Rencontre des chrétiens autour du magico-religieux en Guadeloupe

 

Cherchons à mieux nous connaître pour construire la vie et la fraternité. Ce sont plus de cent-cinquante personnes qui se sont retrouvées à l’invitation des TKL et des mouvements d’action catholique, à la salle paroissiale de Prise d’Eau, ce samedi 16 mars de 14 h à 17 h.

 

Cherchons à mieux nous connaître pour construire la vie et la fraternité. Ce sont plus de cent-cinquante personnes qui se sont retrouvées à l’invitation des TKL et des mouvements d’action catholique, à la salle paroissiale de Prise d’Eau, ce samedi 16 mars de 14 h à 17 h. 

Le père Jacques Bouekassa, curé de la paroisse, souhaitait la bienvenue à tout le monde et passait aussitôt la parole au père Serge Plaucoste qui a animé la rencontre avec un espoir et une joie qui ont convaincu tous les participants à commencer par les intervenants de qualité : Marie-Hélène Jacoby-Koaly, socio-anthropologue ; Franck Garain, sociologue ; Père Albert Blanchard, prêtre ; Docteur Dimitri Cocoyer, psychiatre.
 

Après avoir prié l’Esprit-Saint, il s’agissait de donner une suite à l’intervention des deux prêtres exorcistes qui étaient intervenus à la rentrée de septembre pour nous parler « du mal ». Plus de trois cents questions avaient été posées alors, et restées sans réponse à ce jour. « Notre peuple a des besoins mais surtout des souffrances bien spécifiques,  et la culture cachée qui est au cœur de chacune et chacun, de par l’histoire et l’héritage de meurtrissures que nous portons en nous, entraîne un manque d’estime de soi qui est cause de biens des maux, affirme Marie-Hélène Jacoby Koaly dont le livre « le fonctionnement scolaire à l’école du magico-religieux » fait référence. Il faut toujours savoir écouter l’autre quand collectivement nous voulons avancer. Le propos de Franck Garin est venu à point nommé compléter son propos : « J’appartiens à un pays, un peuple, ki peyi nou ka lésé démin. Nous sommes une société vulnérable et c’est ensemble que nous devons trouver les solutions pour nous en sortir, pour aider nos familles, nos jeunes. Nous devons sortir de là plus forts, plus solidaires et avec une âme de bâtisseur ! » Père Plaucoste nous invitant à reprendre le refrain : c’est ensemble que nous pouvons le faire ! Docteur Dimitri Cocoyer a insisté sur le poids des souffrances qui paralyse dans nos sociétés aujourd’hui « chez nous à l’origine chaque groupe est venu avec son rituel, ses habitudes, son histoire… tout cela a marqué la mémoire des gens et peut entraîner des mélancolies tout d’abord, mais surtout des dépressions, des hallucinations… et jusqu’à des psychoses ; tous ces « mal être » qu’il convient de soigner et de ne pas les laisser s’enkyster. Les traumas dont parle si justement la psychanalyste Hélène Migerel. Au même titre que les prêtres qui peuvent vous accompagner spirituellement pour nous apaiser, les unités médicales dont je fais partie sont là pour vous recevoir dans le but de vous guérir. » Père Albert Blanchard, dans son topo a dit « que devons-nous faire, comme dit l’Evangile ! Ka nou ka fè ! » Et il nous a parlé des trois A (comme sur les piles spécifiques à la nomenclature des A) : A comme accueillir, A comme accompagner… c’est tout le travail que nous faisons en direction de la foi en Jésus-Christ, seul et premier vrai guérisseur, et A comme aimer. »
 

Puis après cet enseignement riche et bien argumenté, est venu le temps des questions. Nombreuses et en phase directe avec la vie. Grand intérêt dans ce partage. Père André Dénécy passant le micro à tous. Chacun a pu partager ses expériences.

Enfin avant la prière et la bénédiction finale, Père Plaucoste a su conclure en invitant toutes les personnes à « continuer le chemin », et tout le monde unanime a adhéré au projet qui se fait jour en lien avec les intervenants présents aujourd’hui. Nos prêtres doivent nous accompagner sur ce chemin et nous les remercions, dont Père Edouard Silène, Père Jean Hamot, Père Albert Chalder présents ce soir aussi. « Nous devons faire un projet collectif pour que notre société avance en harmonie, avec Jésus-Christ comme boussole » n’a pas manqué de dire Marie-Luce Sacilé, du Moule. Le verre de l’amitié et le petit partage concluaient amicalement la rencontre.
 

     

 

Ronny Calif, père de famille
(Prise d’Eau)