Famille Fraternité de l’Incarnation : les réalités qui nous touchent !

Ce samedi 16 mars notre groupe vivait sa rencontre mensuelle dans la chapelle des soeurs Carmélites de Gourbeyre à 15 h. Deux axes nous ont mobilisés : la lettre de Mgr Guiougou sur le drame absolu que vit Haïti actuellement “dans un corps quand un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui”, et jusqu’au 7 avril, il insiste pour que nous ne cessions pas de prier pour ce peuple frère tellement meurtri. Yvette nous en a donné la lecture pour commencer notre rencontre. Le deuxième axe regroupait les messages que nous avons reçus les uns et les autres par watsapp ou mails : « En Haïti, voilà le trépied sur lequel est assis le peuple depuis des décennies : souffrance, épreuve, douleur ! Pourquoi ? Parce que tout est télécommandé de l’extérieur depuis longtemps. Et aujourd’hui les gangs sont armés par le Core Group qui manipule tout ! La vie politique haïtienne est gangrenée… et même si Ariel Henry a démissionné, on n’est pas sorti de l’auberge… le pays est déstabilisé par l’extérieur à un point tel que l’injustice et la criminalité règnent à tous les niveaux ! et le peuple souffre atrocement ! Quand cela cessera-t-il ? Quand est-ce que le monde respectera en vérité Haïti ?» ce cri d’alarme est de Nathalie Yamb sur les ondes : loin des fausses informations fabriquées, des manipulations de tous ordres, des influenceurs et influenceuses qui jouent, cette jeune journaliste de talent et de vraie conscience professionnelle mérite que nous l’écoutions pour comprendre un peu mieux le contexte haïtien actuel. » Ce cri du cœur est de Toussaint F., grand-père de 91 ans qui nous a envoyé ce message pathétique par watsapp le 2 mars dernier. Et il poursuit : « Il est terrible de constater tous les jours le drame que vit Haïti actuellement… c’est pour moi une épreuve effroyable dans ma chair et je prie quotidiennement mon saint patron Pierre Toussaint, esclave affranchi déclaré Vénérable par le pape Jean-Paul II en 1996, de nous venir en aide ! Lui seul peut nous comprendre en profondeur ! Sa vie exemplaire doit nous servir de boussole. »

 

Récemment nous avons prié en union avec les Sœurs de St Joseph de Cluny, sur recommandation de Sœur Joseph-Marie, supérieure provinciale à Versailles, dont plusieurs sœurs avaient été enlevées en Haïti. « Heureusement Dieu a entendu nos prières et elles ont été libérées saines et sauves quelques jours après ! »

 

En ce temps de carême faisons nôtre ce mot de Mgr Willy Romélus : « Mes amis, plus la vie est difficile, plus il y a d’épreuves, plus nous devons fixer nos yeux, notre esprit et nos cœurs sur la croix du Christ qui n’a de sens que dans sa Résurrection. Ce chemin vers Pâques nous devons le vivre chaque année en profondeur pour nous y ressourcer, consolider notre foi, vivre l’espérance par la réconciliation, et ancrer l’amour dans nos familles et la fraternité dans nos communautés et la société toute entière ! Voilà le chemin de liberté, de vérité et de justice que nous indique Dieu, notre Père à tous. » (Mgr Willy Romélus, évêque émérite de Jérémie – Haïti, dans son livre « espérer contre toute espérance » aux éditions Nestor). « Demeurons en communion de prière, vous savez que pendant que vous récitez le chapelet, nous le prions aussi dans nos Fraternités en Haïti. Cette communion de nos prières renforce notre unité, confirme notre fraternité, ancre notre espérance et est un gage de courage dans notre travail à tous ! » (Recommandation de Frère Francklin Armand, à la fin de notre retraite à Saintard en 2018). Nous aimons tant nous y référer.

 

« Toutes ces recommandations, nous les avons eues bien présentes à l’esprit et au cœur pendant la récitation du chapelet qui a suivi car le drame d’Haïti nous concerne tous… et cette fidélité est engageante pour nous. Les méditations de saint Charles de Foucauld ponctuent à chaque dizaine les intentions précises que nous partageons ! » comme l’explique fort bien Josette, fidèle grand-mère de la première heure. Mamie Sonia, alitée depuis chez elle, témoigne : « tous les jours je prie pour Frère Francklin Armand, afin qu’il ne lui arrive rien et qu’on ne le kidnappe pas surtout ! Il fait tant de bien autour de lui. »

 

« Renforçons-nos liens d’amitié et de prière … eux seuls nous permettront de tenir ! Même si plusieurs n’avaient pu venir et s’étaient excusés, nous étions plus nombreux aujourd’hui que d’habitude, preuve que la réalité brulante d’Haïti nous concerne directement ! » ainsi que l’explique fort justement Yvette Laupa.

 

Notre groupe sera représenté à la rencontre diocésaine des TKL le 7 avril au Lamentin, et nous ne manquerons pas d’être présents pour le temps de prière diocésain à saint Michel du Raizet à 17 h 30 ce même jour, sous la houlette de Mgr Guiougou, pour conclure ces quatre semaines de prière pour Haïti, en diocèse. Le verre de l’amitié a achevé comme à chaque fois notre rencontre d’aujourd’hui. Fos é kouraj.

 

Jean-Marie GAUTHIER