffe d’établissement :

« Lorsque le Président a annoncé la fermeture des écoles, j’ai été sidérée, comme paralysée. Que vont devenir les élèves ? Comment organiser la continuité pédagogique ? J’ai tenté tant bien que mal d’accompagner les équipes pédagogiques. Je pense que chacun a fait ce qu’il pouvait et de son mieux. L’enseignement à distance ne s’improvise pas.
Le rôle d’un chef d’établissement est d’assurer l’ouverture de l’établissement afin d’accueillir les élèves. Dès l’annonce de la fermeture je pensais déjà au moment de la réouverture. Fin avril,  j’ai demandé au personnel de l’OGEC de revenir 3 demi- journées par semaine, afin de préparer le retour des élèves, prévu le 18 mai. Nous avons entamé la réflexion pour la mise en place du protocole sanitaire. J’ai pu compter sur la réactivité et l’implication de ce personnel. Lorsque nous avons reçu le protocole officiel, nous n’avions plus qu’à vérifier ce que nous avions mis en place et compléter. Un parent d’élève professionnel dans le domaine de la santé et sécurité au travail a bien voulu, gracieusement, venir voir ce qui avait été mis en place et nous donner des conseils.
Nous n’avons pas repris le 18 mai comme l’avait demandé le gouvernement, mais le 25, car, j’ai préféré faire des journées portes ouvertes pour que les parents constatent de visu la mise en œuvre du protocole. L’objectif était de les mettre en confiance.

Lorsqu’au niveau du département la décision de réouverture en septembre a été prise, j’ai eu un doute, je ne savais plus quoi faire. J’ai même demandé au personnel d’arrêter la préparation. Mais, l’évolution favorable de la situation épidémique en Guadeloupe m’a redonné confiance. De plus, le personnel OGEC était prêt à la réouverture.  Puis j’ai assisté à une réunion avec le recteur, la présidente du département et les principaux de collèges publics. J’ai vu que la majorité étaient favorables. Certains n’étaient pas prêts matériellement, ce n’était pas notre cas, donc il n’y avait aucune raison de ne pas accueillir les élèves à la Jaille au mois de mai.


4m²/élève. Ils peuvent ainsi oter leurs masques lorsqu’ils sont à leurs places

Aujourd’hui, même si l’organisation est compliquée et chronophage à cause de l’application stricte du protocole sanitaire, nous avons pris la bonne décision. 35% des élèves sont revenus (Les autres élèves bénéficient toujours de la « classe virtuelle ») et tout se passe mieux.

En effet, la structure de l’établissement (salles et espaces verts) a facilité la mise en place du protocole. Mais sans l’investissement du personnel OGEC rien n’aurait été possible. Le collège Massabielle a rouvert en même temps que nous. Avec Mme LOUVET, le chef d’établissement, nous nous sommes moralement soutenus car cette décision d’ouverture n’a pas été facile a prendre pour nous deux. »


Camille et Jean-Luc (et Mitchel) qui ont fait les lignes, aménagé les tables…
Et Mme Martias (econome) a géré l’approvisionnement des stocks (gels, gants, masques, visieres, savon etc)


Mme Lipau (CPE), Sr Adolphine, Véronique et Loudjy (surveillantes)