L’A.C.E. a le vent en poupe !

Ce dimanche 7 novembre, à St Michel du Raizet, l’Action Catholique des Enfants a vécu sa rentrée pastorale par une journée de récollection, d’échanges et de remise en route qui a permis à la trentaine de personnes (toutes animatrices ou animateurs de groupe à travers le diocèse) de se ressourcer grâce à l’Esprit-Saint et de baliser comme il convient l’année qui s’ouvre devant nous. La crise sanitaire, même si elle a empêché les groupes de fonctionner aussi librement depuis un an (confinement oblige), n’a pas altéré le moral des troupes, loin de là !

Après un accueil chaleureux, il le fallait bien après cette rentrée scolaire délicate qui aurait pu semer le doute, « ensemble, ensemble nous pouvons faire ensemble… un monde nouveau »… tout le monde s’est présenté et les nouveaux se sont vite sentis intégrés. On est venu de Saint-Claude, Capesterre de Marie-Galante, St Michel du Raizet, du Sacré-Cœur, de Bouillante, de Capesterre Belle Eau, de Petit Canal, de Gosier… plusieurs ont été empêchés et se sont excusés (en particulier du Moule), mais la conviction unanime est que l’A.C.E. est la cheville ouvrière d’une pastorale pour la jeunesse qui n’est pas à négliger, au contraire. « C’est le niveau ‘maternelle’ de la pastorale des enfants et des jeunes dans un diocèse » comme on l’a entendu avec humour à Vieux-Habitants, « il convient donc de privilégier ces petits enfants qui sont la souche de la vie de l’Eglise qui va suivre » n’hésite pas à dire Pascal Potony de Marie-Galante.

 

Avant tout, les participants ont eu la parole pour exprimer le vécu concret de l’année écoulée : accompagnatrices, accompagnateurs, nous sommes au service des enfants et de leurs parents qu’est-ce que cela nous demande ? Quand les enfants se rassemblent qu’est-ce qu’ils aiment faire. Et c’est par groupe que la réflexion a été intense. La remontée des carrefours a été profondément riche et variée : à Capesterre de Marie-Galante on intègre Laudato’si en mettant en place un jardin créole appelé « presby-jardin » car il se situe dans un coin du presbytère que les enfants ont aménagé (il faut apprendre à manger local) ; à St Claude on privilégie les échanges avec les aînés, on réalise des cartes, le curé cette année a permis que l’ACE soit présentée comme toutes les associations qui ont pignon sur rue dans la paroisse c’est un changement apprécié qui va vitaliser l’ACE sur le secteur ; à Capesterre Belle Eau le groupe est en train de se restructurer et un jeune de 20 ans qui, de retour de ses études, vient pour s’investir bénévolement, il est lui-même passé par l’ACE et en a tiré tant de profit ; au Sacré-Cœur les enfants sont pleins d’idées et c’est un plaisir à les retrouver pour cette rentrée…

Père Serge Plaucoste rassemble tous les beaux témoignages, et rappelle quelques points pour encourager tout le monde à aller de l’avant : « l’ACE c’est d’abord les enfants en lien avec leurs parents. S’appuyer sur la famille c’est primordial. Par ailleurs, si c’est bien le mouvement des enfants, c’est important que les enfants témoignent directement : ils sont capables, ils ont des idées vous l’avez dit… les premiers apôtres du Christ auprès des enfants ce sont les enfants eux-mêmes. Il y a une mission pour irradier autour de nous, c’est un vrai travail et vous accompagnateurs et accompagnatrices vous en êtes la cheville ouvrière. Il n’y a pas si longtemps il y avait des groupes ACE dans toutes les paroisses, il nous faut trouver aujourd’hui un moyen pour avoir des relais dans chaque commune, car les enfants sont l’Eglise en Gwadloup aujourd’hui ! On le sait les enfants prennent facilement l’habitude d’être ensemble, de faire quelque chose ensemble. C’est la pédagogie si édifiante de l’ACE ; il ne faut jamais se décourager. Le père Joseph Cardijn, fondateur de l’action catholique, disait toujours : « n’y aurait-il qu’un seul jeune, réunis-le ! » L’enfant est marqué par une histoire, chacun de nous est relation. Cherchons des chemins pour en engager d’autres. Nous sommes en Synodalité, c’est l’occasion impulsons une dynamique nouvelle. Un nouveau vent souffle ! » Marie-Antoinette d’insister : « nous sommes là comme des ambassadeurs. L’ACE c’est une école de la vie : apprendre à être des jeunes responsables et engagés. » Marius de conclure : « nos enfants devront être des hommes et les femmes debout demain ». Jacques d’ajouter : « Même si les temps sont difficiles et inconfortables on doit redoubler de persévérance. Ça commence aujourd’hui en vérité. Le mouvement c’est l’œuvre de Dieu et si nous sommes en relation persévérante avec Lui nous arriverons.

 

Après ces enseignements pleins de réconfort, nous étions invités à nous remettre par groupe pour réfléchir à la campagne d’année qui s’ouvre et comment présenter l’ACE dans nos communautés. Puis nous devions « creuser un évènement » à travers l’aveugle de Jéricho en Mc 10, 46-52. Et repérer à partir de ce cheminement biblique la pédagogie de Jésus. Temps de concertation très enrichissant et la mise en commun a été très fructueuse. Père Serge poursuivant quelques pistes pour nous aider à avancer : « le lien avec les parents est important, il faut trouver des actions pour faire avec les parents, réaliser des actions où les parents peuvent contempler l’œuvre de leur enfant, il est important aussi de faire le lien avec la Parole de Dieu qui renvoie toujours à la vie et fait vivre ! A l’écoute de Jésus on voit plus loin, on peut se décentrer de nos problèmes immédiats ou de nos vues étroites. Regarder toujours ce que Jésus fait et dit… fixer cela et accueillir une lumière pour ma vie aujourd’hui ! »

Après le partage fraternel du repas, nous nous retrouvions pour entendre des informations sur le Synode, Marius a encouragé tout le monde à répondre au questionnaire et à le faire remonter. Synode Eglise en Marche. Comment être enraciné dans la vie des gens de ce pays ?

 

Puis nous est présenté le MIDADE (mouvement international d’apostolat des enfants) qui est un mouvement religieux catholique répandu dans 70 pays sur toute la planète. L’ACE en fait partie. Il trouve sa source dans la défense des Droits des enfants à travers le monde. Le siège du MIDADE est à Montrouge en France. Sa présidente est une péruvienne Patricia Rivera. Marius Noël est le coordonnateur du MIDADE pour la Région Amérique du Nord/Antilles. Le 20 novembre prochain sera le 32eme anniversaire de la Journée du Droit des Enfants. Il sera intéressant que nous y fassions référence et que, en visio pourquoi pas, des enfants puissent témoigner !

 

Après ce temps de partage très positif et enrichissant, la messe pouvait conclure cette magnifique journée. Père Serge nous invitant dans son homélie à « regarder cette femme veuve qui ne peut mettre que quelques pièces comme offrande. Nous sommes souvent démunis, elle est notre modèle. Et avec Jésus comme guide, attaché à son Père, si nous sommes enracinés dans la vie avec nos frères et sœurs, nous sommes surs d’arriver ! »

« O fwè O, O Sè O, pa lésé la vi woulé san vou, Lévé lévé é pwan plas a’w… lè ou fèt yo pwan’w avè dousè, yo lanje’w, yo mete’w kouché ; on ti plas toucho te ja paré pou wousouvwè’w. Mi tou piti konmansé grandi ou lévé adan on fanmi, é sé la, piti a piti ou pwan, doubout a’w Pwan plas a’w ».

 

Jean-Marie Gauthier