MESSE 2019 DES ANTILLO-GUYANAIS

 

C’est une église Saint-Sulpice archi-comble qui a accueilli la traditionnelle messe des Antillo-Guyanais, concélébrée ce lundi 11 novembre 2019, en la fête de Saint Martin de Tours, par Mgr Lafont, évêque de Guyane, Mgr Macaire, archevêque de Martinique et Mgr Riocreux, évêque de la Guadeloupe, entourés de très nombreux prêtres et diacres.

C’est une église Saint-Sulpice archi-comble qui a accueilli la traditionnelle messe des Antillo-Guyanais, concélébrée ce lundi 11 novembre 2019, en la fête de Saint Martin de Tours, par Mgr Lafont, évêque de Guyane, Mgr Macaire, archevêque de Martinique et Mgr Riocreux, évêque de la Guadeloupe, entourés de très nombreux prêtres et diacres.

Deux interventions ont précédé la célébration eucharistique. Tout d’abord, celle du Père Charles Roboam, curé d’Herblay (Val d’Oise) qui, après être revenu sur son parcours de jeune guadeloupéen appelé au sacerdoce, a exhorté chaque baptisé à vivre pleinement le don reçu de Dieu en adhérant toujours plus à la personne du Christ. Mgr Lafont, évêque de Guyane, a ensuite relaté le déroulement du synode sur l’Amazonie qui s’est récemment achevé à Rome et a redit l’appel du Pape François à prier pour « demander la grâce de savoir écouter le cri des pauvres » faisant référence à ces cris des peuples amazoniens face à la destruction de leur territoire et de leurs cultures.

La procession des célébrants s’est ensuite mise en route, accompagnée par les chants de la chorale, repris par toute l’assemblée. Après la liturgie de l’accueil et les lectures, Mgr Lafont a, dans son homélie, pris la figure de Saint Martin pour présenter les trois exigences (charité, périphérie, non idolâtrie) de la vie missionnaire qui doit être celle de tout chrétien. La charité sur laquelle nous serons jugés est celle de Saint Martin donnant la moitié de sa cape à un pauvre grelottant de froid ou encore celle de Mère Teresa recueillant et prenant soin des démunis de la rue. La charité est la vertu chrétienne fondamentale et la vie d’un chrétien doit s’inscrire dans l’exemple de Jésus Christ qui prie pour s’unir au Père et sortir à la rencontre de l’humanité. La périphérie, deuxième exigence de la vie missionnaire, c’est le mendiant dévêtu, l’étranger, le prisonnier, … que le chrétien doit honorer. Lorsque la périphérie n’est pas au cœur de l’Eglise, celle-ci n’est plus le corps du Christ. Les Palestiniens dormant sur la plage à Cayenne, en attente qu’une réponse soit apportée à leur demande du statut de réfugié, c’est la périphérie qui est rejetée. Si la périphérie n’est pas au plus profond de notre prière, alors nous ne sommes pas en Eglise. Accueillir la périphérie au centre de l’Eglise, c’est ce qu’a fait Saint Martin qui a quitté les villes pour aller porter l’Evangile au fin fonds des campagnes. Car c’est dans la périphérie que l’Eglise habite. La troisième exigence missionnaire est le refus de l’idolâtrie. Durant le synode pour l’Amazonie, des Indiens sont venus avec des sculptures, images de la Terre Mère. Certains ont parlé d’ « idoles » et à tort car les vrais idoles aujourd’hui, ce ne sont pas ces sculptures mais l’argent, cet argent qui nous tient prisonniers à travers les objets de consommation tels nos smart-phones, idoles fabuleuses et mortifères qui tuent les hommes et la terre. Il nous faut savoir nous en débarrasser ou tout au moins ne pas en être dépendants. Si nous voulons pratiquer sincèrement la Parole, nous devons nous libérer de cette idolâtrie de la consommation, du bien-être, de la marque, afin de tirer de la terre uniquement ce dont nous avons besoin et laisser les autres avoir accès à une vie digne. C’est cette triple image missionnaire de Saint Martin qui doit inspirer notre vie chrétienne : que la charité soit notre grande préoccupation, que la périphérie soit au centre de notre vie de prière, et que les idoles cessent d’accaparer notre âme, faite pour Dieu.

A la fin de la célébration eucharistique, chacun des évêques a délivré un message destiné à stimuler la vie chrétienne de son diocèse et celle de toute l’Eglise dans les Antilles-Guyane. Mgr Lafont a souhaité que le thème « Baptisés et envoyés » choisi pour le mois d’octobre 2019, décrété mois missionnaire, soit étendu à toute l’année afin que celle-ci soit elle aussi missionnaire. Le thème « Baptisés et envoyés : l’Église du Christ en mission dans le monde » souligne que l’envoi en mission est un appel inhérent au baptême et à tous les baptisés. Mgr Riocreux a présenté à toute l’assemblée « Bible en nous », récemment publiée par les trois évêques des Antilles-Guyane afin qu’elle aide les baptisés à être des missionnaires évangélisant et proclamant haut et fort la Parole dans l’Eglise comme dans le monde. L’évêque de la Guadeloupe a invité les fidèles à mettre à profit l’année missionnaire pour offrir et partager « Bible en nous ». Enfin, Mgr Macaire a rappelé les signes d’une communauté chrétienne réellement évangélisatrice (cf AA 2, 42-47) : le partage de l’Ecriture, la communion fraternelle, la solidarité, la fraction du pain, la prière. L’archevêque a ensuite souligné l’urgence de mettre en place une écologie intégrale qui restaure le lien entre la nature, la terre et les hommes et crée ainsi une société en harmonie avec son environnement. Ceci doit commencer par la famille qui doit être le premier lieu d’évangélisation, les parents étant appelés à être les principaux catéchistes de leurs enfants. Les paroisses doivent elles aussi être évangélisatrices en étant souriantes et accueillantes. Mgr Macaire a enfin noté que la population antillo-guyanaise d’Ile-de-France et des grandes villes françaises abritait les futurs prêtres et couples chrétiens engagés dans la société et qu’il importait de tous les encourager.

 
PG