Retour sur la formation : Nouveau Missel Romain

« Allez en paix ! » avec le Nouveau Missel Romain !

 

Cette belle conclusion de l’enseignement de Bernadette Mélois, vierge consacrée, directrice du SNPLS (Service National pour la Pastorale Liturgique et Sacramentelle) auprès de la C.E.F. (Conférence Episcopale Française) et rédactrice en chef du mensuel Magnificat, ce mardi 1° mars à St Luc de Baimbridge a marqué les esprits. En effet Bernadette Mélois maîtrise parfaitement son sujet et vulgarise avec une grande clarté le message de salut qu’elle intègre elle-même dans une si apaisante sérénité, et qu’elle sait faire passer. Lumineux d’un bout à l’autre, son exposé sur l’actualisation du Nouveau Missel Romain ouvre de tels horizons pour notre période troublée que « j’en suis toute retournée, disait A.T. mère de famille de Grande-Terre à la sortie, il suffit de s’appuyer sur la Parole de Dieu (Bible en nous) et sur ce grand livre finalement pour y voir plus clair dans sa vie au fur et à mesure malgré les aléas et les difficultés quotidiennes ! ». « Ce monument liturgique livresque aurait pu en rebuter plus d’un, j’y suis venu à reculons je l’avoue bien, et sur l’instance d’un ami diacre. La conviction de Bernadette Mélois a dilaté mes résistances. C’était pour moi un livre pour les clercs et uniquement pour eux. Aujourd’hui il est à notre portée, on peut se l’approprier et c’est Rome qui l’a voulu ainsi. N’est-ce pas génial et plein d’espérance pour le peuple chrétien que nous sommes ! » déclarait à son tour H.D. grand-père. Ainsi c’est une centaine de participants laïcs (chrétiens engagés, responsables de groupes ou de chorales…) qui a pu vivre ce grand moment d’Eglise.

En pédagogue averti Bernadette Mélois est partie de généralités indispensables et historiques pour entreprendre le cheminement du Nouveau Missel Romain.

 

*La liturgie s’inscrit dans la pratique vivante de l’Eglise. Le Missel Romain est un livre liturgique au service de l’Eglise en prière.

Tout en latin, jusqu’au concile Vatican II, donc uniquement réservé aux clercs, il est désormais en langue vernaculaire, et tous les chrétiens peuvent se l’approprier, car il sert la croissance spirituelle du peuple chrétien. Cela suppose de mener le « bon combat », sa réception dépend de nous, de notre capacité à recevoir ce livre comme un don pour que nous progressions sur le chemin de la sainteté. Accueillons donc sa nouveauté !

Vivre la messe est un défi au quotidien : l’Eucharistie est source et sommet de notre vie chrétienne. Le contexte actuel est en évolution même s’il y a des assemblées moins nombreuses. Accueillir ce missel nous réveille dans notre routine. C’est un ressourcement spirituel : unique pain de vie ! Deux tables en une seule table : Parole et Pain. Cette pastorale de l’Eucharistie, nous devons la réajuster dans notre vie.

 

*L’Eucharistie repose sur la Tradition de l’Eglise… mais Tradition vivante ! J’ai reçu du Seigneur et j’ai transmis. Le Missel Romain est un outil pour cette transmission.

« Faites cela en mémoire de moi » : il y a les paroles, les gestes, les attitudes. Il s’agit de se souvenir d’un évènement passé mais agissant aujourd’hui. Nous ne devons rien perdre du salut de Dieu ! Ainsi donc l’usage du Missel c’est pour une transmission. Il y a une longue tradition qui nous est ainsi donnée.

 

*La Tradition en Acte de Foi. La messe nous est donnée en relation avec Dieu, avec les autres, et avec nous-mêmes. La messe est vivante et agissante. Communion avec Dieu et avec les autres. Relation trinitaire dans la forme de vie que donnent les sacrements de l’initiation chrétienne… ainsi on grandit de dimanche en dimanche.

 

La Relation que donne ce Missel Romain prend une forme dialogale. C’est une richesse du concile Vatican II : dialogue… par le chant, par la musique…

 

Dans ce Missel qui est un livre de célébration et de relation : l’unité et la communion y sont recherchées. C’est un Livre programme.

 

*Histoire :

Au début tout était oralité. On a vécu sans missel, on connaissait par cœur ce missel vivant pas figé ! Eucharistie = action de grâce. On se transmet… depuis St Justin, St Ambroise, les différents conciles… jusqu’à 1969 : Vatican II : Deux livres celui de la Parole, celui de l’Eucharistie. Messe : moment de prière, trésor vivant du Missel de Paul VI.

On dit Romain, parce que c’est le Missel qui nous relie à Rome. Signe de rassemblement d’une église locale, en lien avec l’Eglise universelle, chemin d’unité.

-Ce Missel est une Bibliothèque à lui tout seul :

Ensemble de prières, de dialogues, de gestes, de mouvements, d’attitudes…

Organisation de l’année liturgique dont le centre est la Messe. Un sanctorial : fêtes des saints. Ordo Missae. Rituels pour sacrements. Musique et chants.

Principe de base de cette révision : il ne s’agit pas de créativité ! Mais reprendre les textes et vérifier qu’ils soient le plus possible proches des textes latins.

Unité de la liturgie romaine en lien avec toutes les langues vernaculaires.

 

*Pape François a édicté trois principes :

*Fidélité originelle  *Fidélité à la langue dans laquelle le texte est traduit  *Fidélité à l’intelligence du texte prié par les destinataires.

St Jérôme (lettre 57 à Pannachius) :  « Il est malaisé pour qui suit à la trace les lignes d’un autre, de ne pas s’en écarter en quelque endroit, et difficile de faire en sorte que les choses qui sont bien dites en une autre langue gardent la même beauté (ou la même grâce) »

 

*Trois changements significatifs :

Le Mémorial au sens mystique, c’est la messe. En Dieu la substance et la nature sont…

Notre prière eucharistique : s’accoutumer aux mœurs de Dieu et déployer en nous la dimension du monde et de l’Eglise universelle.

 

*L’utilisation du Missel Romain

Nous entrons dans la liturgie en étant guidés et tout particulièrement : la Messe. Ces rites nous sont donnés, aussi convient-il de les respecter, tout simplement parce que nous n’en sommes pas les maîtres.

 

Il y a dans le Livre une volonté : d’interprétation, de formation, de pédagogie.

 

→ 9 chapitres : 999 numéros, donnant le témoignage d’une foi qui n’a jamais changé.

Concile Vatican II : le PGMR (présent géné. du Missel Romain). C’est une introduction qui est à elle toute seule un livre (comme une entrée en matière). Nous ne sommes pas des robots. C’est une collection de formulaires qui est support de la prière de l’Eglise. C’est un livre liturgique avant tout.

*Son Organisation en quatre parties :

-le temporal (année liturgique)

-l’ordinaire de la messe

-Le sanctoral

-les messes pour intentions et circonstances diverses.

 

Son architecture est comme une cathédrale qui articule une architecture reliée, harmonieuse, diversifiée et qui converge vers l’Unité.

 

-Létrine, normes anciennes, rubriques (du latin ruber : rouge), écritures typo diverses, ordonnancement, les tables, des partitions…

 

L’ordinaire de la messe est le cœur du Missel Romain. Son ordonnancement.

Il y a une centaine de préfaces. Le temporal avec les formulaires de messe qui parcourent l’année liturgique.

 

Il s’agit bien de nourrir la prière et la foi des assemblées. Les rituels du mariage, de l’ordination, des cérémonies de vie religieuse…

 

*Musique et chants. C’est nouveau !

C’est ce qui est « le moins soigné chez les chanteurs » comme on l’entend parfois.

Or ce que dit le PGMR : tous les chrétiens et animateurs devraient s’approprier ce chapitre, fait entre autres de pièces chantées à apprendre.

 

*Horizon missionnaire est la préoccupation de ce Missel Romain.

Rite d’envoi. La mission concerne tous les baptisés. La perspective missionnaire est constitutive de l’Eucharistie.

 

« Il y a dans ce Missel Romain une respiration qui permet au prêtre, aux célébrants, mais aussi à tout le peuple chrétien rassemblé de communier, de se ressourcer, de s’instruire, de prier ensemble et d’être véritablement envoyés pour vivre la Fraternité » comme un prêtre l’a dit si justement.  Et un autre prêtre de poursuivre : « c’est une tradition vivante, et non pas figée comme des intégristes trop souvent ont voulu le réduire ».

 

Belle conclusion de Bernadette Mélois : « appropriez-vous ce livre… c’est le livre pour vous et pour toute la communauté… alors ‘Allez en paix !’ ainsi que le dit la belle quatrième formule d’envoi ! »

Le messe concluait magnifiquement cette belle matinée de réflexion spirituelle intense !

 

Jean-Marie Gauthier

 

 

Témoignages :

« Il faudrait que les catéchistes, les animateurs fassent la connaissance véritable de ce Missel Romain afin d’en vulgariser toute la richesse pour la foi des jeunes et des enfants qui nous sont confiés ! » T. (du Gosier)

 

« A entendre Bernadette Mélois, on sent que c’est un grand livre d’amour. D’amour de Dieu. Nous n’aurons jamais fini d’en faire le tour. Mais il faut commencer. Il faut apprendre à travailler ensemble à étudier ensemble. » R.P. (Deshaies)

 

« Beaucoup de sensibilité dans cette conférence, et une grande humanité ; ça fait réellement du bien ! » Anne-Lise C. (nord Basse-Terre)

 

« J’avais tendance à m’éloigner de la messe… je vais désormais m’en rapprocher de nouveau, je croyais que ce grand livre n’était pas fait pour moi ! ». Johan D.