Chaque année pour la rentrée, le Prado invite tous ses membres et amis à venir vivre un temps de ressourcement à la lumière du message et des écrits spirituels du bienheureux père Antoine Chevrier. C’est donc les 19 et 20 août que la Famille Spirituelle du Prado s’est retrouvée pour prier, échanger, approfondir le chemin de vie chrétienne, et ancrer dans notre réalité diocésaine d’aujourd’hui les recommandations de son fondateur. « Une halte tellement bénéfique et indispensable qui nous permet de nous poser un peu ensemble par-delà les turbulences de nos vies à tous » comme Rosine F. en témoignait joliment. Et Sandrine D. de poursuivre : « la foi demande un ancrage pour ne pas demeurer lettre morte ou dans les nues ! » « Et comme la pluie n’arrête pas le pèlerin, nous nous sommes tous retrouvés dans un bel esprit de famille qui est très réconfortant » concluait Josette Naranin venue de Basse-Terre. En effet près de quatre-vingt personnes ont pu ainsi se retrouver durant ces deux jours à la chapelle de la Retraite à Baie-Mahault.
« Il faut avoir dans son cœur le désir d’instruire, d’apprendre aux autres ce que l’on sait… Quand nous aurons appris aux autres à connaître Dieu et à l’aimer, nous aurons fait notre devoir. Oh que nous sommes loin encore dans cette belle mission que le Seigneur nous a confiée ! …Travaillons donc à nous perfectionner » (Ecrits Spirit. Chap.6 la Mission P. 60) Et c’est en essayant de nous maintenir en « véritables disciples » que nous nous sommes mis en route à la lumière des recommandations du père Albert Blanchard qui tout au long de ces deux jours s’est appuyé sur la lettre apostolique de saint Jean-Paul II le 4 octobre 1986 à Lyon pour la béatification du père Chevrier : « l’apôtre est un homme saisi par le Christ Jésus … Nous devons représenter Jésus-Christ pauvre dans sa crèche, Jésus-Christ souffrant dans sa passion, Jésus-Christ se laissant manger dans la sainte Eucharistie”. (Le véritable disciple, Prado, Editions Librairie). Les différents carrefours ont permis des échanges fructueux et pleins d’enseignement pour tous les participants. Père Albert Blanchard et Père Serge Plocoste donnant des exemples et des repères éclairants durant la remontée des groupes. Après le temps de recueillement et de prière, venait le partage amical et joyeux de la pause de midi. Le samedi après-midi nous avons mis en pratique les recommandations du matin par le Chemin de Croix du Prado qui avait eu lieu à Lourdes lors de la rencontre de tous les représentants pradosiens des groupes de France il y a quatre ans. « Quelle démarche percutante pour une rentrée, je ne m’y attendais pas mais ça fait du bien ! » me glissait à l’oreille le jeune Ludovic C. membre du groupe Ti Fanmi Lenkanasyon. Le temps plus clément à ce moment-là nous a permis de cheminer dehors pour terminer dans la chapelle ce parcours si riche d’enseignement pour tout le monde. Audacieuse démarche en vérité dans laquelle chacune et chacun a pu s’impliquer !
Le dimanche matin, en carrefours, après l’introduction du père Albert nous avons continué la réflexion pour relier la Parole de Dieu aux exigences recommandées par le père Chevrier dans son livre « le véritable disciple » qui est la pierre d’angle de la démarche pradosienne. Simplicité et pauvreté. Comment aujourd’hui. Quelles paroles de Jésus nous éclairent et nous renforcent. Les jeunes, dans plusieurs groupes, ont participé avec un bel enthousiasme. La remontée des groupes en fin de matinée a été dense tant les questions des uns et des autres ont mis en lumière les difficultés et souffrances des temps que nous vivons : dans nos communautés (la liturgie pas toujours bien comprise) ; dans nos familles (comment avoir une catéchèse plus adaptée) ; dans nos groupes de réflexions professionnelles (les problèmes rencontrés par les cultivateurs ont été prégnants ! le chômage entraîne dans la marginalité tant de gens aujourd’hui) ; dans l’éducation des jeunes (la violence n’épargne personne)…etc. Les prêtres et les diacres du Prado présents ont su à chaque fois par des remarques et des exemples judicieux et éclairants guider et avancer dans la démarche.
Dimanche après-midi, avant l’Eucharistie de conclusion, Père André Denecy, avec dynamisme, a pu témoigner de son année API vécue à Lyon (Année Pradosienne Internationale) afin « de refonder tout son ministère à la lumière d’Antoine Chevrier ». Quelle belle expérience ! La formation c’est tellement important ! « Mettre en pratique l’Evangile dans notre quotidien ». Savoir prier régulièrement personnellement et en communauté, s’écouter, faire relecture de vie, échanger, se donner un cadre et des échéances, ne laisser personne sur le carreau… Et, oh joie, cette riche étape va déboucher sur l’engagement définitif du père André au sein du Prado le 10 décembre prochain au Lamentin !
Père Blanchard concluait ce temps de partage et d’information en donnant des nouvelles des uns et des autres… du père Paul-Antoine Bernard, du père Daniel Romulus, des groupes du Prado qui œuvrent dans la Caraïbe…
Dans son homélie au cours de l’Eucharistie, père Albert donnait des pistes à tous à la lumière de l’Evangile pour répondre à la question essentielle : que devons-nous faire ?… « les disciples étaient assis autour de Jésus… devoir de s’asseoir, de prier, de creuser la Parole de Dieu, d’entendre des témoins… observer le droit et pratiquer la justice… et de conclure « Ma maison sera une maison de prière pour tous les peuples ! ».
Le Prado sait placer ses marqueurs au service de tous et de la communauté diocésaine ! Annou alé !
Jean-Marie Gauthier
Témoignages :
« Légliz sé gren di ri ka fè sak diri… ce que tu es crie si fort, que je n’entends pas ce que tu dis ! » Bruno Laurent
« C’est par notre conduite et notre comportement, moins par des babillages interminables, que nous reflèterons le mieux Jésus. C’est ce que j’ai compris de cette retraite. » Louvinsky Jean-Pierre
« Antoine Chevrier et Charles de Foucauld, dans la proximité de Dieu où ils sont, ont certainement beaucoup de choses à se dire et leur joie est parfaite. A nous de mettre en pratique aujourd’hui dans une saine et vivante amitié leurs recommandations qui se croisent tellement. » (du Frère Francklin Armand, retraite à Saintard en 2018)