Neuvaine à N.-D. du Mont Carmel : beau chemin de conversion !

« Quel beau visage de l’Eglise diocésaine que cette neuvaine à Notre-Dame du Mont Carmel à Basse-Terre ! » s’est exclamé Fernand C. père de famille de Grande Terre en entrant dans le sanctuaire pour la messe de 12 h ce 16 juillet. Et il poursuit : « je suis heureux d’y venir avec mes enfants tous les ans, on n’a pas les moyens de s’offrir des pèlerinages au loin, et en plus avec le covid ça n’a pas permis une grande liberté de mouvement depuis deux ans… mais je sens cette année comme un nouveau souffle, et cela me remplit le cœur ! Ainsi nous avons dans notre Guadeloupe trois lieux pour se recueillir près de Marie : Fatima (au Moule) non loin de chez moi, Chapelle de ND de Lourdes à Beausoleil Vieux-Habitants où nous sommes allés pour la bénédiction et l’ouverture l’an dernier, et Notre-Dame du Mont Carmel à Basse-Terre dont l’histoire nous porte tous ici en Gwadloup ». « Disip la akeiy an kaz la » c’est par ces mots toniques que le Père Phanor dans son homélie pleine de force a donné le la à la foule des pèlerins nombreux présents « Bondyé émé lang kreyol-la »… « Je me sens chez moi, me glisse à l’oreille Fernand C. »

 

« Pèlerinage de neuf jours pour monter ensemble vers la montagne de Dieu » ainsi que le père Gérard Foucan, curé de Basse-Terre, invitait les fidèles dans le livret très pédagogique et spirituel de la neuvaine. Les prédicateurs père Aine, et père Phanor ont su déployer pour les chrétiens et tous les fidèles qui sont venus chaque jour plus nombreux, la richesse des textes bibliques « Jésus indissociable de sa Mère », « avec Marie, la première disciple missionnaire »… etc… autant de jalons donnés tout au long de ce parcours. « Je n’ai manqué aucun jour, c’est comme une rencontre avec Jésus, je viens recharger chaque année mes batteries pour tenir bon dans cette vie qui nous réserve bien souvent des surprises difficiles à avaler ! » témoigne une grand-mère de Baillif.

« Je traverse une période difficile, je viens d’échouer à mes examens, et je vais devoir redoubler. J’encaisse mal. C’est pour moi un rude coup ! Je suis venu chercher là, dans la discrétion, un peu de réconfort plutôt que de céder à la colère ou au ressentiment. Ou à finir dans une addiction encore plus nocive pour moi. Je suis tombé le jour où on enseignait « avec Marie quitte tes peurs, et tes angoisses »… alors je suis revenu deux fois depuis et aujourd’hui en cette messe de clôture j’ai trouvé un peu de paix. » me dit G.C. , un ancien élève rencontré et qui a été heureux de témoigner.

De nombreuses chorales du diocèse sont venues prêter mains fortes et animer les messes tout au long de la neuvaine. Ce 16 juillet à 12 h il s’agissait de la chorale de nos amis Haïtiens, sous la houlette de Gyvenson Amylus, dans un dynamisme contagieux et apprécié !

« Mystère de la compassion de Marie, maîtresse de vie spirituelle qu’est Notre-Dame du Mont Carmel qui nous aide à nous tenir aux pieds de la croix… nous a dit Père Phanor. Il nous faut repartir blessés, non pas d’une blessure bobo, mais une blessure d’amour véritable qui fasse germer l’amour de Dieu dans notre chair à chacune et chacun d’entre nous afin que l’amour dont sait nous parler le pape François rejaillisse autour de nous pour que la Fraternité s’ancre enfin dans nos sociétés…. Ce lieu de pèlerinage qu’est Notre-Dame du Mont Carmel à Basse-Terre est un très bel exemple de démarche : et pourquoi pas le prochain évêque ne demanderait-il pas sa consécration comme Basilique ! »

« C’est plein d’espérance pour nos familles et notre communauté, ce que nous avons entendu depuis neuf jours » me dit mamie Sonia, grand-mère de Gourbeyre.

La pastorale des jeunes, le rosaire des enfants, et tous les mouvements d’Eglise ont fait une présence remarquée à divers moments (adoration, prière du chapelet… temps de partage et d’amitié… ). Nos sœurs carmélites n’ont pas été oubliées.

La procession l’après-midi de cette fête de Notre-Dame du Mont Carmel a vu affluer beaucoup de monde. Des enfants joyeux jetant des pétales de fleurs à Marie. La pastorale des hommes de Basse-Terre en tenue de service impeccable portant Marie tout au long du parcours et assurant le service d’ordre. Les choristes animant les étapes et le chapelet à chaque arrêt : prière pour les vocations, pour les familles, pour les prisonniers devant lesquels la procession ne manque pas de passer… Les servants d’autel entourant les prêtres nombreux venus cheminer derrière Marie avec tous les fidèles… « C’est une belle vision de l’Eglise, comme une grande famille » me dit Gertha C. de Pointe-Noire, qui avait les larmes aux yeux tant la ferveur était palpable au cours de la messe de clôture présidée par le père Edouard Silène, vicaire général.

« La vérité et l’amour sont les deux faces d’une même médaille » a dit un célèbre président haïtien et non des moindres. Et bien cette médaille nous consentons unanimement à la décerner à tous les bénévoles hommes et femmes nombreux qui œuvrent humblement avec dévouement à faire que ce pèlerinage diocésain à Notre-Dame du Mont Carmel soit une grande fête de la foi, de l’espérance et de la charité pour tous les chrétiens du diocèse et de la Caraïbe. « Un grand merci à toutes ces nombreuses petites mains qui sont le baume bénéfique et fraternel de ce grand moment d’Eglise ! » « La Fraternité en action » comme nous l’a rappelé Mgr Macaire qui était venu célébrer le 7 juillet.

Jean-Marie GAUTHIER

 

Photos de la procession et  messe de clôture de la neuvaine  (18h)

Pere Pamphile Legba, le prédicateur de cette messe de clôture

Témoignage :

Cédric V., 19 ans, étudiant participant à la procession l’après-midi du 16, un lumignon à la main. « Pourquoi je suis là ? Oh c’est simple, je n’ai pas l’habitude des défilés comme ça je l’avoue bien. J’ai participé aux récents jeux sportifs de la Caraïbe à Baie-Mahault et aux Abymes dont j’ai aimé les cérémonies et parades. Si je suis là, c’est que j’ai été très malade cette année, et j’ai beaucoup souffert je l’avoue. J’ai été soigné et je remercie le corps médical de Gwadloup qui m’a bien assisté. Mais ma mère a beaucoup prié Notre-Dame du Mont Carmel tout au long de cette année, et si je suis complètement guéri elle estime que je le dois surtout à  ‘ma manman du ciel’ comme elle dit. Alors je suis venu remercier avec ma mère tout simplement et j’avoue avoir aimé le lieu, l’accueil et les partages que j’ai pu y faire. Pour tout vous dire, je reprends goût à la prière. Et le livre de Charles de Foucauld que je suis en train de lire m’interpelle ! à la grâce de Dieu pour la suite. »