Cédric BLONDIN, diacre ordonné prêtre le dimanche 10 septembre

Lien pour suivre la célébration de l’ordination du dimanche 10  septembre  16h, de Cédric BLONDIN, en direct 

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Cédric BLONDIN, diacre ordonné prêtre le dimanche 10 septembre
« Je me suis laissé conduire par Dieu »

 

Alors que se prépare son ordination presbytérale par Mgr Philippe Guiougou, le diacre Cédric Blondin revient sur son cheminement.

Pouvez-vous vous présenter aux lecteurs De L’Église en Guadeloupe ?

« Je suis né à Basse-Terre, le 14 juillet 1981. Mes parents sont originaires deVieux-Habitants. J’ai un grand frère,
une sœur et un petit frère. Ils vivent tous en métrople, sauf mon petit frèrequi vit à Basse-Terre. Je suis le dernier
fils de mon père et du côté de ma mère, nous sommes quatre et je suis le deuxième. »

 

Qu’est-ce qui a permis l’émergence de votre vocation ?

« Ma vocation vient, involontairement, de ma mère. Vu que je suis né le 14 juillet, il fallait que chaque année je
fête mon anniversaire à Notre-Dame du Mont-Carmel. Mon attachement à la Vierge Marie est donc venu de ma mère. J’ai reçu beaucoup plus jeune l’appel, mais je n’en ai pas parlé spécialement à ma famille. Mais c’est vrai
que j’ai eu des catéchistes, et une en particulier qui voyait ma vocation.
Elle s’appelait Mémé — elle est décédée maintenant —, elle était au Bas-du-Bourg. Mais à l’époque, je ne comprenais pas et ça ne m’intéressait pas. J’avais besoin de vivre ma vie. Et au fur et à mesure, l’appel de Dieu, le sentiment de vivre ma vie chrétienne a été de plus en plus profond, sauf que j’avais envie d’être dans le monde. En partant faire mes études, je me suis totalement éloigné de l’Église. Mais Dieu n’a pas abandonné, il n’a cessé d’insuffler cela en moi. je pense toujours au prophète Jérémie qui disait “Je ne suis qu’un enfant” et j’avais toujours cette crainte-là, de ne pas comprendre, de ne pas assumer les choses comme cela. Quand le Seigneur a vraiment appuyé ce désir, ce feu brûlant en moi, je suis rentré en Guadeloupe et j’ai pratiqué concrètement ma foi dans l’Église. Et il a fait son travail au fur et à mesure, jusqu’au jour où j’ai rencontré un jeune diacre qui allait devenir prêtre, c’est le père Lucien, et j’ai entendu cette petite voix en moi qui disait “c’est ma place aussi”. Mais je ne me sentais pas digne, ni capable de devenir prêtre et il a fallu que je rencontre le prêtre des vocations, le père Anthony, et le même jour le père Foucan, qui m’ont fait comprendre l’appel de Dieu et le “Oui” que je devais donner à Dieu, pour discerner déjà. Et
en discernant, particulièrement avec le père Chalder, qui a été mon mentor, j’ai pu abandonner ce qui pouvait m’éloi-
gner de Dieu et comprendre que ce “Oui” que Dieu demande, c’est un Oui définitif, pour le servir. »

 

Il y a donc eu des prêtres dont le ministère vous a interpellé…
« Oui, et particulièrement le père Chalder. Comme il disait à l’époque : “Oubizwen dékapé-w. Bondyé ka dékapé
ou é sa ou pé fè sé volonté a Bondyé”, et “Fais-toi confiance”. Je rend grâce à Dieu de sa présence. Je sais qu’il sera
là spirituellement et j’aurai une pensée pour lui. »

 

Et il y a aussi cette catéchiste…
« Elle s’appelait Mémé et elle a été la toute première qui a même voulu que je sois servant d’autel. Je ne l’ai pas fait
car ça ne m’intéressait pas, mais elle a vraiment été pour moi un vrai témoin de Dieu comme laïc, comme mère… »
Finalement, qu’est-ce qui vous a décidé à faire le pas ?
« C’est Dieu, parce que je me suis laissé conduire par lui. Il a fallu que je sois dans une recollection, à l’époque pour
le discernement, au CPSO. On a été à Néron et c’est là aussi que j’ai rencontré le père Chalder. C’est là que j’ai compris que ce que je cherchais depuis très longtemps, c’était cet amour dans sa plénitude. J’ai dit “oui” ce jour-là et
c’est ce qui m’a donné la force de faire face aux réticences. »

 

Sur ton faire-part, vous avez choisi cette citation de Jean, « Ce qu’il vous dira faites-le. » C’est dans cet esprit d’obéissance que tu t’engages…
« Oui, cet esprit d’obéissance et de fidélité envers Dieu. Car s’il n’y a pasde fidélité, il n’y a pas de vrai “oui”.
L’obéissance, c’est s’ajuster à Dieu et se laisser conduire par lui. »

 

Vous allez vous intégrer dans l’Église diocésaine. Qu’est-ce que vous percevez de l’Église ici, en Guadeloupe ?
« C’est très différent de la Métropole. On ressent bien la culture guadeloupéenne dans la liturgie et c’est vrai
aussi qu’il y a des points qu’il faut accorder… Je comprends la charge de l’évêque qui dit “que tous soient un”.
D’un point de vue liturgique, il faut que le peuple de Dieu soit rassuré de voir que ses pasteurs le conduisent sur
le même chemin et pas sur un chemin individuel. »

 

Au niveau de la pastorale, qu’est-ce qui te semble prioritaire, quelles sont les périphéries vers lesquelles il faut aller ? J’entends par là ceux qui restent sur le parvis, voire plus loin encore…
« Aller en périphérie, c’est aller vers ceux qui ne sont pas croyants et aussi vers ceux qui sont croyants d’autres
confessions, favoriser ce dialogue œcuménique, car le but de Dieu n’est pas de diviser, mais de rassembler. Et
aussi la place des jeunes. Il faut qu’on comprenne l’adaptation qu’il faut avec ces jeunes-là, comme Dieu s’est adapté avec les disciples d’Emmaus. »
Propos recueillis par le Père Silvère NUMA