« Venez à moi, nous dit Jésus, je vous procurerez le repos.. » Mais de quel repos s’agit-il ? Qu’est-ce qui peut reposer le poids de mon âme ? Est-ce le fait de croire par exemple que ceux qui pleurent seront consolés, comme nous le lisons dans l’Evangile des Béatitudes ? Est-ce le fait tout simplement de chanter, comme le psalmiste de la liturgie de ce jour, qui dit que le Seigneur redresse tous les accablés ? Est-ce encore d’espérer que ceux qui croient au Christ auront la vie éternelle et qu’au dernier jour (comme le dit encore st. Jean), ils ressusciteront ?

Beaucoup  problèmes spirituellement graves ne se traitent,  la plupart du temps, que dans la douceur, en modifiant le regard, en se rendant compte que le Christ, qui a porté la croix ne nous demande pas de nous crucifier pour le rejoindre. II nous demande tout simplement de prendre notre propre croix : ce qui d’ailleurs n’est pas si simple ! « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau. » Jésus s’adresse ainsi à tous ceux qui ploient « sous le poids du fardeau ». L’image peut désigner plusieurs situations douloureuses, c’est-à-dire  tout ce qui pèse, tout ce qui est lourd mais dont on ne peut se débarrasser. « Venez à moi vous tous qui peinez ! » S’adressant à tous ceux qui en ont très certainement, comme on dit, « plein le dos » Jésus leur propose le repos, mais ce n’est pas en les déchargeant de ce qui leur pèse mais plutôt en leur offrant de devenir disciples, en l’imitant et en faisant comme LUI, en portant sa croix. Alors avec Lui, nous trouverons ce repos dans l’épreuve, car Lui seul peut nous donner la paix, la force et la consolation. Les gens qui ont beaucoup de difficultés, et beaucoup de doutes, vont vers le Christ – comme Job qui criait vers Dieu, ou comme le prophète Elie aussi qui criait vers Dieu. C’est-à-dire qu’ils attendent que Dieu les traite comme lorsque, lors d’une grave maladie, on s’en va à l’hôpital. Or le Christ répond : « Mon joug est doux et mon fardeau léger. » Il leur parle de douceur et de légèreté, ce qui n’est pas au niveau des difficultés rencontrées. Elie par exemple espère une réponse  fracassante de la part de Dieu, qui sûrement se manifesterait dans un tremblement de terre, dans la tempête.. Mais non ! Dieu se manifeste dans bruit léger. Bref, tout se résume dans ce psaume 144 : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour ; la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes œuvres. »
Père Yves GILLOT