« La Flûte enchantée » nous enchante !

Mardi 8 mai avait lieu au hall des sports Paul Chonchon à Pointe-à-Pitre (qui était plein à craquer, avec beaucoup de jeunes avides de voir et d’apprendre), l’ultime représentation de cet opéra de Mozart. Un vrai enchantement tout au long du spectacle ! 

Mardi 8 mai avait lieu au hall des sports Paul Chonchon à Pointe-à-Pitre (qui était plein à craquer – avec pas seulement des vieux, mais vraiment beaucoup de jeunes avides de voir et d’apprendre), l’ultime représentation de cet opéra de Mozart. Un vrai enchantement tout au long du spectacle ! C’est la première fois qu’il était donné en Guadeloupe intégralement, et pour un coup d’essai ce fut un coup de maître ! En effet cette œuvre était interprétée ici par des artistes prestigieux de la Caraïbe et de l’Hexagone ; mais aussi de nombreux jeunes guadeloupéens participaient au chœur tout au long de la représentation… une prouesse de génie et de vrai travail collectif !

Cet opéra, revisité pour l’occasion par des artistes contemporains audacieux lui donnant une ampleur et un goût inégalé : Yé krik, Yé Krak, Yé Mistikrik… intervention géniale du conteur Patrick Cheval pour faire bouger le public entre les tableaux ! Jusqu’à ce fouet suggérant le serpent imaginé par Mozart au début du spectacle !

Tout en respectant la mélodie et le chant rigoureusement (bravo l’orchestre qui a beaucoup travaillé ici visiblement aussi), avec des artistes de talent venus de partout mais surtout de la Caraïbe : Camille Tremontant (ténor) ; Marie-Claude Bottius (soprano) ; Fabrice Alibert (baryton) ; Deborah-Ménéla Attal (soprano) ; Joël O’Cangha (ténor) ; Fé Avouglan (soprano)) ; Betty Famibelle (messo Soprano) ; Coretta Moueza (soprano), Josselin Michalon (baryton basse), Elvis Miath (ténor), et notre magistral Jean-Loup Pagésy (basse) qui a su fédérer tout ce monde d’artistes chevronnés, et tous ces artistes en herbe de chez nous qui formaient un chœur d’une belle amplitude, dont les interventions par petits groupes sémillants, ou en grand groupe, donnaient à l’opéra une saveur caribéenne pleine de sensations !   

Bravo à Carib’Opéra ! A quand un conservatoire en Guadeloupe digne de ce nom ? Notre Jean-Michel Lesdel en trace les contours déjà (merci à lui), d’autres le rejoignent ici, merci ! Je suis sûr que Père Serge Cyrille qui aimait tant le beau, l’art dans toutes ses composantes car « quand il est travaillé, qu’il s’agisse de l’orgue ou bien du ka, il nous hisse vers Dieu » (m’avait-il dit un jour tandis que nous regardions le carnaval magnifique et sain ce jour-là place de la victoire).

Père Cyrille aimait tant le croisement des cultures ! Il aurait aimé être à Paul Chonchon ! Que du haut du ciel il intercède auprès du Père pour aider notre jeunesse caribéenne à avancer dans le bon sens : grâce à des artistes comme J.-M. Lesdel, J.-L. Pagezy, Lucien Léogane, Eustache Cessy, Joël Gustave-dit-Duflo,  Carole Venutolo, Pierra Zamia, Luc Hubert Séjor, Claude Danican…  des sportifs comme Harry Mephon, Franck Garain… des hommes ou des femmes de sciences ou de lettres comme Hector Poullet, Dr Henry Joseph, Mireille Nicolas, Simone Schwarz-Bart… pour ne citer qu’eux… on est sur le bon chemin !
Jean-Loup Pagézy, très applaudi à la fin de la représentation, s’est exprimé en regardant tous les jeunes qui avaient mené à bien ce beau projet de spectacle qui fait honneur à la Guadeloupe : « c’est pour vous que nous sommes là !» « Non la cour ne dort pas ! » comme nous dit si bien le génial Raphaël Annerose !
Jean-Marie Gauthier