20e dimanche ordinaire : 20 août 2023

Frères, sœurs, amis, l’évangile de ce dimanche nous renvoie aux cris de détresse et de foi, des enfants, des jeunes, des hommes et des femmes d’aujourd’hui ! En effet, le cri de cette Cananéenne rappelle la détresse de nombreux pères et mères de famille de chez-nous. « Prends pitié de moi Seigneur, fils de David ! Ma fille est tourmentée par un démon ». Mt 15,22b

Nous prêtres, sommes-nous suffisamment attentifs à ce qui tourmente les jeunes et leurs parents ? Le Concile rappelle cette attention essentielle que tout disciple du Christ doit avoir : « Les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des hommes de ce temps, des pauvres surtout et de tous ceux qui souffrent, sont les joies et les espoirs, les tristesses et les angoisses des disciples du Christ » Gaudium et Spes n°1

Or, même les premiers disciples de notre Seigneur semblent manquer de patience et de bienveillance envers cette femme lorsqu’ils disent à Jésus : « Renvoie-la car elle nous poursuit de ses cris » Mt 15,23c. Moi qui suis prêtre, je reconnais que je ne suis pas toujours disponible comme je le voudrais. Il m’arrive parfois de manquer de patience et de bienveillance envers des personnes. Je me surprends de leur dire : « je n’ai pas le temps ».

Que dire de cette affirmation de Jésus : « Je n’ai été envoyé qu’aux brebis perdue de la maison d’Israël » ? Mt 15,24b En fait, ce qui pourrait ressembler à un refus de la part de Jésus, est une manière d’affirmer qu’il a été envoyé en priorité vers les brebis perdues d’Israël ! Que sa mission commence auprès du peuple d’Israël pour ensuite s’étendre à tous les peuples. D’où l’importance d’être au clair sur les priorités de notre mission, dans la famille, dans la société et dans l’Eglise ! Par exemple en famille, n’est-il pas essentiel d’éduquer les enfants dans l’amour, la responsabilité, la foi et la liberté ? En Eglise, sans ignorer les autres aspects de la pastorale, ne faudrait-il pas accorder plus d’attention aux plus pauvres, aux jeunes et aux familles sans oublier la vocation sacerdotale au sein de notre Eglise en Guadeloupe ?

Car pour certains parents c’est presqu’une malédiction dans la famille que leurs enfants aient envie de devenir prêtre, ils sont prêts à tout pour leur faire changer d’avis, qu’ils fassent tout sauf de devenir prêtre. Il arrive aussi que des jeunes vivent de telle détresse et de telle souffrance, qu’ils soient totalement perdus. D’autres heureusement découvrent l’appel à devenir prêtre : « Je ne veux pas vivre ce que j’ai vu à la maison » disait un jeune qui est devenu prêtre.

J’admire le seul désir qui habite cette cananéenne : la libération de sa fille tourmentée. Sa foi est si grande qu’elle ne se laisse pas déstabiliser par les propos de Jésus : « Il n’est pas bien de prendre le pain des enfants et de les jeter aux petits chiens » Mt 15, 26b d’où sa réponse : « Oui Seigneur mais justement les petits chiens mangent les miettes qui tombent de la table de leurs maîtres » Mt 15,27b. Ce qui permet au Seigneur de libérer instantanément sa fille : « Femme, grande est ta foi que tout se passe pour toi comme tu le veux. Et à l’heure même sa fille fut guérie » Mt 15,28b

Autrement dit, seule notre foi en Dieu peut rendre gloire à Dieu ! Papa, maman, c’est votre persévérance dans la foi qui permet au Seigneur de faire des merveilles dans votre cœur etdans la vie de vos proches. Vous qui êtes mère et père de famille, faites confiance au Seigneur et continuez à le faire en toutes circonstances. Présentez au Seigneur avec foi et persévérance ce qui vous tient à cœur pour vos enfants, pour qu’il les protège et les délivre des pièges de ce monde, de l’argent facile, de l’alcool et de la drogue. Que le Seigneur mette dans leur cœur le désir de l’aimer et de le servir. Et pour certains d’entre eux de le servir comme prêtre !

Alors certainement le Seigneur vous dira comme à la Cananéenne : « Que tout se passe pour toi comme tu le veux » Amen.

Père Dénécy.