19e dimanche ordinaire : 13 août 2023

Prendre soin de son terrain de foi.
Les disciples viennent de vivre une action extraordinaire. Avec 5 pains et 2 poissons, Jésus a nourri une foule de plus de 5 000 personnes. Ils sont remplis de joie. Jésus les envoie en barque sur l’autre rive, comme en mission pour partager cette joie. Comme a dit le Pape François aux jeunes aux JMJ à Lisbonne : « La joie est missionnaire, elle se partage ». Entre temps, Jésus gravit la montagne, et se met à l’écart pour prier dans le silence. Prier dans le silence ! Exercice difficile pour beaucoup d’entre -nous à l’Eucharistie, dans d’ autres célébrations (veillée, vénération du Saint Sacrement etc).
Au cours de la traversée, les disciples se trouvent confrontés aux turbulences du vent et de la mer,
ils sont saisis de peur. Leur peur grandit à la vue d’une « forme » qui vient vers eux en marchant sur la mer. Ils n’ont pas reconnu Jésus qui les rassure « Confiance ! C’est moi ; n’ayez plus peur » (Mt.14, 27). Pierre, n’est pas rassuré, il lui faut une preuve. Il demande à Jésus d’ordonner qu’il vienne à sa rencontre. Jésus lui dit : « Viens » (Mt 14, 29). La force de l’appel résonne aux vacarmes du vent et des vagues. Le « Viens », rappelle le « suis –moi » ordonné à Matthieu (Mt 9,9), mais aussi, de nos jours, à chaque baptisé. Chaque baptisé est appelé à remplir une mission : ecclésiale, sociale, syndicale ou politique. Répondre positivement à l’appel n’est pas toujours facile. Souvent, nous abandonnons la marche en cours de route, serait-ce à cause de notre peu de foi ? Voyant qu’il s’enfonçait, Pierre fait appel à Jésus : « Seigneur, sauve –moi » (Mt 14,30). Jésus lui tend la main et le relève. « Homme de peu de foi, pourquoi as-tu douté ? » (Mt 14, 31). Il nous arrive souvent de douter de l’action d’un membre de notre famille, ou de l’efficacité d’une célébration d’Église. Jésus nous montre en toute simplicité comment ne pas se laisser bousculer l’esprit par le doute. Pour ce faire, s’armer de silence, de paix et de prière, ainsi, faire grandir sa foi. La foi est porteuse de joie et de force spirituelle et physique en soi. Notre foi est une force, elle est la source de notre courage dans la conduite de notre quotidien. Dans la barque bousculée par la tempête, les disciples attendaient ; eux aussi avaient peur. Jésus arriva près d’eux, aussitôt « le vent tomba » (Mt 14, 32). A cette action, ils lui dirent : « Vraiment tu es le Fils de Dieu » (Mt 14, 33). Les disciples ont du mal à croire en la divinité de Jésus. Ce n’est pas la 1ère fois que Jésus calme devant eux le vent et la tempête. Ils avaient poussé le même cri : « Seigneur, sauve nous, nous sommes perdus » (Mt 8,25), ils s’étaient exclamés avec d’autres par ces mots : « Quel est donc celui-ci, pour que même les vents et la mer lui obéissent » (Mt 8, 27). Reconnaître que Jésus est le Fils de Dieu en cet instant, relève sans doute de l’émotion ! En suivant Jésus, ils avaient chaque jour la preuve de sa divinité. Ils étaient en train de labourer leur terrain de foi. Nous aussi par la confession, la prière, la charité et l’entraide, labourons notre terrain de foi. Aussi petite qu’est la semence, en prenant grand soin, notre foi grandit en nos cœurs et sans crainte nous accomplissons notre vocation de baptisés.
Georges BERVIN (Diacre)