Belle messe solennelle de clôture de la visite pastorale de Mgr Philippe GUIOUGOU, à Saint-Martin et Saint-Barthélémy

Dimanche après-midi 5 mai 2024, Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe, a présidé à l’église de Marigot, à Saint-Martin, la messe de clôture de sa visite pastorale dans les îles du nord, entamée le 30 avril à Saint-Barth. Un grand moment de communion entre le pasteur de l’Eglise catholique de notre diocèse, les fidèles de ces deux territoires et leurs curés respectifs, Père Evariste, doyen du doyenné et curé de Saint-Barth, et Père Rulx André, curé de Saint-Martin.

Que tous soient un ! La devise épiscopale choisie par Mgr Philippe GUIOUGOU pour son ministère à la tête de l’Eglise catholique en Guadeloupe, ne pouvait pas trouver meilleure illustration. L’évêque de notre diocèse l’a constaté lui-même. Les communautés de Saint-Martin et de Saint-Barth portent cette devise au cœur de leurs lieux de cultes et font corps avec elle. Cette aspiration à l’unité entre chrétiens catholiques des deux îles, s’est vérifiée durant toute la visite pastorale de Mgr Philippe, dans ces collectivités d’outre-mer qui demeurent parties intégrantes de notre diocèse. C’est cette unité vécue en Eglise qui a conduit une délégation de fidèles de Saint-Martin à se déplacer à Saint-Barth pour accueillir l’évêque au début de sa visite. Et inversement, à une délégation de Saint-Barth – composée notamment de jeunes qui recevront prochainement le sacrement de la confirmation -, à se rendre à Saint-Martin, dimanche 5 mai, pour assister à la messe solennelle de clôture de ce déplacement pastoral de l’évêque de Guadeloupe.

Du bon usage du multilinguisme

La deuxième lecture de cette messe dominicale de fin de la visite de Mgr Philippe à Saint-Martin a été dite en anglais, la première l’ayant été en français. Sur ces deux îles, le bilinguisme s’impose dans la vie des paroisses et dans les célébrations. L’on peut même parler de multilinguisme vu la diversité des populations qui fait la richesse des deux territoires et donne encore plus de sens à cette volonté d’unité. Beau symbole aussi d’une église catholique qui souhaite porter la parole et la bonne nouvelle à tous, à Saint-Martin et Saint-Barth, la prière universelle de cette célébration a été exprimée en français, en anglais, en espagnol et bien sûr en créole.

Dans son homélie, s’appuyant sur la lettre de Saint-Jean, Mgr Philippe a relevé que le mot amour revient plus d’une dizaine de fois dans ces deux textes. « Comme pour souligner l’essentiel, le cœur même de la foi chrétienne, s’aimer, aimer l’autre, aimer les autres, aimer Dieu ». Evoquant, plus précisément l’Evangile de ce 6ème dimanche de Pâques, l’évêque de Guadeloupe a tenu a rappeler que c’est le christ qui nous a choisi, ça veut dire que le Seigneur est d’abord à l’initiative de ce que nous sommes, de ce que nous vivons. Et pourquoi Dieu nous choisit s’est-il interrogé ?  « A St-Barth j’ai posé la question à des enfants et ils m’ont scotché. Un d’entre eux m’a répondu que Dieu nous a choisi parce qu’il est notre père. Un autre a été encore plus loin en indiquant que c’est pour que nous soyons bons. Derrière cette dimension de la bonté de l’homme revient la question de l’amour. Comment enseigner aux enfants ce que le Christ nous a enseigné ? Si nous n’arrivons pas à le vivre nous-même, nous ne pouvons pas être de ceux qui donnons un sens à ce témoignage et à cet enseignement que nous faisons » a indiqué Mgr Philippe.

S’adressant plus particulièrement au groupe de jeunes venus de Saint-Barth et qui vont recevoir le mois prochain, le sacrement de la confirmation et plus largement à tous les fidèles de l’assemblée, notre pasteur a rappelé ce que disait un évêque qui faisait référence la dimension olfactive de cette onction. « Cette huile, elle est parfumée et elle sent bon. C’est une huile qui sent bon et l’évêque disait que le chrétien doit sentir bon. Le chrétien doit sentir bon. Alors les jeunes, vous allez sentir bon bientôt à la confirmation, bientôt vous allez sentir bon, mais pour toute votre vie, parce que vous allez recevoir l’onction du Seigneur qui va vous faire grandir, confirmer votre foi et vous inviter à avancer ».

Et Mgr de questionner ensuite l’assemblée. « Et nous est-ce que nous sentons bon ? Quand les gens s’approchent de vous, est-ce qu’ils ont envie de rester ou est-ce qu’ils fuient ? C’est ça que ça veut dire sentir bon le chrétien. Donnons-nous envie à l’autre d’être avec nous, de rester et de mieux savoir. Qu’est-ce qui fait que nous sommes chrétiens ? Sentir bon au travail, à l’école, à la maison, à l’Église. Oui, sentir bon dans tous ces lieux parce qu’il y a une unité dans notre vie. Eh bien, voici cette invitation qui nous est lancée par le Christ. Je vous ai choisi pour que vous portiez du fruit et que votre fruit demeure. C’est Dieu qui nous a choisis. Il nous a choisi pour aimer, il nous a choisi pour porter du fruit. Il nous a choisi pour être des amis du Christ. C’est ce que l’Évangile nous dit. Vous n’êtes plus des serviteurs.  Vous êtes maintenant mes amis, c’est à dire ceux qui peuvent approcher de moi. Vous pouvez me parler de cœur à cœur. Vous pouvez grandir et cheminer avec le Christ. Nous sommes les amis du Christ. En tout cas, il nous considère ainsi ».

Un puissant et émouvant témoignage

Puis, comme pour encore mieux expliquer en quoi Dieu nous choisit et nous appelle, l’évêque de Guadeloupe témoigna de cet échange qu’il eut avec un jeune homme qui lui a raconté comment le Seigneur s’est adressé à lui en rêve. Ce fidèle lui a confié avoir quitté son île après sa confirmation et s’être éloigné de Dieu durant toutes ses années d’études, mais aussi au début de sa vie professionnelle. Il a confessé auprès de l’évêque avoir mis Dieu de côté, de ne lui avoir pas laissé le volant de sa vie. Et puis, il est revenu sur son île pour y travailler, toujours sans reprendre le chemin de l’église. Il y eut alors ce rêve. Où ce jeune homme raconte qu’il s’est vu dans une église, se demandant ce qu’il faisait là. Il n’a pas pour autant décidé à ce moment-là d’y revenir. Il raconte dès lors, avoir fait ensuite un deuxième rêve où de nouveau, il se retrouve avec une communauté, dans une église. Il finit par interroger sa mère en lui contant ces deux rêves successifs et son incompréhension. 

Soyez les disciples du Christ appelés par lui, soyez les amis du Christ. Car désormais, vous n’êtes plus serviteurs, vous êtes amis du Christ

Mgr Philippe GUIOUGOU, évêque de Guadeloupe

La réponse de sa mère ne tarda pas. Elle lui dit que les choses ne peuvent pas être plus claires. Cela veut dire que c’est bien ta place. On t’attend là. Et donc il a compris que le Seigneur le rappelait et lui demandait avec insistance de reprendre son chemin d’église. Mais ce beau témoignage ne s’arrête pas là. Un troisième rêve vint éclairer davantage le jeune homme. Il se voit entrant dans une église où l’on demande à tous ceux qui entrent de présenter leur carte de baptême. La peur l’envahi un peu et il se demande s’il va pouvoir accéder à cette église. Et quand, toujours dans son rêve, il arrive à l’entrée de cette église, on lui dit qu’il n’a pas besoin de montrer sa carte de baptême et il est invité à entrer dans l’église.

Bien plus que des serviteurs, tous appelés à être des amis du Christ

Ce beau récit fait par Mgr Philippe dans son homélie, a touché les cœurs et éclairé sans doute plus d’un sur son cheminement personnel de foi. Se souvenant de  ce qu’il avait dit aux élèves du pensionnat de Versailles, le 19 mars dernier, lors de la fête de Saint-Joseph célébrée dans cet établissement scolaire de l’enseignement catholique, l’évêque de Guadeloupe rappela aux fidèles présents dans cet église de Marigot, que « Dieu nous parle bien souvent dans des rêves. Dieu nous parle dans des circonstances de la vie. Dieu nous parle à travers les autres, mais est-ce que nous nous laissons guider par lui ? Oui, frères et sœurs, est-ce que, à travers les différents signes nous comprenons que Dieu est d’abord celui qui nous a appelé, celui qui nous invite à être ses disciples, celui qui nous invite à être ses amis. Soyez les disciples du Christ appelés par lui, soyez les amis du Christ. Car désormais, vous n’êtes plus serviteurs, vous êtes amis du Christ » a conclu Mgr Philippe GUIOUGOU dans son homélie.

A la fin de cette très belle célébration qui était retransmise sur les antennes de Radio Massabielle et de Radio Sainte-Marie des Îles sur place, les mots de remerciements se sont succédés pour rendre grâce et saluer le sens de l’écoute de l’évêque de Guadeloupe, sa proximité aussi avec le peuple de Dieu qui lui est confié. Les beaux présents n’ont pas manqué également pour remercier Mgr Philippe. Et puis, il y a eu ce geste plus que symbolique : un gaïac a été offert par les jeunes de Saint-Barth à la communauté paroissiale de Saint-Martin, en signe d’unité entre les chrétiens des deux paroisses et des deux îles. Dès la fin de cette célébration, l’évêque de Guadeloupe et sa délégation ont dû filer pour ne pas rater leur vol vers Pointe-à-Pitre, avant d’apprendre qu’ils ne décolleraient finalement que 3 heures plus tard, au départ de l’aéroport de Juliana. C’est aussi le lot des visites pastorales de l’évêque, toutes faites de belles rencontres, de surprises, d’échanges qui bousculent parfois et questionnent. Mais aussi d’imprévus.

Thierry FUNDERE (avec Père Silvère NUMA)