Deo gratias père Foucan

« Pour vous, qui suis-je ? »

Voilà la question essentielle de Jésus, dans l’Evangile de ce dimanche 26 août (Mt 16, 13-20), et qu’a repris père Gérard Foucan, avec beaucoup de pédagogie et de conviction, dans son homélie pour la messe d’action de grâce, célébrée à la cathédrale de Basse-Terre, pour ses six années de ministère comme curé du secteur.

Il y avait foule ce samedi soir, et la trentaine de servants d’autel présents venus de Basse-Terre et de plus loin encore, réhaussait magnifiquement la cérémonie. Bel engagement de tous ces jeunes qu’a toujours encouragé avec beaucoup d’enthousiasme le père Gérard. Et c’est par le chant unanime « venez Dieu nous appelle, sa Parole nous rassemble » magnifiquement interprété par la chorale de la cathédrale sous la direction de Gérard Vienet, que la messe pouvait commencer. Les grandes orgues, tenues magistralement par Jean-Michel Lesdel, donnaient une amplitude harmonieuse qui favorisait bien l’unité entre tous. Père Gérard était entouré des pères Legba Pamphile, Freddy Hessou et Jacques Hivon qui concélébraient avec lui, et du diacre José Obertan.

« Appel et mission sont liés… nous voici engagés à suivre le Christ et, par amour pour Lui, à aimer l’Eglise et à travers elle, aimer tous nos frères… voilà ma réponse à la question du Seigneur « pour vous qui suis-je ? » déclarait Mgr Ernest Cabo dans un enseignement à destination des jeunes, lors de la présentation du synode diocésain en 1995. Visiblement c’est dans cette ligne si éclairante que s’est situé père Gérard Foucan dans son homélie percutante pour nous entraîner à la suite du Christ : « Tu es le Messie le fils du Dieu vivant ! … mais lui faisons nous pleinement confiance, en communauté, mais aussi et surtout chacune et chacun d’entre nous personnellement. Chrétiens d’aujourd’hui, la question est essentielle et par-delà les turbulences des temps que nous vivons, même dans l’Eglise, sommes-nous attachés au Christ au point de le chercher, de le prier en vérité, de l’étudier dans des temps et des espaces prévus pour cela. » « Père Gérard a raison, il y va de notre crédibilité » me glissait à l’oreille ma voisine qui venait de Vieux-Fort « je suis là pour remercier Dieu de l’avoir mis sur ma route, il m’a redonné goût par ses enseignements et son attention à pratiquer plus régulièrement. Et depuis je suis guéri de mon burn-out ! » Père Gérard de poursuivre son homélie par des conseils judicieux qui lui tiennent visiblement à cœur : « Jésus doit changer notre vie… dans cette question du Seigneur à notre égard, il y a un avant et un après. C’est fondateur pour chacune et chacun d’entre nous. Comme pour Pierre, car c’est sur sa foi, que le Seigneur a bâti son Eglise… et qui tient encore deux mille ans après malgré la fragilité de tous les êtres qui la composent. Mais ne l’oublions pas, le Christ soutient toujours ses enfants. » C’est cette proximité là qui n’est pas factice qui doit nous entraîner à faire Eglise ensemble, comme le Synode de la Pastorale d’ensemble, dont est chargé père Gérard dans sa nouvelle fonction de vicaire général, nous y invite tellement actuellement.

La messe pouvait se poursuivre dans une grande ferveur et une belle unité de tous. Les nombreuses familles présentes, et les jeunes en particulier, montraient combien l’espérance était le maître mot du parcours des six années de service pastoral du père Gérard à Basse-Terre.

A la fin de la messe père Gérard, dans un mot émouvant, remerciait l’assistance et toute la communauté. Distillant aussi des conseils pour la bonne marche et la vie de l’Eglise qui est à Basse-Terre dont la diversité fait la richesse. Des cadeaux lui ont été remis par les servants d’autel, les catéchistes, les groupes de prière, en signe de gratitude. « Il y a trois messes d’action de grâce, dans les trois lieux de Basse-Terre : cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe ce soir ; sanctuaire Notre-Dame du Mont Carmel demain ; chapelle Sainte Thérèse dans une semaine… pour remercier le Seigneur pour les six années passées sous la houlette du père Gérard. Et bien j’irai aux trois, car tout marche par Trinité, n’est-ce pas ! » me disait enthousiaste et généreuse, une mère de famille de Baillif, qui me confiait tout le bien que le père Gérard avait fait à sa famille à travers son accompagnement spirituel « si mes enfants n’ont pas perdu la foi, c’est grâce à lui ! ». Deo Gratias !

Jean-Marie Gauthier

(Photos T.Fundere)