ENSEIGNEMENTS DE CAREME A St PIERRE ET St PAUL

Au cœur de ce Carême 2023, le Père Bonel SAINT-FLEUR, Vicaire à la Paroisse St Pierre et St Paul de POINTE A PITRE a dispensé deux enseignements sur le Pardon et le Carême.

 

PARDONNER jusqu’à 77 fois 7 fois demande Jésus à ses disciples dans Mathieu 18-22

 

Constat dans notre monde : pour beaucoup, le pardon ne fait pas partie des exigences chrétiennes et même pas du Carême. Inquiétant de constater que même des chrétiens parfois engagés en Eglise, vivent encore sous la loi du talion : œil pour œil. Nous oublions que spirituellement, nous n’y sommes plus. Jésus est venu pour nous entraîner sur le chemin de l’Amour où il nous demande d’aimer nos ennemis, de pardonner jusqu’à 77 fois 7 fois. Le pardon accordé doit nous permettre de progresser dans notre cheminement vers la Sainteté.

D’ailleurs, nous utilisons trop souvent le mot pardon quotidiennement où il faudrait dire excusez-moi : exemple : « Pardon madame, je vous ai bousculée par manque d’attention » ; « Pardon monsieur, comme vous n’étiez pas de retour en caisse, je suis passé avant vous ». « Pardon madame, pouvez-vous me laisser passer ». Cette banalisation du mot Pardon nous laisse l’impression que nous pardonnons. Or, le vrai chemin du pardon lorsque nous avons été trahis, bafoués, lorsque nous avons de la colère, de la haine contre l’autre, ce chemin se veut Guérison pour nous même afin que notre cœur ne s’endurcisse pas, ne se ferme pas à bien des joies du quotidien en famille ou entre amis par exemple.

 

Quand nous nous laissons envahir par la colère, la haine, l’orgueil, nous empêchons au Pardon d’exister.

 

Pardonner revient aussi à prier pour celui qui nous a fait du mal afin qu’il se convertisse et que les relations retrouvent de la fraternité voire de l’amour. Gardons à l’esprit que le Pardon mène à l’apaisement.

 

Rappelons-nous cette demande de Pierre à Jésus : « Maître, combien de fois dois-je pardonner ? » Réponse de Jésus : « Jusqu’à 77 fois 7 fois » autrement dit à l’infini.

 

Pardonner ce n’est pas oublier, cependant notre relation avec Dieu nous demande d’avoir un regard bienveillant envers l’autre qui nous a offensés.

 

Intégrons ce monde de pardon qui a une dimension rédemptrice et salvatrice. Le mal que nous faisons à l’autre en refusant de pardonner offense Dieu lui-même.

 

Retenons que le Carême c’est d’abord la réconciliation, sinon nous ne sommes pas dignes de nous approcher de Jésus.

 

Jésus nous l’a dit : « c’est la Miséricorde que je veux et non les sacrifices ».

Faisons du Pardon une force de vie et de libération à vivre en prenant le chemin du Sacrement de la Réconciliation durant ce temps de Carême.

Mais comment tout mettre en place pour vivre un Carême sans faille ?

Rappelons-nous ce qui nous est dit dans Matthieu 5 :23-24 : « Si donc, au moment de présenter ton offrande devant l’autel, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va d’abord te réconcilier avec ton frère ».

Le Carême existe depuis le 4ème siècle et correspondait déjà à un temps de pénitence et de renouvellement spirituel. Nous l’avons appris au catéchisme, le Carême est une commémoration des 40 jours de Jésus dans le désert. C’est un temps de maturation dans la Foi qui commence le mercredi des cendres et se termine le jeudi Saint avant la Messe.

Le chiffre 40, chiffre de la plénitude, est très symbolique dans la Bible : quelques rappels :

 

-Moïse vécu 40 ans dans le désert avec le peuple hébreu qu’il venait de libérer de l’esclavage d’Egypte ; il y a écrit le décalogue ;

-Noé : 40 jours dans l’arche ;

-Elie : 40 jours et 40 nuits jusqu’au Mont Horeb ;

-Jésus : il est conduit au désert par l’Esprit Saint et est mis à l’épreuve par le démon au bout de 40 jours et 40 nuits ;

-Jésus : il est monté au ciel 40 jours après sa Résurrection.

Nous ne pouvons mentionner le Carême sans ses 3 piliers, à savoir le Jeûne, le Partage et la Prière.

 

On peut définir le Jeûne comme une privation imposée pour favoriser l’attente de Dieu. Nous faisons particulièrement abstraction de nourriture durant 2 jours précis à savoir le mercredi des cendres et le vendredi Saint.

 

Nous pouvons retenir le jeûne ascétique au cours duquel on choisit durant 40 jours de s’abstenir par exemple de plaisir, de nourriture riche, etc. Le jeûne doit se vivre dans l’humilité, la modestie.

 

Cependant, Jésus nous le rappelle : « l’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu » : c’est une invitation à demeurer connecter à la Parole de Dieu et non à celle de l’homme nous rappelle Père BONEL.

 

Que ce temps de Carême nous rappelle que nous devons en tant que chrétien Partager notre temps, nous rendre disponible pour l’autre : le voisin qui est seul et qu’une visite réjouira ;

 

Le pauvre qui est à notre porte : partageons avec lui.

 

Que soit inscrit dans nos cœurs que ce que nous donnons, nous le recevrons au centuple. Et n’oublions pas ce que St Augustin disait : « si tu ouvres la main pour donner sans avoir la Miséricorde dans le cœur, tu n’as rien fait ».

 

Serait-ce possible de parler de Carême sans faire mention de ce 3ème pilier qui est la PRIERE ? Le Carême nous dit Père BONEL est un temps de retour à Dieu par la Prière : dans Luc 18, Jésus invite ses disciples à Prier sans cesse et surtout sans se décourager.

 

Prier pour ne pas entrer en tentation : l’Esprit est ardent mais la chair est faible pouvons nous lire dans Matthieu 26-41.

 

Où prier ? nous avons la réponse dans Matthieu 6 que nous sommes invités à lire en entier : Retenons déjà « Quand tu pries, retire-toi dans ta pièce la plus retirée, ferme la porte, et prie ton Père qui est présent dans le secret ; ton Père qui voit dans le secret te le rendra ».

 

Quand Prier ? en tout temps bien sûr, le matin au réveil, le soir avant de dormir, la nuit lors des insomnies et surtout avant de faire un choix important : il faut d’abord se concerter avec Dieu.

 

Retenons donc que vivre le Carême en respectant ses 3 piliers, le Partage, le Jeûne et la Prière doit nous conduire à la conversion. Jésus nous l’a dit : « C’est la Miséricorde que je veux et non les sacrifices » c’est une invitation à se réconcilier et à avoir un cœur qui pardonne.

Micheline TISBA

 

 

  • Nombreuses ont été les conférences de Carême qui ont été dispensées dans tout le diocèse. Certaines retransmises par Radio Massabielle ou sur Youtube. Mais toutes ont permis aux chrétiens de se ressourcer et d’entreprendre un chemin de ressourcement et de conversion, à n’en pas douter !