Jubilé d’or chez nos sœurs Carmélites à Gourbeyre

« L’espérance est un risque à courir » a dit Georges Bernanos. C’est par ces mots que Mgr Guy Gaucher, évêque et lui-même carme, avait commencé son homélie lors du jubilé d’argent d’une des religieuses du Carmel il y a trente ans à Lisieux. Et il avait poursuivi « il y a dans votre jubilé, ma sœur, la plénitude de cette espérance que vous nous communiquez si bien à tous ». Même grand moment aujourd’hui pour nous chrétiens du diocèse de Guadeloupe, en cette belle fête de la Visitation de la Vierge Marie : Sœur Marie-Elisabeth de la Trinité (Eliane HELENE) a fêté ses cinquante ans de Profession Relieuse dans le carmel Notre-Dame de la Résurrection à Gourbeyre, au cours d’une eucharistie solennelle célébrée par le père Gérard Foucan, vicaire épiscopal, curé de Basse-Terre et responsable diocésain des vocations. Il était entouré du père Louis-Gabriel Blot, aumônier du Carmel et qui fêtait aujourd’hui même son jubilé sacerdotal de nacre, du père Gilles Mavoungou doyen et curé de Baillif, du père Dismas Massawe curé de Gourbeyre, et du père Juste Niongui délégué épiscopal pour la vie religieuse.

La solennité du moment n’a pas empêché que la messe se « déroule en beauté et en bonté » selon le mot juste d’une grand-mère qui aime citer Charles de Foucauld, à la sortie, « je me suis sentie si bien à cette cérémonie où tout s’est déployé en douceur. On en a tant besoin actuellement où tout n’est que bruit, violence et précipitation ». La famille de Sr Marie-Elisabeth de la Trinité était au premier rang, l’orgue parfaitement tenu par Clody Montout titulaire des orgues de l’église N.-D. du Mont Carmel, les Tertiaires Carmélitaines en tenue de service, et Marie-Angélique Marsolle, nouvelle lauréate du concours de chant des outre-mers soutenait splendidement le chœur de nos sœurs Carmélites.

 

Dans son homélie, père Gérard Foucan a dit sa joie de vivre ce grand moment de grâce avec toutes les sœurs : « L’Eglise diocésaine est là. Nous avons bien compris dans l’Evangile que nous venons de proclamer, que Marie est une jeune fille qui n’a pas peur. Elle porte Jésus en elle, elle est elle-même tabernacle. Elle va vers Elisabeth : les fils exultent, les mères exultent. Vous-même Sr Marie-Elisabeth de la Trinité n’avez pas eu peur de vous engager il y a cinquante ans. Vous avez fait confiance à Jésus et vous voilà en route. Vous êtes l’aînée d’une fratrie de six et vous vous destiniez à être infirmière. Puis Dieu vous a appelée. C’est tout aussi simple, m’avez-vous dit l’autre jour dans un grand sourire. Mes parents, ma famille m’ont fait confiance. Même si la vie en communauté n’est pas toujours évidente, on se laisse mener par Jésus, et tout devient plus limpide. Ste Thérèse d’Avila montre le chemin : « que rien ne te trouble… la patience obtient tout »… ainsi que Ste Elisabeth de la Trinité : « toute livrée à l’œuvre créatrice de Dieu ».

Marie Marsolle

Père Gérard Foucan de poursuivre : « Votre témoignage aujourd’hui, Sœur Marie-Elisabeth de la Trinité, nous interpelle… jusqu’où peut-on aller pour le Christ ? La question de notre engagement à tous est posée. Guidés par la Parole de Dieu, stimulés par vos incessantes prières, encouragés par ce sourire qui émane de vous toutes chères sœurs carmélites, nous devons trouver notre place dans l’Eglise. L’Eglise toute entière se réjouit de votre jubilé… que de personnes en quête de sens et de consacrées vivent ce « viens et vois » de l’Evangile. Suivons et imitons Marie comme nous le recommande Benoît XVI, elle a porté l’Eucharistie en elle. » Après l’homélie, Sr Marie-Elisabeth de la Trinité a renouvelé ses vœux dans une prière d’abandon qui a ému tous les fidèles. « Tout est grâce ! » comme disait Thérèse de Lisieux.

 

La messe pleine de ferveur s’est conclue par le magnifique chant de l’Ave Maria de Caccini interprété par Marie-Angélique Marsolle… qui a précédé le Magnificat ! « Aime et ne crains rien, je veux ce que tu ne peux pas, mais je peux ce que tu ne pourras pas. Il ne t’appartient pas de choisir mais de t’abandonner ! » (extrait de Un appel à l’amour).

 

Jean-Marie Gauthier

(Photos M. J.-M. Pézeron)