Mgr Michel Aupetit archevêque de Paris.

Le Pape François a nommé ce jeudi 7 décembre, Mgr Michel Aupetit archevêque de Paris. 

Il est actuellement évêque de Nanterre. 
Le Cardinal André Vingt-Trois est nommé administrateur apostolique de l’archidiocèse de Paris jusqu’à la prise de possession canonique de son successeur….

Le Pape François a nommé ce jeudi 7 décembre, Mgr Michel Aupetit archevêque de Paris.
Il est actuellement évêque de Nanterre.
Le Cardinal André Vingt-Trois est nommé administrateur apostolique de l’archidiocèse de Paris jusqu’à la prise de possession canonique de son successeur.

Ordonné prêtre le 24 juin 1995 pour l’archidiocèse de Paris, Mgr Aupetit est vicaire de la paroisse Saint-Louis-en-l’Île de 1995 à 1998 puis vicaire à la paroisse Saint-Paul-Saint-Louis de 1998 à 2001. En parallèle de ses fonctions de vicaire, de 1995 à 2001, il devient aumônier des lycées et collèges du Marais (François Couperin, Charlemagne et Sophie Germain, Victor Hugo). Entre 1997 et 2006, Mgr Aupetit est enseignant de bioéthique au CHU Henri Mondor à Créteil. En 2001, il devient curé de la paroisse Notre-Dame de l’Arche d’Alliance. De 2004 à 2006, Mgr Aupetit est doyen du doyenné Pasteur-Vaugirard. Entre 2006 et 2013, il est vicaire général de l’archidiocèse de Paris.
 
En 2013, Mgr Aupetit est nommé puis ordonné évêque auxiliaire de Paris. Entre 2013 et 2017, il est l’évêque accompagnateur des Chantiers du Cardinal. De 2014 à 2017, il est Président de Radio Notre-Dame et de la Cofrac France.
 
Depuis 2014, Mgr Aupetit est évêque de Nanterre. En mars 2017, à l’Assemblée plénière des évêques de France, il est élu Président du Conseil famille et société.
 
L’installation de Mgr Aupetit est prévue le samedi 6 janvier 2018 à 18h30 en la Cathédrale Notre-Dame de Paris.
 
Une rencontre avec la presse sera prévue après son installation. La date et l’heure en seront communiquées ultérieurement.
(Conférence des Evêques de France)


 

Le pape François a nommé Mgr Michel Aupetit, 66 ans, en remplacement du cardinal André Vingt-Trois, atteint par la limite d'âge. Cet ancien médecin généraliste a été ordonné prêtre catholique à l'âge de 44 ans.

Mgr Aupetit est ce que l'on appelle dans l'Église une «vocation tardive». Cet homme, qui a grandi à Chaville puis à Viroflay, en banlieue parisienne, a d'abord été médecin généraliste avant de choisir la voie religieuse et d'être ordonné prêtre catholique à l'âge de 44 ans.

C'est aussi un choix de continuité pour le diocèse de Paris. Il a été ordonné prêtre catholique par le cardinal Jean-Marie Lustiger, (archevêque de Paris de 1981 à 2005). Mais c'est Mgr André Vingt-Trois qui nommera en 2006 – très peu après son arrivée à l'archevêché de Paris – le père Aupetit comme vicaire général du diocèse de Paris, c'est-à-dire l'un des cadres chargés d'assister l'archevêque. C'est le même cardinal Vingt-Trois qui ordonnera le Père Aupetit évêque auxiliaire de Paris en 2013
 

Enquête secrète

Dans l'Église catholique, la nomination a un tel poste ne fait pas l'objet de candidature. À Rome, la Congrégation pour les Évêques, le ministère du Vatican chargé de la nomination des évêques dans le monde, lance, à travers la nonciature apostolique (l'ambassade du Saint-Siège) du pays concerné, une enquête totalement secrète parmi les prêtres et personnalités du diocèse.

Il s'agit de faire remonter une liste de trois noms (la «terna») de prêtres, ou d'évêques, susceptibles d'occuper la charge. Après de multiples recoupements, des enquêtes de moralité et de personnalité, cette liste finale est arrêtée. Elle est présentée au Pape, qui tranche. Mais le Pape sonde aussi ses propres réseaux pour les postes très importants que sont les grandes capitales.

Un choix de continuité donc – selon plusieurs sources fiables, les deux autres «finalistes» de la «terna» auraient été Mgr Dominique Lebrun, archevêque de Rouen et Mgr Laurent Ulrich, archevêque de Lille – qui ne signifie pas, pour autant, une permanence de style.

«Mon père, cheminot, ne mettait jamais les pieds à l'église.»

Mgr Aupetit

Il apparaît, en effet, que Mgr Aupetit, spécialiste de bioéthique, d'une personnalité aussi joviale que déterminée, n'hésitera pas à monter au créneau du débat public quand il le jugera nécessaire. Ce que faisait le cardinal Vingt-Trois, mais Mgr Aupetit aura un style plus mordant. Il connaît de l'intérieur les nouvelles questions éthiques les plus délicates posées par la recherche scientifique.

Peu connu, parce que très distant des médias, il animait toutefois une chronique hebdomadaire sur Radio-Notre-Dame. Il n'aura donné, par exemple, que deux grandes interviews en trois ans d'épiscopat à Nanterre.

La première fut pour Paris Match où il disait «j'ai toujours eu la foi. Mais puisque, en dehors de ma mère qui allait à la messe, le dimanche, personne chez moi n'était pratiquant. (…) mon père, cheminot, ne mettait jamais les pieds à l'église. D'ailleurs, je voulais me marier et j'attendais de trouver celle avec laquelle je fonderais une famille. Si, à 20 ans, la question de la vocation m'a effleuré, elle a mis douze années à mûrir (…).»

Un gestionnaire des hommes et des choses

La seconde interview, il l'avait accordée à l'hebdomadaire Famille Chrétienne, en juin dernier, après l'avis du Conseil National Consultatif d'Ethique sur la PMA. Mgr Aupetit, qui a été élu à l'automne à la présidence du «Conseil Episcopal Famille et Société» (structure de l'épiscopat notamment chargée des questions bioéthiques et politiques), preuve de la confiance qu'il inspire à ses confrères, expliquait alors: «Il y a une anesthésie de la conscience dans notre pays. Mais cela ressortira d'une manière ou d'une autre. Les personnes nées des premières PMA ont actuellement la trentaine, et se posent des questions sur leur filiation, comme Arthur Kermalvezen, dans son livre «Né de spermatozoïde inconnu» (Presses de la Renaissance). Toutes ces mesures, comme le «mariage pour tous» et la PMA, passent aujourd'hui comme une lettre à la poste, mais auront plus tard des conséquences catastrophiques».

« Il nous faut lancer les «start-up du Bon Dieu »

Ceux qui le connaissent bien préviennent pourtant qu'il ne faut «pas enfermer» cet évêque dans sa spécialité de bioéthique, matière qu'il a d'ailleurs enseignée au CHU de Créteil. Il est en effet décrit comme un gestionnaire des hommes et des choses, «pragmatique» car il aime atteindre des objectifs «avec efficacité». Et donc parfois «sans prendre de gants, ni se payer de mots quand il juge nécessaire d'avancer» confie l'un de ses collaborateurs.

Une fonction de représentation nationale

Ainsi à Nanterre, il aura fixé trois priorités pour son diocèse: «la solidarité, la famille, les jeunes». Dans une lettre pastorale très récente adressée à tous les catholiques de ce diocèse, située à l'Ouest de Paris, Mgr Aupetit leur posait cette question comme un axe de travail: «comment sommes-nous allés à la rencontre de ceux qui ne viennent plus à nous et qui ne connaissent pas le Christ?» Et il lançait pour ce diocèse catholique, cette formule: «Nous avons la chance d'être dans une région de créativité exceptionnelle. Il nous faut lancer les «start-up du Bon Dieu».

Le diocèse de Paris, le plus important de France, compte 525 prêtres. Outre la gestion de ce diocèse, fonction d'archevêque de Paris comporte aussi une part très importante de représentation nationale de l'Église catholique au plus haut niveau de l'État et de la société civile.

Plus personnellement, Mgr Aupetit, excelle, paraît-il à la guitare et au chant. On le dit aussi plein d'humour. C'est également un sculpteur à ses heures. Enfin, ses plus proches, confient que c'est aussi un croyant «ardent à la prière». Malgré la suractivité des fonctions épiscopales, il ponctue son emploi du temps par des phases très régulières de silence et de retrait pour se consacrer à l'oraison intérieure.

LE FIGARO (7 décembre 2017)