Messe chrismale 2024 mémorable à la cathédrale Notre-Dame de Guadeloupe

Mgr Philippe GUIOUGOU a présidé lundi 25 mars à 18h30, sa première messe chrismale en qualité de nouvel évêque de Guadeloupe. Un grand moment d’unité de l’ensemble des prêtres autour de leur pasteur, en présence du peuple de Dieu. Une célébration de toute beauté – portée par la solennité de l’instant et la liturgie -, durant laquelle les huiles saintes ont été bénies et les promesses sacerdotales et diaconales, renouvelées.

Après la grande ferveur du dimanche des Rameaux exprimée la veille dans chacune des paroisses de notre diocèse, l’Eglise catholique de Guadeloupe a vécu un moment de communion et d’unité exceptionnelle lundi soir 25 mars 2024, à la cathédrale de Basse-Terre. Magnifique célébration de la messe chrismale, présidée par Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, en présence du peuple de Dieu rassemblé, qui a rempli tous les bancs de la cathédrale. Ce fut un beau et grand moment de foi marqué par la singularité de cette célébration : la bénédiction et à la consécration des huiles saintes pour les sacrements.  

Le Seigneur vous invite à participer pleinement à son œuvre avec nous, prêtres, diacres, consacrés. Il vous invite par vos charismes, par vos dons, faisant ainsi de notre Eglise une Eglise qui écoute, une Eglise qui enseigne, une Eglise qui pardonne, une Eglise qui guérit. Une Eglise qui sanctifie, une Eglise qui aime. Une Eglise de communion et de mission“.
(Extrait de l’Homélie de Mgr Philippe GUIOUGOU)

L’évêque a donc bénit l’huile des malades qui, « avec la bénédiction de Dieu, soulagera le corps, l’âme et l’esprit des malades qui en recevront l’onction ». Il a béni ensuite l’huile des catéchumènes que l’on utilisera au cours des étapes de la préparation du baptême. Comme l’exprime la prière de bénédiction : « Elle soutiendra les forces de ceux qui sont en marche vers le baptême, afin qu’ils accueillent la Bonne Nouvelle et s’engagent de grand cœur dans l’effort de conversion dans le sacrement qui fera d’eux des enfants du Père ». Enfin Mgr Philippe GUIOUGOU a consacré, dans une prière solennelle, le saint Chrême. Par lui sera donnée « l’onction » du Christ, qui fait les chrétiens, « prêtre, prophète et roi ». Pour les baptisés et les confirmés, il est le signe du don de l’Esprit Saint par la nouvelle naissance dans l’Eglise. Il est aussi le signe de la consécration au service du Christ et de leurs frères, pour ceux qui sont appelés aux ministères de l’Eglise, évêques et prêtres.

Qui suis-je en tant que prêtre ?

Dans son homélie, Mgr Philippe GUIOUGOU a insisté sur ce que représente chaque prêtre pour notre Eglise. « Parce que le Seigneur m’a consacré, il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles, guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamé aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération. Vous serez appelé prêtre du Seigneur. On vous dira servant de notre Dieu. Oui, ces prêtres du seigneur, ce sont bien nous ici, rassemblés devant vous, peuple de Dieu, devant toi, Seigneur, qui as confié à ces prêtres, la responsabilité de conduire ton peuple. Lors de notre retraite des prêtres en Martinique, prêchée par Monseigneur Alain Ransay, évêque de Guyane, celui-ci nous a invité à répondre à la question qui suis-je en tant que prêtre ? Ce temps de retraite que nous avons vécu pendant une semaine nous a permis de nous interroger, de nous laisser bousculer sur cette question. Monseigneur Ransay nous a rappelé que lors de l’ordination sacerdotale que nous avons vécue, le rituel nous rappelle grandement ce qu’est le prêtre ».

L’évêque de Guadeloupe a également rappelé l’importance du discernement pour les hommes d’Eglise. « Nous sommes invités à toujours suivre le Christ davantage c’est de là que nous tirons notre ministère. Oui, en tant que prêtre, nous sommes invités à servir et guider sans relâche le peuple de Dieu, à discerner la direction, à donner à la paroisse, aux différents groupes et mouvements que nous accompagnons. Oui, discerner est le mot clé est le mot clé. Benoît XVI nous rappelait lors de sa messe d’inauguration disait, Mon véritable programme de gouvernance est de ne pas faire ma volonté et de poursuivre uniquement mes idées. Mais me laisser guider par l’esprit. Nous pourrions le dire aussi. Servir et guider le peuple de Dieu en discernant ce que le Christ veut pour l’Église, notre église de Guadeloupe. Le discernement est crucial, vital, pour discerner les charismes au sein de la communauté chrétienne ».

Servir et être disponibles pour les fidèles

Et Mgr Philippe de rappeler qu’en réalité, gouverner l’Église, c’est d’abord être un homme de service. « Nous sommes invités à être bienveillants envers l’ensemble du peuple de Dieu, sans oublier, la correction fraternelle si cela est nécessaire. Parce que c’est un acte d’amour que de savoir dire ce qui ne va pas. Servir et guider suppose donc une grande disponibilité, une grande disponibilité pour ses fidèles et comme je le dis souvent, la pastorale, toute la pastorale requiert d’abord une présence de notre part, mais peut être particulièrement celle des jeunes qui ont besoin de notre présence rassurante et réconfortante pour les aider à grandir et les guider. Tous ceux aussi qui sont démunis et malades, qui n’ont besoin surtout que d’une chose, que nous soyons là, au cœur de leur détresse et de leur souffrance. Bien sûr, vous faites cette expérience que le ministère requiert une disponibilité, quelquefois même au-delà de nos forces. Le prêtre est également invité à implorer la miséricorde de Dieu par l’intercession, la prière, dans un chemin personnel de sanctification. Mais aussi, évidemment, à prier pour les fidèles, le peuple de Dieu. Et ne nous y trompons pas, le peuple ne s’y trompe pas, bien d’entre nous et presque tous les jours, on nous demande de prier pour telle ou telle circonstance. Bien des demandes nous sont adressées parce que on reconnaît en nous cet homme de prière, celui qui intercède » a prêché notre Pasteur.

Les homélies, hauts lieux de prédications

L’évêque de Guadeloupe a également souligné qu’annoncer l’Évangile passe aussi par un ministère de prédications. « Mgr Ransay nous a beaucoup sensibilisés sur l’importance de l’homélie. Il est vrai que je suis de temps en temps interpellé par les paroissiens, me rappelant la nécessité pour eux d’être nourri par les homélies afin qu’ils puissent grandir et avancer dans leur vie spirituelle. Cela nécessite une conversion perpétuelle pour que ces temps de préparation soient suffisants afin que nos homélies soient nourrissantes, en tout cas autant que possible.  Nous pouvons nous rappeler ou nous poser sans cesse cette question à chaque préparation, d’homélie, Seigneur, que désires-tu dire aux fidèles, évidemment, avec des propos explicites commentant la parole de Dieu, et qui surtout crée une résonance dans la vie des uns et des autres. Bien souvent, les fidèles nous disent, cette parole était pour moi, elle m’était adressée. Nous savons bien que la force de la parole de Dieu, c’est quand cette parole vient rejoindre notre vie, vient faire écho à nos vies, viens faire écho dans ce que nous vivons de beau ou de moins beau et que cette parole nous bouscule ».

Implorer sans cesse la miséricorde de Dieu

S’arrêtant longuement sur le renouvellement des promesses des prêtres et des diacres, Mgr Philippe GUIOUGOU a rappelé l’importance de l’assiduité du clergé à la charge de la prière.  « Nous implorons la miséricorde de Dieu pour le peuple qui nous est confié, mais évidemment aussi pour nous même. Oui, beaucoup de personnes ne vont pas forcément bien. Le sacrement de la réconciliation, de guérison, le sacrement des malades, de fortification, tout cela vient exprimer une église de la compassion, une église qui console son peuple. Le prêtre est celui qui va donc s’unir au Christ victime sans tâche, en se consacrant au Seigneur. Et peut-être un point important et fort pour nous : un chemin de la prêtrise qui va, non pas de victoire en victoire, mais de dépouillement en dépouillement, afin de se laisser vider pour être rempli de Dieu. Oui, ce point est important car il y a toujours une part de nous-mêmes que nous voulons garder, comme ce petit lieu de confort où nous n’arrivons pas toujours à tout donner au seigneur. Oui, nous sommes des êtres humains. Si vous ne l’aviez pas remarqué, regardez-nous d’un peu plus près, vous verrez bien que nous sommes des êtres humains. Nous sommes des hommes de l’éternité. Nous n’avons pas de récompense matérielle. Nous œuvrons pour l’éternité, car quoi de plus beau que d’acquérir cette conviction d’être sauvé, le Salut éternel ? » a dit notre évêque.

Une véritable catéchèse de l’obéissance

Enfin, autre instant clé de l’homélie de Mgr Philippe la promesse d’obéissance du presbytérium à l’évêque, qui vaut mieux que tous les sacrifices, a-t-il affirmé. « S’il n’y a pas d’obéissance, il n’y a pas de communion. Ne pas obéir nous fait sortir du plan de Dieu. Mais je retiens surtout cette phrase, ne pas obéir, nous rend incapable d’exercer l’autorité. Nous pourrions tous méditer sur cette phrase. Car cette autorité, que nous sommes invités à exercer dans le ministère, a pour source notre propre obéissance. L’obéissance, c’est aussi une vertu qui a une forte dimension spirituelle à faire découvrir au monde. Cela nous permet de découvrir des choses que l’on n’a pas choisies. Voici finalement ce qu’est l’obéissance, découvrir des choses que l’on n’a pas choisies. L’obéissance ouvre des espaces, en fait, nous obéissons à Dieu et aux exigences de l’amour. Frères et sœurs, chers pères, chers diacres, cette gouvernance, cet exercice de la bonté de Dieu, cet enseignement de la parole, être serviteur, ce lieu de sanctification que représente notre ministère, tout cela nous pousse à accomplir des œuvres chères au Seigneur, œuvre de miséricorde, cette miséricorde qui nous pousse à aller vers les autres.  Ce qui nous pousse à aller vers l’autre ou laisser l’autre nous rejoindre. Ne pas rester sur nous-mêmes, à rejoindre finalement ces fameuses périphéries. Rien de tout cela ne serait possible évidemment sans la présence de l’Esprit Saint qui vient souvent devancer nos pas et bousculer nos plans. Vous aussi ici présents, vous qui êtes baptisés prêtres, prophètes et roi. Le Seigneur vous invite à participer pleinement à son œuvre avec nous, prêtres, diacres, consacrés. Il vous invite par vos charismes, par vos dons, faisant ainsi de notre Eglise une Eglise qui écoute, une Eglise qui enseigne, une Eglise qui pardonne, une Eglise qui guérit. Une Eglise qui sanctifie, une Eglise qui aime. Une Eglise de communion et de mission » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU dans cette homélie d’une grande inspiration, qui a particulièrement capté l’attention.

Les prêtres jubilaires honorés

Durant cette célébration, les prêtres ont donc renouvelé leurs promesses sacerdotales, tandis que les diacres en faisaient de même pour leurs promesses diaconales. C’est le vicaire général du diocèse, le père Gérard Foucan, qui a prononcé le mot de remerciement, à la fin de la célébration. « C’est un jour de fête et de joie, particulièrement pour les prêtres et les diacres qui viennent de renouveler leurs promesses d’ordination sacerdotale et diaconale. En action de grâce aussi pour les prêtres jubilaires. Pour le don de leur vie au service de l’Église, en exerçant à bon escient la triple fonction d’enseignement, de sanctification et de gouvernement. Aujourd’hui, nous célébrons également la richesse de leur expérience et la sagesse acquise au fil des années. Leur dévouement inébranlable et leur amour pour le Christ et son Église sont une source d’inspiration pour nous tous. Que votre exemple de foi et de don de soi suscite de nombreuses vocations sacerdotales dans notre diocèse » a dit le père Gérard Foucan, vicaire général du diocèse de Guadeloupe, avant de souhaiter un joyeux anniversaire sacerdotal à tous les prêtres jubilaires.

Les pères Frantz DIANT, Juste NIONGUI et Jonas SAINT-PAUL ont ainsi fêté leurs 15 ans de sacerdoces. Cette année 2024 marque aussi les 20 ans de sacerdoce de Mgr Philippe GUIOUGOU, des pères Frédéric CAPO, Kaze EUGENE et Serge TANGOULOU KANGA. Ordonnés prêtres en 1999, les pères Jean-Gary EDUME, Alfred LAVITAL et Thierry SAINT-CLAIR, ont fêté leurs 25 ans de prêtrise. Les pères Gérard DOMOND et Silvère NUMA ont été très applaudis pour leurs 35 ans de sacerdoce. Mentions spéciales enfin pour les pères Joseph AMBROSE, et Francis HERVOT, ordonnés prêtres respectivement, il y a 40 et 60 ans.

Une ordination sacerdotale et 5 ordinations diaconales à venir

Au chapitre des bonnes nouvelles, l’annonce a été faite de l’ordination sacerdotale du diacre et futur prêtre Emmanuel Petit, le mois prochain, à l’Église Saint-Luc de Baimbridge et des ordinations diaconales de 5 nouveaux serviteurs de notre Église, le 16 juin 2024 à Saint-Pierre et Saint-Paul. Il s’agit de Gilles LIMA (paroisse de Petit-Bourg), Paul SARLA (paroisse de Saint-François), Fred FELIX (paroisse de Vieux-Habitants), Michel MOLIA (paroisse du Gosier) et Yves LABRI (paroisse de Basse-Terre).

Rappelons que la messe chrismale manifeste l’unité de toute l’Église diocésaine autour de son évêque. En renouvelant leurs promesses sacerdotales, les prêtres réitèrent leur engagement à vivre toujours plus unis au Seigneur Jésus, à chercher à lui ressembler, à renoncer à eux-mêmes, être fidèles aux engagements attachés à la charge ministérielle, célébrer les sacrements, annoncer la Parole de Dieu avec désintéressement et charité.

Un grand woulo bravo également au chœur diocésain qui a donné de la voix avec chaleur, rondeur, justesse, intensité et précision, sous la houlette de Jean-Michel Lesdel (chef de chœur) et de Patrice Trèfle (organiste de la paroisse du Raizet) assisté de Joël Gustave Dit Duflo, lors de cette messe chrismale, la première célébrée par notre nouvel évêque, Mgr Philippe GUIOUGOU.

Thierry FUNDERE