Bâtir l’Eglise… en lien avec…

Une des paraboles sur le Royaume de Dieu annonçait déjà l’Eglise (Mt 13,31-33).

Le récit évangélique de ce dimanche nous parle à nouveau de cette Eglise.

Il nous dit quelle est la pierre de base de l’Eglise : la foi en Jésus, Christ et Fils de Dieu. Cette foi que Pierre est le premier parmi les apôtres à proclamer ne provient pas « de la chair et du sang ». Cette expression veut dire, pour les juifs quelque chose de purement humain, ce qu’un être humain et comprend par lui-même. Oui, la foi vient d’ailleurs… L’homme tout entier « chair et sang », est incapable d’accéder au domaine mystérieux de Dieu. Les paroles de Jésus à Pierre « tu es heureux Simon… » sont vraies pour tous les croyants, car c’est le Père qui nous a choisis et amenés au Christ (cf Jn 6,37 ; 6,44)

Ce récit est centré sur la prééminence de Pierre parmi les apôtres. Son nom était Simon, mais Jésus l’a surnommé Pierre (Jn 1,40) parce qu’il devait être la pierre de base de son Eglise. Il  faut savoir que dans la bible, le changement de nom est signe d’une mission qui est donnée. C’est aussi le cas pour Abraham et Jacob (Gn 17,5 ; Gn 32,29).                       

Les successeurs de Pierre seront dans l’Eglise ce que lui-même a été dans l’Eglise des premiers jours.

« Je te donnerai les clés du royaume des Cieux : tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les cieux. ». Pour les Juifs, lier et délier voulait dire préciser ce qui est interdit et ce qui est permis. Pierre et ses successeurs, les papes devront décider en dernier ressort qui fait partie du corps des croyants et qui en est exclu, et ce qui est ou non, foi de l’Eglise.

Certes, l’institution-Eglise existe et existera toujours mais elle n’est pas là pour nous écraser mais au contraire pour nous accompagner, nous aiguiller dans notre foi. L’Église a reçu mission du Christ lui-même de nous accompagner sur les chemins du Royaume. L’Église ne nous parle pas pour nous maintenir sous son pouvoir, mais pour faire de nous des hommes libres ! Refuser de l’écouter c’est souvent se maintenir sous le pouvoir de forces obscures. De plus, n’oublions pas que le Concile Vatican 2 a défini l’Eglise comme « le peuple de Dieu ».

A quelques jours de le rentrée scolaire, de la rentrée pastorale, nous pouvons nous demander si vraiment nous aimons l’Eglise, ce que nous faisons pour la défendre, pour la faire grandir. Nos médisances, nos paroles déplacées ou brutales sur l’Eglise et ses ministres n’ont-ils pas tendance à détruire l’Eglise ?

Alors, qu’aujourd’hui encore, autour de nous certains disent « Jésus oui, l’Eglise non »… méditons ces belles paroles du Pape François : « on ne peut pas aimer Dieu sans aimer ses frères ; on ne peut aimer Dieu en dehors de l’Église ; on ne peut pas être en communion avec Dieu sans l’être avec l’Église ni  être de bons chrétiens sinon avec tous ceux qui cherchent à suivre le Seigneur Jésus, comme un unique peuple, un unique corps. Demandons   la grâce de ne jamais tomber dans les tentations de penser pouvoir faire sans les autres, sans l’Église, … dans la tentation d’avoir un rapport personnel, direct, immédiat avec Jésus-Christ en dehors de la communion et de la médiation de l’Église ». 

Préparons nos cœurs à être de bons disciples-missionnaires au sein de l’Eglise de Jésus-Christ en Guadeloupe tout au long de cette année 2020-2021 !

Père Gérard FOUCAN