Les futurs ordonnés témoignent…

Ordination du dimanche 11 juillet 2021

Les futurs ordonnés témoignent…

 

Rémy Souray sera ordonné prêtre.

Mon enfance

J’ai grandi et j’ai toujours vécu à Goyave. Pour ma scolarité, de la maternelle au collège je suis resté dans cette commune. Puis, j’ai étudié au lycée Charles Coeffin et j’ai terminé mes études à l’université des Antilles et de la Guyane. En ce qui concerne ma foi, j’ai effectué toute la catéchèse à Goyave. Cependant, je suis tombé en affection pour l’église Saint Pierre et Saint Paul. J’y vais souvent ; j’ai de très beaux souvenirs spirituels attachés à cette église.

 

J’ai cheminé, travaillé et cherché ma voie, comme beaucoup de jeunes aujourd’hui.

J’ai aussi rencontré beaucoup de personnes qui m’ont permis d’entendre l’appel de Dieu et m’ont encouragé à prendre cette route. D’abord la rencontre avec le Père Morales. Lors d’une séance de catéchèse, il m’a donné le goût de me rapprocher de Dieu. Ensuite, j’ai rencontré des personnes ancrées en Christ qui me parlaient simplement de Dieu. Avec le recul, ces personnes ont été d’une certaine manière des enseignants en spiritualité pétris de ce que l’Église enseigne. Puis, une rencontre avec le Père Brice et le Père René-Marie. Ces deux prêtres m’ont encouragé et donné la force de poser un premier pas décisif. Enfin, l’une des dernières rencontres était avec le Père Cyrille lors d’un pèlerinage à Rome. Ces figures de prêtres sont importantes car le Seigneur a permis que je les rencontre à des moments clés dans ma vie spirituelle. Cependant, je ne peux lister tous les événements et toutes les personnes que le Seigneur a mis sur ma route. Toutefois, je tiens à remercier toutes ces personnes qui avaient un désir sincère de me faire avancer sur le chemin du Christ.

 

Sept ans de formation au séminaire. C’est long et en même temps rapide face à toute une vie.

Une chose est importante, je n’ai jamais compté ni les jours ni les années. Une autre, j’ai toujours affirmé : « je veux être formé ». Pour ce faire, l’objectif que je me suis fixé durant cette formation est de rentrer plus en profondeur dans la compréhension du mystère divin. Cela semble prétentieux, mais ce qui me tient à cœur c’est de resserrer les liens avec Dieu et de Le faire connaître avec des mots simples. En ce qui concerne les moments clés dans ma formation, à vrai dire, il n’y en a pas. Comme je l’ai dit plus haut, je souhaitais simplement me rapprocher de Dieu avec ma raison et mon cœur. Cette manière de penser me pousse souvent à dire aux nouveaux dans la formation : « l’objectif n’est pas de devenir prêtre mais bien de servir Dieu là où  Il veut que nous le servions ». Ce qui permet de persévérer, outre la prière sincère, la confession régulière, et les échanges passionnants, c’est la rencontre avec des personnes authentiques et droites. En effet, rencontrer ces personnes m’a rappelé ce qu’est la radicalité demandée par le Christ dans les choix que l’on pose. Ces rencontres ont contribué au mûrissement de ma foi et de ma conscience.

 

A la veille de recevoir l’ordination sacerdotale.

Je suis dans le même état d’esprit qu’au début, je me dispose à servir Dieu là où Il veut que je le serve. Je m’applique à m’abandonner et à me donner sans compter à l’exemple du Christ. Cependant, je reste lucide sur mes faiblesses et mes limites. C’est en reconnaissant ses limites, et en les offrant à Dieu que l’on peut dire « lorsque je suis faible, c’est alors que je suis fort » (1Co 12, 10). Les ordinations ne sont pas à mes yeux un but à atteindre. À mon sens, penser comme cela est réducteur. Vous savez, je me pose encore cette question : Si l’ordination est un but, quand ce dernier est atteint, que reste-t-il à découvrir ? Or, l’ordination sacerdotale ministérielle ouvre les portes d’un nouveau service, et d’une fonction particulière : la représentation du Christ. La perspective proposée par ce service est donc de travailler plus en profondeur sur qui nous sommes et sur les actes que nous posons en vérité. En somme, l’ordination n’est pas un but, mais ce qui « tend vers le Christ » avec une grande exigence pour soi et pour le peuple de Dieu : faire ce que demande l’Église avec bienveillance. En bref, je suis dans un état d’esprit de veille et de confiance en Christ. Tous les jours que Dieu fait, j’essaie d’affiner cet état d’esprit pour m’appliquer à bien faire avec miséricorde et sans excès.

 

Mon espérance pour l’Eglise en Guadeloupe que je suis appelé à servir.

Ce qui fonde mon espérance est : « Que les guadeloupéens rencontrent le Christ et qu’ils entretiennent avec Lui une relation solide et ajustée ». Afin d’y parvenir, il est bon de prendre tous les moyens que propose l’Église (adoration, dévotions populaires, vénérations de reliques, indulgences, enseignements,  Parole de Dieu etc.). Avec la grâce de Dieu, nous arriverons tous ensembles à faire Eglise.

Gino de la Cruz et Christopher Jean-Jacques

seront ordonnés diacres en vue du sacerdoce

Gino

Originaire de Saint-Martin. Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours  ?

Saint-Martin ! Cette merveilleuse île qui m’a vu naître et que j’aime de tout mon cœur. J’ai eu une enfance remplie des belles aventures. Quelques mois après ma naissance, je me suis retrouvé au pays de mes parents : la République Dominicaine. Je passai quatorze ans de ma vie dans ce magnifique pays aussi. Mon parcours avec le Seigneur commença à Saint-Domingue (capitale de la République Dominicaine). J’ai eu la chance d’être accueilli et élevé par ma grand-mère paternelle Margarita. Je lui dois tout, et si aujourd’hui je suis chrétien c’est grâce à son éducation, son amour. Elle m’a transmis ce que j’ai de plus précieux : la Foi. Avec elle j’ai appris à aimer l’Eglise, avec elle j’allais très souvent à la messe et aux groupes de prière. Avec elle j’ai appris à suivre le Seigneur, à le servir de tout mon cœur.

 

A quel signe as-tu ressenti dans ta vie l’appel de Dieu à donner ta vie pour Lui ?

Le signe clé, le plus important pour moi, et qui m’a aidé à ressentir l’appel du Seigneur est la Sainte Eucharistie. Je me rappelle très bien, un samedi soir pendant la messe, au moment de l’élévation du Corps et du Sang du Christ, sentir le profond désir d’être prêtre, pour pouvoir donner Jésus Eucharistie comme le faisait le prêtre qui célébrait la messe. Et depuis ce jour-là je me suis mis en route vers la vocation sacerdotale.

 

Qu’est-ce qui dans ta formation a été fondateur pour poursuivre et concrétiser cet appel de Dieu ?

La Parole de Dieu. Elle a été et continue à être « la lumière de mes pas, la lampe de ma route » (Ps 118, 105). Cette Parole de vie m’aide à mieux connaître notre Seigneur et bien-sûr m’aide à accueillir le dessein de Dieu dans ma vie. Je vis de cette Parole et bientôt à mon tour, je proclamerai cette vie qui est Jésus : « chemin, vérité et vie » (Jn 14, 6). Le cœur à cœur avec le Seigneur, dans la prière est la source qui irrigue mon âme. Un diacre, un prêtre, comme tout chrétien, sans la prière ne peut pas faire beaucoup des choses. La prière m’aide à rester en lien permanent avec la Sainte Trinité. C’est la prière qui me donne la force d’avancer dans la mission, dans la vocation, dans ma vie avec le Seigneur. La musique aussi. Elle a une place importante dans ma vie parce qu’elle m’a aidé et m’aide encore à m’approcher du Christ. Je joue de la guitare depuis tout petit et cette guitare est mon instrument de prière.

 

Quelles rencontres spirituelles, amicales, ont été des lumières pour toi afin d’avancer dans le droit chemin ?

Je retiens comme essentiel la rencontre des gens, du peuple de Dieu. C’est important que les pasteurs connaissent véritablement leurs brebis et pour moi c’est vital. Comme jeune diacre ma mission sera d’accompagner dans les moments de joie les familles : pour les baptêmes, mariages… mais aussi dans les moments de tristesse : les obsèques. Ma mission sera de donner Jésus et de transmettre l’espérance, l’amour. Bien sûr, seul je ne pourrai jamais accomplir cette mission, L’Esprit-Saint sera là pour m’aider.

 

En recevant le diaconat tu mises tout sur Jésus-Christ puisque tu ne pourras pas revenir en arrière. Dans quel état d’esprit es-tu ?

Je suis en paix ! Je le suis vraiment, parce que notre Seigneur Jésus-Christ, à travers son Église me confirme par cet appel au diaconat qu’Il veut que je sois avec Lui. Et avec Lui je serai donné tout entier à l’Eglise, en particulier l’Eglise de Guadeloupe, pour servir son peuple, pour la gloire de Dieu et le salut du monde.

 

Christopher

Originaire de la ville du Gosier. Peux-tu nous dire quelques mots sur ton parcours ?

J’ai grandi dans la ville du Gosier où j’ai reçu le baptême à la paroisse saint Louis. J’ai été au catéchisme et j’ai reçu les autres sacrements de l’initiation chrétienne dans cette même paroisse. En ce qui concerne les  études, j’ai suivi la voie générale au lycée puis je suis entré au séminaire après avoir obtenu mon BAC.

 

Depuis quand et à partir de quel événement as-tu ressenti l’appel de Dieu à la vocation  ?

Quelques temps après ma confirmation, j’ai eu le désir d’approfondir ma foi dans la prière et la fréquentation de la Parole de Dieu. Après un certain temps, j’ai ressenti que le Seigneur m’appelait à une vie consacrée et qu’il m’appelait à tout quitter pour le suivre. Et c’est au fur et à mesure que le Seigneur m’a donné de discerner à quelle forme de vie consacrée il m’appelait.

 

La formation au séminaire est dense et couvre beaucoup de domaines. peux-tu nous en dire quelques mots ?

La formation au séminaire comporte quatre dimensions. La formation spirituelle : prière communautaire et personnelle, liturgie et célébration de l’Eucharistie. La formation intellectuelle : études approfondies de sciences religieuses (théologie, Bible, histoire de l’Église, etc.) ainsi que philosophie et sciences humaines. La formation humaine : dans la communauté au séminaire et sur le terrain paroissial, apprendre à vivre et à travailler avec d’autres et à développer sa capacité d’accueil et d’écoute. La formation apostolique et pastorale : découverte de la vie paroissiale aux côté des prêtres et temps d’apostolats

 

La vie spirituelle est le pôle essentiel de ta formation. Mais as-tu de la place pour une passion ou des passe-temps ?

Oui bien-sûr, la vie spirituelle  ne se vit pas seulement dans un temps de prière à l’église. Elle irrigue tous les aspects de notre vie  y compris nos loisirs.

 

Que peux-tu dire aux  jeunes qui aujourd’hui s’interrogent ?

Faites confiance au Seigneur, Il  vous fera connaître sa volonté. N’hésitez pas à prendre les moyens qu’il faut pour discerner, vous pouvez prendre contact avec  le service des vocations du diocèse par exemple.

 

Propos recueillis par Jean-Marie Gauthier