L’unité des chrétiens célébrée dans une grande solennité à l’église Saint Luc de Baimbridge

La célébration œcuménique de prière pour l’unité des chrétiens, dans le cadre de la semaine éponyme, s’est déroulée mardi 23 janvier 2024, à l’église Saint-Luc de Baimbridge.

Toutes et tous furent unanimes : ce fut un moment fort d’églises durant lequel les fidèles orthodoxes, catholiques et protestants ont prié, chanter et louer ensemble. L’office était co-présidé par le père Gérard Foucan, vicaire général du diocèse qui représentait Mgr Philippe (absent du département pour cause de session des nouveaux évêques à Paris), le pasteur Philippe Biyong, de l’église protestante réformée de Guadeloupe et le père Michel Samé, prêtre orthodoxe. Plusieurs autres prêtres ont également pris part à cette belle célébration. Le père John, curé de cette paroisse de Saint-Luc évidemment, le père Isidore, le père Franck de la communauté du Chemin Neuf, de même que le père Albert Blanchard. Le diacre Emmanuel qui se prépare à vivre prochainement son ordination sacerdotale dans cette église de Saint-Luc de Baimbridge était aussi présent.

Le beau chemin de l’unité

Unis dans la prière, les fidèles se sont d’abord rassemblés en dehors de l’église en chantant « comment ne pas te louer ». Le mot d’accueil du père John a donné d’emblée tout son sens à ce temps fort œcuménique. « Orthodoxes, protestants, catholiques, venus des différents quartiers, de différentes paroisses, de différentes villes de Guadeloupe, le même esprit nous donne de louer le Seigneur. Qu’il nous conduise sur le chemin de l’unité. Qu’il habite vraiment notre prière pour qu’elle soit agréable à Dieu » a proclamé le père John devant l’assemblée des chrétiens qui avait fait le déplacement dans ce lieu de culte catholique. Tous se sont dirigés ensuite vers l’église, plongée dans l’obscurité. Seul le cierge pascal était allumé, placé près de la vasque où a été versé l’eau de vie. Les ministres des trois confessions, portant chacun une cruche, se placèrent à côté du cierge pascal, alors que la chorale et l’assemblée entonnaient le chant d’entrée, « chantez, priez, célébrez le Seigneur ».

L’eau, symbole fort de cette célébration

Là, le père John, curé de Saint-Luc poursuivit en ces termes « lorsqu’il accueille les trois visiteurs, Abraham leur propose l’eau qui désaltère et qui purifie. Cette eau que nous portons dans trois cruches différentes, protestants, orthodoxes, catholiques, c’est la même eau qui vient étancher notre soif. C’est la même eau qui vient nous purifier et c’est le même Seigneur qui nous l’offre ». A ce moment, lentement, chaque ministre versa l’eau de sa cruche dans le bassin, alors qu’un couplet du chant d’entrée était repris. Le père Gérard Foucan, vicaire général du diocèse, ouvrit la célébration par cette invitation à la prière, après le signe de croix, « nous voici rassemblés, frères et sœurs, pour prier pour l’unité visible des chrétiens. Au cœur de notre célébration se trouve le Bon Samaritain dans lequel nous entendons l’appel divin à aimer Dieu et à aimer notre prochain comme nous même ». S’en est suivi, avec l’assemblée, le « Gloire » au Père, à Jésus Christ, au Saint Esprit et au Dieu très aimant. Et ce beau chant de circonstances, « Seigneur nous arrivons des quatre coins de l’horizon » qui sonnait comme un hymne à l’unité chrétienne, avant la litanie de louange et d’action de grâce, avec comme refrain Laudate Dominum de Taizé.

Unis dans la prière pour implorer la miséricorde du Très Haut

La prière de confession a été dite en plusieurs temps entrecoupés de silences. « Nous avons laissé nos cœurs s’endurcir et nous nous sommes égarés nous-mêmes. A cause de notre manque de compassion, nous ne voyons plus Jésus dans ceux qui sont différents de nous. Nous n’avons pas su ouvrir notre cœur et notre pensée à la nature infinie et inconditionnelle de l’amour de Dieu pour tous. Parce que nous nous fermons à cet amour, le monde est obscurci par l’égoïsme, la violence, l’indifférence et la perte de sens ». Le prêtre orthodoxe, père Michel conclue cette prière de confession par cette supplication, « Dieu, Père de notre Seigneur Jésus-Christ que tu as envoyé à la plénitude des temps pour racheter la création tout entière, nous t’en prions : prends pitié de nous, pardonne nos péchés et transforme nous par ton Esprit ».

L’homélie très inspirée du pasteur protestant Philippe Biyong

Le temps de la parole, la première lecture (Gn 18,1-8), le psaume 138 et l’évangile, a été réparti entre les trois confessions. Après avoir proclamé l’évangile, le pasteur Philippe Biyong, de l’église protestante réformée, a fait une lecture de Jean 4. Faisant référence à Jésus et la Samaritaine, il a insisté dans son homélie, sur l’importance de l’unité. « Dans ce texte évangélique, nous voyons Jésus qui est Juif ouvrir le dialogue avec la samaritaine et parvenir à construire une passerelle. La présence de Jésus auprès de la samaritaine mène à l’unité, à une entente constructive. Au départ, Juifs et Samaritains sont deux peuples que l’on pouvait reliés à deux mots clés : distance et différence. Malgré cette distance et cette différence ancestrale, Jésus parvient à briser le mur. La samaritaine finit même par le reconnaître comme le Messie. Jésus nous invite nous aussi à construire un avenir commun à l’image de sa relation avec la samaritaine. L’unité se construit et tentons de former une seule famille de Foi sous la bannière du Christ » a dit le pasteur Philippe.

L’on se souviendra aussi de la grande et belle prière d’intercession formulée par les trois confessions religieuses rassemblées, lors de cette célébration œcuménique et singulièrement de ce passage. « Dieu de guérison, nous t’implorons de nous rassembler en un seul troupeau alors que nous sommes dispersés comme des brebis sans berger. Eclaire-nous par ton Esprit et envoie nous, deux par deux, pour que nous soyons la lumière du monde et le sel de la terre ».

Les eaux se sont mêlées pour la Gloire de Dieu

Au moment de l’envoi, le père John, curé de la paroisse, a rappelé qu’au début de l’office, chaque ministre avait porté l’eau de sa communauté et l’avait versé dans une vasque commune. « Les eaux se sont mêlées pour donner l’eau vive qui désaltère et qui purifie. Vous tous qui avez soif, venez boire gratuitement, nous dit le Seigneur ». Le père Gérard Foucan offrit à boire de cette eau aux trois ministres et aux animateurs de cette magnifique célébration. « Désaltérés par l’eau vive, allons aimer Dieu et aimer notre prochain comme nous-mêmes, unis au Christ et animés par l’Esprit Saint. Que Dieu tout puissant vous bénisse et vous garde dans l’unité » a proclamé le vicaire général du diocèse de Guadeloupe, avant de bénir l’assemblée qui chantait avec une émotion palpable, « qu’exulte tout l’univers, que soit chanté en tout lieux la puissance de Dieu. Dans une même allégresse, terre et cieux dansent de joie, chantent Alléluia ».

Thierry FUNDERE (avec Micheline TISBA)