Comme chaque année, le troisième dimanche de l’Avent est celui de la Joie, « Gaudete » en latin.
Le cantique du jour nous replace dans l’exaltation exprimée par la bouche de la vierge Marie suite à la salutation d’Elisabeth.
Marie comme Elisabeth sont elles aussi habitées, remplies de l’Esprit de Dieu :
- Pour Marie : « l’ange lui répondit : le Saint-Esprit viendra sur toi et la puissance du Dieu très haut te couvrira de son ombre (Luc 1, 35)
- Pour Elisabeth : « au moment où celle-ci entendit la salutation de Marie, l’enfant remua en elle. Elisabeth fut remplie du Saint-Esprit (Luc 1, 41)
Et le fruit de la rencontre entre ces deux femmes est ce Magnificat repris tous les soirs dans la prière des vêpres. La joie dont on parle semble donc être liée à deux choses essentielles. La première est le fait d’être habité par l’Esprit-Saint, la seconde, celle de la rencontre avec l’autre.
Avec la seconde lecture, Saint Paul dans la lettre aux Thessaloniciens nous appelle à la prière, à la gratitude envers Dieu, à la reconnaissance envers les prophètes, à éviter de faire le mal en nous évertuant à faire le bien. Bref, il nous invite à surveiller nos comportements et nos attitudes. Tout cela pour rester toujours dans la joie.
Chers frères et sœurs, vous qui croyez et désirez suivre le Christ, connaitre Dieu, le premier geste qui nous est demandé est celui d’un désir, celui de Dieu, qui commence par un Oui, comme Marie et par un geste, celui d’aller vers. Aller vers celui qui nous envoie, aller vers celui vers qui IL nous envoie.
Et l’avertissement donné est clair, n’éteignez pas l’Esprit, ne méprisez pas les prophéties, discernez, discernez sans cesse. Et pour illustrer cela, le passage de l’évangile de Jean est significatif en la personne de Jean le Baptiste.
Nous y voyons un prophète, Jean, venu comme témoin pour rendre témoignage à la lumière et des hommes, prêtres et des lévites qui sont en questionnement sur l’identité de Jean et sa fonction de prophète. En se reconnaissant à sa juste place, en déclarant sa mission comme étant celle de « celui qui crie dans le désert », Jean-Baptiste donne sa vraie place à Celui qui vient pour nous sauver, le Christ Jésus. Telle est sa Joie : « mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ; c’est lui qui vient derrière moi, et je ne suis pas digne de délier la courroie de sa sandale. »
Ma joie, celle de tout chrétien est de nous laisser conduire par l’Esprit Saint qui nous a été donné, de nous laisser construire par les rencontres et les expériences qui sont les nôtres et par lesquelles nous pouvons, avec les yeux de la foi, discerner, voir et contempler l’œuvre de Dieu et sa présence dans nos vies.
Cette joie intérieure est celle que Dieu donne gratuitement à tous ceux qui souhaitent se mettre en route à la suite de Celui qui nous appelle et qui nous envoie à la rencontre de ceux qui ont soif et faim de Paix, de Justice, de Vérité et d’Amour.
Nous disposons tous d’une capacité que Dieu nous a donné pour révéler, pour manifester à d’autres Sa présence et c’est cela qui nous apportera cette Joie dont nous parle les textes de ce jour. Demandons-Lui en ce temps de l’Avent de pouvoir en bénéficier pour l’annonce de la bonne nouvelle du salut manifesté par la venue du Sauveur à Noel qui s’approche.
Jean-Marie LAPOUSSIN (Diacre)