Terre-de-Haut : Homélie très inspirée de Mgr Philippe GUIOUGOU, à l’église Notre-Dame de l’Assomption

Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe a présidé la messe du dimanche 3 mars, à l’église Notre-Dame de l’Assomption, à Terre-de-Haut, au dernier jour de sa visite pastorale aux Saintes. Son homélie a particulièrement capté l’attention. 

Comme à Terre-de-Bas, c’est un accueil des plus chaleureux qui a été réservé à Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, à Terre-de-Haut, dernière étape de sa visite pastorale sur les îles des Saintes. A sa descente de bateau, le maire de la localité Louly Bonbon, est venu à la rencontre de notre pasteur pour lui souhaiter la bienvenue.

Puis, du débarcadère jusqu’à l’église du bourg, Mgr Philippe arpenta la rue principale en chanson avec les enfants de la paroisse qui ont tenu ainsi à exprimer leur joie d’accueillir l’évêque de notre diocèse. Déjà, les nombreux fidèles avaient pris place pour la messe dont l’horaire était fixé à 10h. Une célébration particulièrement animée grâce à la chorale et l’assemblée, dans une belle communion marquant un beau moment d’Eglise sur cette île de Terre-de-Haut.

Saisir le sens des paroles de vie

Dans son homélie, Mgr Philippe s’appuya d’abord sur la première lecture de ce 3ème dimanche de carême.  « Quand Dieu nous donne ses commandements, ce sont des paroles de vie, pour nous faire grandir dans l’amour, dans la relation avec lui et avec les autres » a-t-il rappelé à l’entame de son propos. Ensuite, l’évêque de Guadeloupe a expliqué ce qu’il fallait comprendre à l’évocation du commandement : tu en feras aucune idole. « Ne pas idolâtrer les images, les statues, comme il y a beaucoup dans nos églises. Quand nous nous nous tournons vers elles, ce n’est pas Dieu que nous vénérons à travers ces objets. Pour nous catholiques, ce sont des aides pour nous tourner vers Dieu. Mais l’objet n’est pas Dieu. Beaucoup ne le comprenne pas » a indiqué Mgr Philippe. « Quand les choses ne vont pas, il y a cette tentation de se détourner de Dieu, comme le peuple d’Israël avec l’épisode du veau d’or. Cette tentation existe toujours pour les chrétiens que nous sommes. Ce n’est certes pas le veau d’or. Mais cela peut être l’argent, le bien matériel, l’idolâtrie qui devient notre Dieu au point de vouloir écraser l’autre. Le temps du Carême est là pour purifier notre regard et que celui-ci se tourne vers Dieu » a-t-il ajouté.

Le fondement de notre foi : la résurrection du Christ

Méditant l’Evangile de ce 3ème dimanche de carême (Jn 2, 13-25), notre évêque rappela qu’il est très rare de voir Jésus se mettre en colère. « Là il sort de lui-même car le temple, ce lieu qui est censé être consacré à Dieu, le sanctuaire, est envahi par les marchands, les commerçants qui veulent faire de l’argent à tout prix. Détruisez ce temple et je le relèverais en trois jours. Celui qui sera crucifié sur la Croix, ressuscitera le 3ème jour. Telle est notre foi chrétienne » a prêché Mgr Philippe GUIOUGOU, soulignant, dans l’action de grâce, le merveilleux moment d’unité vécu avec les fidèles des deux îles des Saintes, le vendredi soir, lors du chemin de Croix à Terre-de-Bas. « Les églises que nous avons sont des lieux saints qui abritent à la fois, le corps du Christ, le tabernacle, l’autel, le lieu de la parole de Dieu et les pierres vivantes que représentent nos communautés » a-t-il poursuivi.

Des pierres vivantes

Faisant allusion tremblement de terre de 2004 qui détruisit l’église de Terre-de-Bas et fragilisa considérablement celle de Terre-de-Haut, ce qui avait compliqué l’organisation des célébrations, Mgr Philippe a souligné que malgré cela, la communauté n’a pas disparu, car composée de pierres vivantes. « L’Eglise ne peut pas disparaître. Rien ne peut là détruire tant que nous donnons à Jésus-Christ la première place ».

Parmi les défis qui se présentent à nous, a insisté l’évêque, celui de la population vieillissante. « Les Saintes ne sont pas une exception à l’échelle du diocèse. Le constat est partout le même, avec néanmoins des réalités qui interpellent dans certaines localités notamment à Terre-de-Bas où il n’y a plus de naissances » s’est-il inquiété.

Pourquoi les confirmés ne donneraient-ils pas la communion

Insistant sur l’importance du sens de l’accueil dans nos églises, Mgr Philippe a réaffirmé la nécessité de faire de la place aux jeunes. Ainsi, a-t-il dit en substance, ils seront plus enclins à venir à la messe, s’ils se sentent vraiment utile et acteurs de la vie de leur paroisse. « Pourquoi les confirmés ne donnent-ils pas la communion ? », s’est interrogé l’évêque de Guadeloupe. « Ce serait là un bon moyen de les impliquer car une fois leur confirmation passée, on ne les voit plus. Avoir reçu le sacrement de la confirmation, c’est devenir adulte dans la foi. Quand je pose la question aux confirmés pour savoir s’ils veulent donner la communion, ils me disent que oui, mais comme ils sont jeunes et qu’ils font parfois des bêtises, ils n’osent pas. Alors à cela je réponds que des adultes qui donnent la communion font aussi des bêtises parfois » s’est amusé l’évêque de Guadeloupe. A n’en pas douter, cette aspiration de notre pasteur fera son chemin dans les esprits et les coeurs.

Cette très belle célébration s’est achevée par des remerciements appuyés adressés à Mgr Philippe GUIOUGOU et la désormais traditionnelle remise de cadeaux, partout où se rend l’évêque pour célébrer la messe. Notre pasteur a ensuite pris le temps de saluer les fidèles sur le parvis de cette belle église de Notre-Dame de l’Assomption, à Terre-de-Haut, avant le repas convivial partagé à l’invitation du maire et de son équipe, à la section Marigot.

Mais l’une des images fortes que l’on retiendra de cette venue de l’évêque de Guadeloupe sur cette île des Saintes, restera sans doute celle de son arrivée, en canot de pêche, en provenance de Terre-de-Bas, avec son chapeau salako vissé sur la tête.

Thierry FUNDERE et Père Silvère NUMA