Enseignement Catholique : Fraternité et Espérance durant 3 jours

Mgr Guiougou tenait à connaitre et a accompagner duranrt ces 3 jours l'enseignement catholique. Pere Thierry St Clair notre Directeur Diocésain de l'EC
Jerome Brunet, un intervenant de qualité! Merci!
Chorale de l'enseignement catholique (La maitrise de Massabielle surtout)

« Sel de la terre et lumière du monde » notre Enseignement Catholique en Guadeloupe est bien debout et a de bonnes raisons de cultiver cet esprit de corps qui lui permet d’aller de l’avant ! « Pourquoi j’aime venir à ce colloque : c’est parce qu’on y cultive un véritable esprit de famille dans lequel j’apprécie venir me ressourcer ! » ainsi s’exprime Gilbert C., agent technique pour le nettoyage au LEP de Blanchet. Et Camille P. du collège/lycée de la Jaille d’appuyer : « ce vendredi 13 octobre près de huit cents personnes aujourd’hui venues de tous les établissements scolaires : des directrices et directeurs d’établissement, aux agents des postes techniques subalternes en passant par tous les enseignants, les personnels d’éducation, d’administration et de santé, les parents, les membres de toutes les instances qui permettent à l’Enseignement Catholique de tenir debout (OGEC, APEL, UGSEL etc…), les bénévoles de la vie pastorale et même des jeunes puisque c’est pour eux qu’on est là… vous vous rendez compte, c’est un beau levain dans la pâte pour montrer combien c’est ensemble qu’il faut marcher et faire face aux difficultés et à toutes les situations de péril qui peuvent se présenter à nous ! »

Ouvertes par le père Thierry St-Clair, directeur diocésain, ces trois journées de rencontre les 13, 14 et 15 octobre ont été placées dans cet élan fondateur missionnaire : « la gloire de Dieu c’est l’homme debout ! » comme saint Irénée de Lyon l’affirmait. Et il accueillait Mgr Philippe Guiougou, notre nouvel évêque, qui d’entrée de jeu plaçait la barre haut : « je suis très heureux de vous accueillir, je suis très heureux d’être parmi vous, l’un de vous, car c’est ensemble que nous trouverons les solutions pour éviter les écueils, faire face aux défis qui peuvent se présenter à nous, et aider nos enfants et nos jeunes à se former et espérer en demain ! » Le ton était donné et la joie de la rencontre et des retrouvailles se lisait sur tous les visages.  « Enseignement Catholique : unité et spécificités pour être sel de la terre et lumière du monde » tel est le thème fédérateur de ce triduum.

Il est vrai que depuis quatre ans, à cause de la crise sanitaire, nous ne nous étions pas retrouvés ainsi tous ensemble. Et les jeunes de la section de formation aux métiers de l’accueil du lycée Saint Joseph de Cluny à la Jaille ont mis les bouchées doubles pour rendre attractif le WTC à Jarry où se tenait le colloque. Il s’agissait de remettre en lumière les décisions des Assises qui avaient statué en 2019 afin d’aider tous les rouages de l’Enseignement Catholique dans leur dynamisme : étape importante pour reprendre souffle. Et Catherine Romuald, de l’équipe nationale de l’enseignement catholique et personne ressource pour notre instance diocésaine a fait un travail colossal de bilan pour que tout le monde évalue et s’y retrouve.

Pour la première journée de ce triduum donc, deux temps forts en ont ponctué le rythme : l’intervention de Jérôme Brunet ; et le travail en atelier.

Jérôme Brunet, coach formateur dans l’équipe du secrétariat national de l’enseignement catholique (servir le développement intégral par la sensibilisation, la formation et l’accompagnement) a tenu en haleine avec brio la nombreuse assistance qu’il avait devant lui par un power-point bien structuré qu’il commentait avec énergie.

« L’avenir n’est plus ce qu’il était » disait Paul Valéry. Exact, et d’ajouter : l’avenir était prévisible ; aujourd’hui non ! Nous sommes mis au défi de nous entendre à l’échelle de la planète pour solutionner le monde. Nous le voyons bien ! Les débats : pollution, énergie, transports, intelligence artificielle … : le monde est imprévisible ! Tout ce que nous avons mis en place est appelé à se transformer. Il faut que « le pacte éducatif global » (lancé par le pape François en 2019) qui constate les mutations profondes et rapides qui interviennent partout (réseaux sociaux…etc) nous nous l’appropriions tous exactement. Les enjeux concernent l’ensemble de l’humanité. Ce parcours éducatif doit nous faire murir une nouvelle fraternité universelle : par le dialogue (alliance de toutes les composantes de la personne) ; la personne est au centre, au cœur du logiciel de l’éducation. Einstein disait : « On s’acharne à faire toujours la même chose en espérant un résultat différent ». Impossible aujourd’hui nulle part !

L’Enseignement catholique c’est 17,6% de la population dans l’hexagone. En Guadeloupe c’est 10 %. On a donc du poids, qu’on le veuille ou non. Liberté, Egalité, Fraternité, pas laïcité. C’est la république qui est laïque, pas les citoyens.

Voilà nous sommes au cœur d’un enjeu considérable. Nous le voyons bien partout. Il nous faut être des veilleurs, des éveilleurs. Le caractère propre de notre Enseignement Catholique c’est notre spécificité, notre ADN. L’identité école catholique passera par une culture du dialogue. Le projet de l’Enseignement Catholique repose sur la dignité qui est une valeur inaliénable. « Le bonheur est essentiel, c’est le mobile de nos actes » disait saint Augustin. L’altérité est constitutive de notre éducation. Enjeu : comment je peux être heureux avec les autres dans une équipe où je puisse être heureux pleinement et où les autres puissent se sentir bien aussi. La définition du bien commun débouche sur le bonheur de chaque personne. Visons « Une vie bonne avec et pour les autres dans des institutions justes » disait Paul Ricoeur. Comme dans le rugby, nous devons connaître les règles, les appliquer et obéir à l’arbitre.

Sans l’Espérance rien est possible. Il nous faut bâtir la paix dans le monde, dans le respect de la création, Dieu tout en tous ! Oh comme notre pape François a raison ! Bergson disait encore : « l’avenir ce n’est pas ce qui va arriver, mais ce que nous allons faire ! »

Les jeunes de la section de formation aux métiers de l’accueil du lycée Saint Joseph de Cluny à la Jaille ont mis les bouchées doubles pour rendre attractif le WTC à Jarry où se tenait le colloque.

Après cet exposé brillant et revigorant, il nous fallait passer à l’action pour travailler en ateliers et remettre à jour les objectifs de nos assises publiées il y a quatre ans. Les objectifs : faire réseau entre acteurs de l’enseignement catholique du territoire ; renforcer le sentiment d’appartenance ; approfondir la réflexion sur chacune des orientations par un premier retour d’expérience ; réfléchir ensemble sur la mission de l’école chrétienne. Tout cela autour des trois axes : la communauté éducative : une participation différenciée à la mission éducative commune (accueillir, accompagner, s’engager) ; la communauté éducative : une participation à la mission éducative de l’Eglise (annoncer l’Evangile) ; la communauté éducative : une participation à la mission d’enseignement et d’éducation (enseigner et former).

Vingt-cinq ateliers permettaient à tout le monde de se répartir et de se retrouver ainsi pour travailler, évaluer et dialoguer afin de faire des propositions pour avancer et progresser. Tout le monde a des idées, tout le monde a droit à la parole, la synthèse devra concerner l’ensemble des acteurs. « J’ai beaucoup aimé ces ateliers. Dans le mien, je me suis sentie bien et j’ai pu émettre des souhaits de travail concret en harmonie avec notre idéal chrétien pour le bien de nos enfants ! » disait Lucette, mère de famille de Marie-Galante.

Un gros travail de synthèse sera réalisé et porté à la connaissance de tous, par l’équipe de la direction diocésaine de l’enseignement catholique sous la houlette de Catherine Romuald.

Avant le temps de midi, des jeunes pleins de dynamisme de nos établissements sont venus apporter leurs témoignages : il s’agit non seulement de réussir ses études, mais aussi se sentir bien, cheminer spirituellement et cultiver la fraternité ! « La pause méridienne permettait, dans la convivialité, de resserrer les liens entre nous, de faire plus ample connaissance avec les autres établissements et d’entendre une belle musique bien de chez nous. L’amitié dans la détente saine c’est important » affirmait Gérard, agent d’un établissement du Moule.   

Et l’après-midi, Jérôme Brunet continuait de nous instruire sur : « l’articulation et la vie des différentes équipes dans nos établissements ». Les relations interpersonnelles jouant un grand rôle dans toutes les équipes. Il nous faut aujourd’hui éduquer au dialogue interculturel. Bien cibler la clarté des frontières pour toujours planter le décor : dehors, dedans, qui, quoi… La Vocation : finalité, raison d’être, sens, vision partagée… Le Leadership : clarté, visibilité… quelles sont les valeurs… Les règles et processus de régulation : inclusion, déclusion, régulation… Information : communication vraie… Capitalisation… Tous ces pôles sont déployés avec beaucoup de pédagogie de la part de Jérôme Brunet, afin de faire bouger « nos curseurs » à tous… et il a donné de beaux supports : les cercles de Stephen Covey… etc…

En fin de journée tout le monde constatait le grand intérêt du programme. « Il nous faut maintenant murir ce que nous avons appris et partager et vulgariser le message autour de nous pour le bien de nos enfants ! » disait un père de famille de Saint-Barthélémy.

Père Thierry St-Clair clôturait la journée en donnant des informations importantes : la communication du S.G.E.C. à propos de l’assassinat de Dominique Bernard enseignant à Arras ; la reconnaissance des professionnels et bénévoles qui ont tant œuvré pour l’Enseignement Catholique depuis de nombreuses années (on pense à Frédéric Mourillon qui a servi longtemps à la tête de l’UDROGEC ; l’importance du travail de Prospective réclamé en haut lieu pour baliser l’avenir de notre enseignement catholique diocésain sous la houlette de Valérie Cléril ; la formation pastorale avec le Père Isidore Mbokolo comme adjoint ; la Communication dans l’Enseignement Catholique portée par le Directeur Diocésain qui va être épaulé désormais par Jean-Marie Gauthier ; Catherine Romuald devient personne ressource pour notre Enseignement Catholique Diocésain ; Lorry Seguin est nommé président de l’UGSEL (le sport un enjeu majeur dans l’éducation).

Mgr Guiougou concluait notre journée en adressant des mots d’encouragement à tout le monde : « continuons dans l’esprit de l’Evangile à pratiquer la justice, aimer la miséricorde et marcher humblement. Je vous exhorte à ne jamais perdre confiance. Dieu est là, l’espérance est notre flambeau ». Et avant la bénédiction et l’envoi, Jérôme Jean-Baptiste, directeur adjoint du collège/lycée de Massabielle pouvait lancer ce beau chant repris par tous comme une prière : « sois loué Seigneur pour ta grandeur, sois loué pour tous tes bienfaits ; gloire à Toi Seigneur tu es Vainqueur, ton amour inonde nos cœurs… que ma bouche chante ta louange ! » Annou alé !

Témoignage : « On a parlé de deux temps forts aujourd’hui : l’enseignement par Jérôme Brunet, et les ateliers de travail et de réflexion. Pour moi il y a un point fort qui couronne le tout et qu’il ne faut pas oublier : c’est cette amitié saine et joyeuse qui unit tous les travailleurs et tous les bénévoles qui œuvrent dans l’Enseignement Catholique. On a tellement plaisir à se retrouver, à échanger, à se donner des nouvelles, à s’encourager, à se donner des trucs et des méthodes de travail pour que dans notre métier ça aille bien… à chanter, à danser le bonheur d’être ensemble ! La Fraternité et l’Ecologie dont parle tellement le pape François, c’est aussi et sans doute cela qui nous permet de tenir et d’avancer ensemble ! Merci en tout cas ! »  Foucauld Gauthier, professeur des écoles à l’Immaculée de Versailles.

Deuxième jour du Triduum

Samedi 14 octobre tous les chefs d’établissement, les responsables des Tutelles, les présidents des instances qui composent l’Enseignement Catholique : OGEC (M. Willy Francillette), APPEL (Mme Sylvie Rosier) …etc… se retrouvaient à 8 h dans un hôtel du Gosier pour travailler ensemble dans le concret « le trépied qui compose l’Enseignement Catholique : l’OGEC, la Tutelle et le Chef d’Etablissement ». Mgr Philippe Guiougou, le père Thierry St-Clair et le père Isidore Mbokolo lançaient la rencontre par une prière afin de demander « à l’Esprit-Saint de nous éclairer dans les tâches qui composent notre mission ».

Jérôme Brunet par un exposé très éclairant permettait de reprendre les fondamentaux de chacun des niveaux. « Il est bon de se les remémorer régulièrement. Il est bon de relire les statuts de l’Enseignement Catholique régulièrement aussi car il y a tout dedans, et si on avait le réflexe de nous y référer le plus souvent possible, on éviterait bien des erreurs… Nous sommes une famille, il faut qu’il y ait une cohésion d’où une cohérence. La lettre de mission est là pour baliser les choses clairement : le Chef d’établissement rappelle, impulse, anime, accompagne, coordonne, dirige, délègue… Pascal Balmand parle avec juste raison que « nous avons la responsabilité en partage ». N’oublions pas qu’un établissement scolaire catholique c’est un lieu de communauté chrétienne qui entre dans le projet de l’Eglise diocésaine. …  Et d’édicter des notions les unes à la suite des autres pour nous servir de repère : le rapport à la science doit faire partie de la vérité pédagogique…. « Nous sommes tenus de respecter les règles élémentaires du jeu… On ne peut être à la hauteur de la mission qu’ensemble… le principe de subsidiarité c’est le contraire de la centralisation… c’est par l’éducation qu’on peut arriver au bien… » Autant de conseils, d’éclairages à chaque fois argumentés de façon imparable pour nous permettre de relier cela au concret de nos pratiques. Des ateliers ont permis des échanges rigoureux et solides entre tous les participants ! « Car tout n’est pas rose tous les jours et le temps passé qu’on ne compte pas, l’énergie déployée, les problèmes rencontrés demandent une grande force d’âme pour tenir bon » comme le faisait remarquer un chef d’établissement dans son groupe. La formation permanente, une charte de qualité (pourquoi pas), l’utilité des journées diocésaines ainsi pratiquées, la reconnaissance dans la dimension du travail et des services rendus, des journées portes ouvertes de l’Enseignement Catholique, la place de la famille dans notre apostolat, des séminaires de cohésion des équipes éducatives… « Il y a du pain sur la planche, mais la confiance est là et la volonté de cheminer ensemble ne prend pas une ride » disait une déléguée de Marie-Galante. Mgr l’évêque pouvait clôturer cette matinée intense de travail (deuxième jour de notre Triduum) par un mot d’encouragement à partir de la fécondité de notre recherche : pratiquer la justice (c’est l’entraide) ; aimer la miséricorde (la place du pardon) ; avancer humblement (la synodalité). C’est le mois du créole : annou alé !

Jean-Marie Gauthier