“Da Cantara” à Marie-Galante

Grand-Bourg : la mémoire au cœur !

 

Ce vendredi 27 mai, un magnifique concert a rassemblé une grande foule dans l’église à Marie-Galante. « Nous savons ici garder la mémoire intacte pour donner de la force à l’espérance chrétienne qui nous anime » avait clamé Mgr Siméon Oualli quand il était curé-doyen de Marie-Galante en 1986. Et ce 27 mai n’a pas dérogé à la règle avec en plus du talent artistique déployé, cette touche pédagogique et éducative donnée généreusement par la chorale du Cœur Immaculé de Marie sous la houlette de Morena Sildillia. Tous ces enfants, ces adolescents, ces jeunes et ces adultes assurant une première partie pleine de fraîcheur et de sensibilité à travers ce chant sénégalais Bambali, puis la complainte noire (de G. Dorival), le psaume de la création dans une version joyeuse et bien inculturée, et enfin la prière de l’esclave en duo avec Da Cantare qui a été un grand moment d’émotion. « A Marie-Galante, on est en famille » me chuchotait à l’oreille une maman d’un des jeunes chanteurs qui avait la larme à l’œil.

On ne présente plus Da Cantare qui vient de fêter son jubilé d’argent. Depuis 25 ans en effet ce chœur fait montre d’un talent artistique certain et reconnu par le travail précis des voix et pupitres, et le fondu de l’ensemble dans un tempo impeccable. Le répertoire est original et très professionnel dans des pièces classiques inattendues et peu habituelles (comme le Cantate Domino de M. Hayes), Viva la musica (de D. Brunner), Alouette (dans une harmonisation exceptionnelle de Snelgrove) ou le Flight song (de K.A. Arnesen) fruit d’un gros travail de placement des voix. Le jazz n’est pas loin !

M. Mel-Yo chef de chœur de Da Cantare et P. Vincent de Paul curé de Grand-Bourg

Le concert s’est achevé par un Come to the music de J. Martin… et ce chant magnifique plein d’émotion « j’ai fait un rêve » dans lequel le chef de chœur Paul Mel-Yo fait montre d’un immense talent d’harmonisation. On ne repart pas indemne d’un tel concert tant le talent artistique vous a touché en plein cœur. Il y a la mémoire de la libération de l’esclavage jumelée aujourd’hui avec le désir de sortir enfin de l’ornière de cette période sanitaire qui a éprouvé tant de gens. Paul Mel-Yo a su trouver les mots justes, comme Morena Sildillia en début de concert, pour nous aider à réfléchir à la gravité des moments évoqués et à l’espérance qui doit nous animer tous.

 

Père Vincent de Paul, curé de Grand-Bourg est venu féliciter les chœurs qui ce soir nous ont fait passer un grand moment d’art, d’humanité… et de fraternité !

Jean-Marie Gauthier