Vive émotion à la messe de réparation de la chapelle de Ricou au CHU

Dimanche 19 novembre 2023, Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, a célébré une messe de réparation à la chapelle de Ricou au CHU. Ce lieu de culte avait été gravement profané, en novembre 2022. L’aumônerie de l’hôpital et les fidèles peuvent désormais se le réapproprier.

Une célébration d’une grande intensité et ponctuée par de grands moments d’émotion. La messe de réparation de la chapelle de Ricou, par Mgr Philippe, notre évêque, restera de toute évidence dans les mémoires de la vie de notre diocèse. Pour rappel, ce lieu de culte emblématique du CHU, avait subi une grave profanation dans la nuit du 17 au 18 novembre 2022. Un souvenir de triste mémoire car le feu avait été mis à l’ambon, au tabernacle, au siège du célébrant et surtout à l’autel. Cet incendie volontaire avait profondément attristé l’aumônier du CHU, le père José NGOMA, l’équipe qui l’accompagne dans sa mission, les malades, le personnel soignant et plus largement le peuple de Dieu en Guadeloupe.

Ce que dit le droit canon

Lorsqu’une action « gravement injurieuse » est commise dans une église, le diocèse organise une messe dite de réparation, qui comprend notamment un “rite pénitentiel” afin de purifier le lieu sacré. C’est donc ce que les fidèles ont pu vivre autour de Mgr Philippe et des pères José et Lucien, respectivement aumôniers du CHUG et du CHBT. Le droit canon précise que « les lieux sacrés sont profanés par des actions gravement injurieuses qui y sont commises au scandale des fidèles et qui, au jugement de l’Ordinaire du lieu, sont si graves et contraires à la sainteté du lieu qu’il ne soit pas permis d’y célébrer le culte tant que l’injure n’a pas été réparée par le rite pénitentiel prévu par les livres liturgiques (cf. canon 1211).

La messe de réparation est généralement présidée par l’évêque du diocèse, sauf si la profanation est mineure. La présence du pasteur symbolise que la profanation touche bien toute l’Église diocésaine et non la seule communauté locale.  Conformément au cérémonial des évêques, avant cette célébration singulière, l’autel a été dépouillé, les signes exprimant la joie (fleurs, bougies, lumières) ont été retiré, tandis que les fidèles devaient rester sous les chapiteaux en dehors de la chapelle.

Des signes forts qui nourrissent la foi de tous les baptisés

L’office a débuté ensuite par la bénédiction de la chapelle par Mgr Philippe. C’est-à-dire l’aspersion de l’autel – mis à nu pour le purifier -, des murs, du tabernacle, du siège, de l’ambon, de la Croix, de la Vierge Marie et de la sacristie. Ce moment fut particulièrement émouvant. On a vu des larmes sur beaucoup de visages. Après quoi, l’évêque a procédé à l’aspersion des fidèles, en mémoire de leur baptême, en signe de pénitence également, mais aussi pour permettre à tout un chacun de panser ses blessures intérieures.

Dans son homélie, Mgr Philippe a dit sa joie. « Par ce rite, nous nous sommes réapproprié ce lieu, après l’attaque qui a été faite. Il fallait réparer. Tout ce que nous avons vécu, tous ces signes forts disent totalement ce qu’est l’Eglise : le lieu de l’humilité, de l’accueil, du pardon, de la réconciliation, le lieu où Dieu se fait vivant » a-t-il indiqué. S’appuyant sur l’évangile de ce 33ème dimanche du temps ordinaire qui faisait référence aux talents, Mgr Philippe a rappelé que Dieu donne à chacun des talents selon ses capacités, qu’il ne nous donne pas ce que nous ne pouvons pas porter. « S’il y a un talent, un charisme chez nous, c’est que Dieu nous l’a donné pour que nous puissions le faire fructifier » a-t-il ajouté.

L’importance des dons, talents, charismes, rappelé aux fidèles

Mgr Philippe a ensuite insisté sur l’importance des sept dons reçus lors de notre baptême et de notre confirmation. Le don de la Sagesse qui nous rappelle que Dieu est présent et que par ce don, nous avons la capacité de comprendre et de vivre ce Dieu présent en nous. Le don d’Intelligence, qui nous aide à entrer dans le mystère de Dieu. Le don de la Science, qui permet de reconnaître l’œuvre de Dieu dans le monde. Le don de la Force, qui nous donne la persévérance dans l’épreuve et le courage du témoignage. Le don de Conseil, nécessaire au discernement spirituel. Et enfin le don de Piété, qui fait entrer dans l’expérience de la paternité de Dieu, de sa proximité, de sa tendresse. Par ce don, a expliqué Mgr Philippe, « je fais l’expérience que Dieu est Père et parce qu’il est Père, je suis son Fils et sa Fille ». Et notre pasteur d’ajouter que « dans l’évangile, la différence entre ceux qui font fructifier les talents et celui qui va cacher celui qui lui a été confié, se résume en un terme : la confiance. Les autres ont confiance en ce que Dieu leur donne et ils le font fructifier. L’autre, il a peur. Donc n’ayons pas peur de ce que Dieu donne et dépose en nous. Par cette confiance en lui, il nous permet de faire des merveilles ».

Dieu seul sait…

« Que ce lieu soit toujours un lieu réconfortant, un lieu qui va accueillir les hommes et les femmes qui vont passer ici. Nous avons dit, à travers les témoignages, qu’il y a eu ici des baptêmes, des moments heureux, des moments difficiles également. Dieu seul sait ce qui se passe dans le cœur de l’homme et de la femme qui entrera de nouveaux ici » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe dans son homélie prononcée lors de la messe de réparation de la chapelle de RICOU au CHU, le dimanche 19 novembre 2023.

Thierry FUNDERE