Ce dimanche 17 octobre à 10 h 30 à la cathédrale de Basse-Terre, père Silvère Numa, nouvellement nommé aumônier et conseiller spirituel du mouvement, a célébrée la messe solennelle d’action de grâce pour tous les membres des conférences Saint Vincent de Paul en Guadeloupe qui fêtaient le centième anniversaire de leur fondation dans notre diocèse. Un grand moment de foi et de prière qui a rassemblé tous les bénévoles et les chrétiens impliqués dans ce grand mouvement de charité qui fait tant de bien en Gwadloup depuis toujours.
« Je suis très émue, m’a confié Maryse (grand-mère de Marie-Galante), car je suis de passage en Guadeloupe pour visiter mes petits enfants qui sont étudiants à la faculté de St-Claude, et j’ai bénéficié quelques années durant de la charité de St Vincent de Paul (je pense à Mme Marie-Hélène Agnès et tant d’autres qui se sont occupées de moi et de ma famille tandis que nous étions démunis et dans le besoin). Grâce à St Vincent de Paul je n’ai jamais perdu pied et j’ai pu élever mes enfants. J’ai ensuite pu me reconstruire à Marie-Galante, comme femme de ménage. Quel beau jubilé aujourd’hui ! Et vous savez bien que dans la foi, on dit que tout est Trinité, comme notre Dieu qui est Trinité. Et bien aujourd’hui c’est un beau signe pour les Vincentiens qui se donnent toujours un mal fou : premièrement c’est la journée mondiale du refus de la misère (grâce au père Joseph Wresinski pour lequel j’ai une grande admiration) ; deuxièmement c’est le début de la grande semaine missionnaire mondiale (« aimer c’est tout donner » chante Thérèse de Lisieux ; ainsi que le chant est rappelé sur notre feuille d’aujourd’hui) ; et troisièmement c’est le 100eme anniversaire des Conférences St Vincent de Paul en Guadeloupe pour lesquelles j’ai une grande reconnaissance. Vous imaginez ma joie ! » et Maryse s’est mise à pleurer d’émotion. Quelle foi ! Quel beau témoignage !
Père Silvère Numa rappelait dans son mot d’accueil le slogan de la semaine missionnaire mondiale « il nous est impossible de nous taire ! » Nous y voilà ! Et en plus nous sommes en lien avec tous les chrétiens du monde qui entrent en Synode à l’invitation du pape François. Quelle belle coïncidence ! Et il nous disait combien père Gérard Foucan, curé de l’ensemble paroissial de Basse-Terre, aurait voulu être avec nous, « mais il est envoyé en mission aux Saintes, pour l’installation du nouveau curé »… « c’est bien l’espérance qui nous conduit » insistait Père Numa. Puis il donnait la parole à Lénie Maraton qui retraçait magnifiquement tout le travail de St Vincent de Paul depuis cent ans. Quel beau chemin parcouru ! « Les pauvres, les petits seront toujours au centre de nos préoccupations de chrétiens véritables et engagés ! »
La messe était magistralement animée par le Chœur d’Hommes de Baillif, sous la houlette de Joël Guastave dit Duflo qui tenait en même temps l’orgue. Ka et orgue ont soutenu notre prière jusqu’au bout. Belle ferveur des grands moments de prière et de foi !
Dans son homélie, père Silvère intercalait entre ses paroles des témoignages (synodalité oblige) : « Servir exige de faire le choix d’aimer quoi qu’il en coûte. Le service du frère fait partie de l’engagement de la conférence St Vincent de Paul »… et il passait la parole à Monique Sévrien engagée au sein de la conférence depuis plus de vingt ans : « les mots-clé qui m’ont bousculée et qui me font tenir aujourd’hui encore sont : dynamisme, bienveillance, confiance et joie… Bienheureux Frédéric Ozanam et Saint Vincent de Paul sont les lumières qui éclairent nos chemins ». Père Silvère reprenait la parole : « Charité et fraternité ne sont pas des mots mais des actes. Aimer c’est tout donner, nous pouvons le chanter… puis refuser la misère c’est commencer par faire de son pouvoir un service. On sait que la société d’aujourd’hui favorise le service mais c’est toujours un service payant. Mais pour Jésus c’est un service totalement gratuit qu’il nous demande et que les Vincentiens appliquent véritablement. » Puis il passait la parole à Rodolphe Duflo engagé depuis de longues années lui aussi et qui donnait un témoignage très éclairant. Père Silvère concluait alors : « pour avancer ensemble, n’isolons personne, n’excluons personne. A l’exemple de saint Joseph dont c’est l’année (voulue par le pape) avec « Patris corde »… « soyons présents tout simplement » selon le beau slogan de la Conférence St Vincent de Paul. Enfin sainte Thérèse de Lisieux nous a laissé ce beau message : « Il faut toujours prier comme si l’action était inutile, et agir comme si la prière était insuffisante ! »
La messe d’action de grâce se terminait par la reconnaissance infinie des Conférences St Vincent de Paul pour les membres qui ont œuvré depuis tant et tant d’années. Et Rodrigue Ersine, président, remettait le diplôme du dévouement inlassable à : Maryse Mender (21 ans de générosité) ; Monique Severien (22 ans de charité) ; Raymonde Baron (23 ans de bienfaisance) ; Rodolphe Duflo (28 ans de miséricorde) ; Antoine Bruman (27 ans d’humanité) ; Abel Achoun (34 ans de bons et loyaux services). « Quels magnifiques exemples, quels beaux témoignages de charité » s’exclamait père Silvère Numa avant la bénédiction finale et l’envoi en mission (en précisant bien auparavant que « la moisson est abondante et les ouvriers peu nombreux » … St Vincent de Paul recrute, on le comprend bien et les nombreux jeunes présents dans l’assistance ont pu applaudir à tout rompre).
Et Daniel me partageait cette belle phrase sur le parvis de la cathédrale à la sortie de la messe, belle phrase que lui avait un jour remise Père Chalder : « Il n’y a vraiment pas de sécurité ici bas et il paraît que dans l’ordre des choses temporelles comme dans l’ordre du Salut, l’état où Dieu veut que nous soyons, c’est l’incertitude, consolée et rendue méritoire par l’Espérance. » Elle est de Frédéric Ozanam.
« Je suis heureuse de venir vous saluer à la sortie car trop fatiguée, je n’ai pas pu venir aujourd’hui plus tôt, mais j’ai suivi la messe sur mon écran avec Youtube (merci à Dominic Ludovicus et la pastorale des hommes de Basse-Terre qui permet cette retransmission). Et je peux vous dire que les chants étaient beaux. Bravo à tous ! et merci pour ce petit partage de petits pains que St Vincent de Paul nous offre pour son jubilé » s’exclamait Léoncie (grand-mère de Bas-du-Bourg) qui venait de se faire conduire par son fils jusqu’ici pour rendre grâce avec tout le monde !
Jean-Marie Gauthier
