Nombre d’IVG en Guadeloupe : la pastorale de la santé s’interroge

Père Jean Hamot
La Guadeloupe est le 2ème département d’outre-mer en matière de recours à l’IVG. Cette situation interpelle la pastorale de la santé du diocèse de Guadeloupe. Nous publions la réflexion du Père Jean Hamot sur ce sujet sensible.

En pleine crise sanitaire, une information vient encore nous questionner,  nous secouer. Notre Guadeloupe se situe parmi les régions de France où le recours à l’interruption volontaire de grossesse est le plus élevé. Cela donne à réfléchir et provoque la pastorale de la santé.

Ainsi, en 2019, 3.26I IVG ont été pratiquées en Guadeloupe. Notre département est le 2ème  dans les outre-mer après la Réunion. (4.800). Le taux d’interruption volontaire de grossesse chez les mineures âgées de 15 à 17 ans, s’établit dans notre archipel à12,50 pour mille femmes. C’est l’un des plus élevé au plan national.                        

Donner la vie ou la supprimer. Une question qui engage leur auteur…

« Je suis venu pour qu’ils aient la vie et qu’ils l’aient en abondance ». Si le Christ a épousé toute notre nature humaine, c’est bien pour nous dire l’importance de la vie. Et lui-même l’a prouvé en accueillant les malades, les déshérités, les plus pauvres. La vie est précieuse, elle doit être respectée et protégée depuis le moment de la conception. Dès le premier instant de son existence, l’être humain doit se voir reconnaitre les droits de la personne parmi  lesquels, le droit inviolable de tout être innocent à la vie. L’avortement est considéré comme étant « un désordre moral particulièrement grave. » (Paul VI).

Dans son encyclique « Laudato Si », le pape François disait : «  tout est lié, la défense de la nature n’est pas  compatible avec la justification de l’avortement…la protection de l’enfant à  naître s’inscrit dans cette écologie intégrale qui respecte tout homme et tout l’homme ».

En effet, chaque personne est unique aux yeux de DIEU. L’engagement résolu des chrétiens n’est pas d’abord dicté par une morale mais par l’amour de la vie que ni la maladie, ni l’âge ne peut amoindrir. L’avortement ne peut en aucun cas être présenté comme une solution pour les mères en difficulté.  Ne devons-nous pas veiller, en tant que « disciples missionnaires du Christ », à ce que la société consacre de grands efforts pour l’accueil de la Vie, agisse sur les causes sociales qui poussent à poser cet acte ?

Qui se soucie de celles qui sont passées par ce chemin de mort ? Le témoignage de nombreux psychologues, éducateurs, prêtres (heureusement qu’elles ont encore cette oreille attentive) soulignent la détresse de celles qui ont connu l’IVG : violences physiques, violence psychologique. Elles se retrouvent seules face à leur conscience, rongée par le regret, la culpabilité, le remords. Elles se sentent complétement rejetées, car les « conseilleurs ne sont pas les payeurs ». Elles ont beaucoup de mal àretrouver la sérénité…le goût de vivre. Des « pères » dont aussi perturbés…

« Seigneur ouvre nos yeux que nous voyons ces misères, ces blessures » !

Qu’est-ce que nous allons entreprendre pour faire baisser le nombre de victimes de l’ IVG ?  Où en sommes-nous d’une éducation pour un développement harmonieux de la personne pour le respect de sa dignité ?

Père Jean Hamot, pastorale de la santé