« Le Royaume des Cieux est comparable à un trésor caché dans un champ ; l’homme qui l’a découvert le  cache de nouveau. Dans sa joie il va vendre tout ce qu’il possède, et il achète ce champ. » Ce trésor caché, c’est d’bord Dieu lui-même, c’est également la Parole de Dieu. Nous lisons d’ailleurs dans Isaïe 45 : « Vraiment tu es un Dieu qui se cache, Dieu d’Israël sauveur ! »  Véritablement Dieu se cache-t-il, ou bien nos yeux sont-ils fermés à sa présence?

Dans la 4° prière eucharistique, nous disons « dans ta miséricorde tu es venu en aide à tous les hommes pour qu’ils te cherchent et puissent trouver.. ». Or en relisant le texte que nous venons d’entendre,  l’Evangile ne dit pas comment l’homme, qui a cherché, est-il tombé sur le trésor caché, par hasard ou au contraire au terme d’efforts vigoureux, à l’exemple du  cultivateur qui laboure son champ. L’important n’est peut-être pas là, i.e. dans le fait qu’il a trouvé le trésor mais dans le fait que l’ayant découvert, il le cache de nouveau. « Il le cache de nouveau » Et pourquoi ? Parce qu’il va user de sa clairvoyance, de son intelligence, de son ingéniosité, de son habileté, pour l’acquérir ; et de quelle manière encore, selon  l’évangile, « il va vendre tout ce qu’il possède et il achète la perle. »

Des perles, il y en a encore beaucoup d’autres et de toutes sortes ! Ainsi par exemple, dans la première lecture tirée du livre Rois, il nous a été donné d’entendre la prière de Salomon : « Donne à ton serviteur un cœur attentif pour qu’il sache gouverner ton peuple et discerner le bien et le mal ; sans cela comment gouverner ton peuple qui est si important ? » Le roi Salomon s’est présenté si humblement devant Dieu en disant qu’il ne savait pas comment faire pour gouverner. « Je suis un tout jeune homme dit-il ». Et il prie. Il demande au Seigneur  un cœur attentif pour qu’il sache assumer sa responsabilité.  Et voilà que Dieu le comble d’un véritable trésor qui n’est pas un pouvoir, mais la grâce  du discernement, la grâce de savoir discerner le bien et le mal. .. Et ainsi le Seigneur le comble bien au-delà de sa demande. Se référent à la parabole du trésor caché,  la grâce que nous devons nous-mêmes chercher  et demander en premier lieu, c’est le don de l’amour. « Tu me révèles, Seigneur, la grandeur de ton amour, je choisis d’en faire mon trésor ». Et ensuite le don de la prière pour savoir discerner ce que nous devons retenir ou rejeter dans notre vie pour être fidèle.

Père Yves GILLOT