Fête de Notre-Dame de Guadeloupe à Basse-Terre

« La beauté sauvera le monde » disait Dostoïevski. Et cette maxime du grand romancier russe a trouvé son application ce 4 novembre pour la fête de la cathédrale de Basse-Terre. En effet de 12 h à 20 h 30 la prière n’a pas cessé :  prières du temps présent, adoration, louanges, chapelets médités, méditations, sacrement de la réconciliation… se sont succédés dans un ordre bien organisé, dans une cathédrale magnifiquement décorée, dans une atmosphère de sérénité qui a apaisé bien des cœurs ! « Il y a bien longtemps que je ne m’étais pas ressourcée comme cela » disait sur le parvis une jeune mère de famille venue de Vieux-Fort. « Il faut vous dire que Notre-Dame de Guadeloupe fait l’unanimité dans tout le diocèse » confirmait de façon péremptoire un grand-père agriculteur à Schoelcher Trois-Rivières, qui ne manque jamais ce jour solennel de prière à Basse-Terre, et de poursuivre : « cette année où tout va si mal partout dans le monde, on a bien besoin de nous ressourcer ».  

A 17 h 45 les vêpres solennelles concluaient cette belle journée avant la messe de la solennité à Notre-Dame de Guadeloupe. Jean-Michel Lesdel qui tenait les grandes orgues a su par ses jeux musicaux divers et adaptés remplir d’émotion ce grand moment de prière commune qui relie l’Eglise universelle. Marly Mélion a psalmodié de façon magistrale les hymnes, antiennes et psaumes qui emplissaient la cathédrale de leur belle harmonie. « Ce Magnificat du ton Royal m’a tiré les larmes des yeux » m’a soufflé à l’oreille ma voisine de derrière.  

 

A 18 h 30 la procession ouvrait l’Eucharistie, avec le chant d’accueil « à Notre-Dame de Guadeloupe » de P. Fonne, repris à plein cœur par la foule qui emplissait le vaisseau de notre magnifique cathédrale : « daigne bénir la Guadeloupe entière, en ton Jésus garde bien notre foi ». Le ton était donné de la ferveur et de la communion, les membres des trois chorales paroissiales de Basse-Terre dirigées par Gérard Vienet, étaient soutenus par les grandes orgues avec Jean-Michel Lesdel. De nombreux jeunes servants d’autel réhaussaient la cérémonie. Père Gérard Foucan, curé de Basse-Terre, avait invité le père Gino de la Cruz, jeune prêtre du diocèse ordonné en juillet dernier et actuellement vicaire à l’église du Sacré Cœur, qui a donc présidé l’eucharistie, entouré du père Rémy Siouray, du père Gérard Foucan vicaire épiscopal mandaté par Mgr Macaire empêché, et des diacres Robert Cabald et Jean-Marie Lapoussin.

Père Gino, dans son homélie, s’est appuyé sur l’Evangile du jour : les noces de Cana pour nous faire réfléchir sur notre engagement chrétien à tous dans l’Eglise. « Marie et Jésus sont à un mariage… importance du sacrement de mariage dans notre aujourd’hui. Et Marie s’aperçoit vite qu’il va manquer quelque chose dans ce mariage et empêcher la joie communicative si propice à ce beau sacrement, comme on le sait tous. Marie est en action au cœur de la vie de Jésus qui est chemin et vie…. » et de conclure « Laissons le Seigneur remplir notre vie de bon vin pour qu’à notre tour nous remplissions le monde de cette joie et cette espérance que nous communique le Seigneur par Marie. »

 

La messe pouvait se poursuivre dans une grande ferveur alternant magnifiques chants créoles ou français. Père Gérard Foucan à la fin de la cérémonie remerciait tous les fidèles pour leur présence (notamment les nombreux délégués des paroisses qui avaient fait le déplacement dans un vrai souci d’unité), le dévouement d’un grand nombre, et la confiance et la fraternité qui relient de plus en plus tous les chrétiens non seulement de Basse-Terre mais aussi de tout le diocèse. Ô Notre-Dame, Marie de Guadeloupe, Vierge de chez nous, veille sur nous !

Jean-Marie Gauthier

Témoignage :

« Je suis venu de Grande Terre, disait le jeune Jordan à la sortie, et je ne le regrette pas. Plusieurs de mes amis de l’aumônerie Dom Helder Camara sont actuellement à Saint-Malo pour le départ de la Route du Rhum, et je ne pouvais pas y aller.  Il y avait du sens dans cette cérémonie, et moi qui m’interroge sur la voie professionnelle que je dois prendre, la grandeur et la beauté des orgues que je n’avais encore jamais entendues (je ne connaissais que le Jean-Michel Lesdel talentueux dans le Tampo Klassik Live) remuent en moi la question de la passion et du don de soi. Vive Notre-Dame de Guadeloupe ! ».