Festival de la harpe

Grand moment de Fraternité au Festival de la harpe !

 

« Le goût de la harpe m’est venu comme un éclair qui a duré, duré… pour mon bonheur et j’espère celui des autres ! »  Cette belle pensée de Lily Laskine, la première en chemin dans « ce champ musical si onduleux, subtil et sensible » tel que le définissait Guy Louiset qui a su en déployer l’harmonie dans le steel-pan, est venue jusqu’à Basse-Terre ce dimanche 30 octobre 2022 pour clore le 29eme festival caribéen de la harpe en Guadeloupe. Et cela a été un ravissement pour tout le monde en la chapelle sainte Thérèse de Bas-du-Bourg où le public est venu très nombreux.

 

Deux heures d’un spectacle de grande qualité où tous les styles et les genres avaient leur place. Et Claire le Fur, créatrice de ce festival, et harpiste de renommée internationale, y tient ! La chorale de sainte Thérèse, sous la houlette de Fortuné Toussaint, a eu à cœur d’accueillir ce grand moment musical comme il faut. Et le « chœur des roses » (chœur des enfants) a ouvert la soirée dans un large sourire avec « je suis le frappeur » et ce merveilleux alléluia accompagné par Claire Le Fur à la harpe.

Puis se sont succédés à un rythme soutenu les quatuors à cordes avec Pachelbel et Mozart ; violons, violoncelle, harpe et flute alto ; guitare (avec Raymond Gratien à l’immense talent) et harpe ; les musiciens du pays de Galles et des USA Ben Creithton Griuffiths (dont la harpe en jeu jazz détonne et étonne si bellement) et accompagné par Adrien Chevalier qui sait déployer le violon en ‘comédie délirante’ ; et Gerber Fernandez avec sa harpe dite Llanera ou vénézuelienne qui dévoile une variété de rythmes où s’expriment la ferveur des tempos africains et la sérénité des sonorités indigènes. Le public est conquis et « se sent rejoint au plus profond de son cœur » comme le dira à la sortie Sonia G. qui n’a pas hésité à venir de Pointe-Noire pour assister à ce si beau spectacle. Elle poursuit : « j’ai beau être guadeloupéenne, je ne connaissais pas ce lieu béni sur les hauteurs de Bas-du-Bourg à Basse-Terre ; et Dieu que l’on y est bien ! »

 

Qu’on nous permette une mention particulière pour Sophie Bonduelle, du conservatoire de Paris, qui sait déployer la harpe avec beaucoup de maîtrise et de sensibilité (« j’ai suivi Claire Le Fur dont l’immense talent et l’ouverture d’esprit m’ont toujours inspirée » affirme-t-elle avec beaucoup de douceur)… elle y a ajouté une pointe d’humour qui l’a faite être remarquée au Festival d’Avignon 2022… elle a voulu aussi interpréter ce soir la magnifique chanson d’amour de Cécile Corbel « entre ses bras » tout en s’accompagnant elle-même à la harpe ; l’émotion a gagné tout le monde. « ça fait du bien de chanter l’amour n’est-ce pas, en cette période si difficile que nous vivons tous partout » a-t-elle déclaré presque en s’excusant sous les acclamations du public à la fin. Et ma voisine Yvette Laupa d’ajouter : « surtout après les douleurs que nous a fait endurer tempête Fiona à Rivière des Pères et Rivière Sens».

 

Claire Le Fur concluait la soirée en rendant grâce pour ces artistes nombreux qui sont venus de tous les coins du globe « jusqu’à Basse-Terre ce soir pour la conclusion de ce festival et qui en ont été si heureux. Moi la première ! Merci à Fofo, si talentueux, qui s’est montré si coopératif ! ». Elle introduisait alors la chorale de sainte Thérèse qui sous la baguette de Fortuné Toussaint élevait jusqu’au ciel la conclusion de cette magnifique soirée. « Quand amitié vraie, musique harmonieuse, rythmes artistiques et chants mélodieux se rejoignent, on construit une humanité qui voit la fraternité grandir » affirmait père Albert Chalder. Merci au père Gérard Foucan d’avoir autorisé que ce festival de la harpe se conclut chez nous ! Et la chorale de sainte Thérèse et tous les artistes pouvaient se retrouver dans un bel élan de conclusion : Jézikri Ségnè w kryé nou, mi nou Sègnè… Jézikri Ségnè w hélé nou… mi nou Ségnè… nou vini jwen vou pou fè tou sa w vlé.

Jean-Marie Gauthier