Dimanche 26 septembre : 26è dimanche ordinaire

Seigneur, fais de ton peuple un peuple de prophètes !

L’Esprit de Dieu souffle où il veut et nous rappelle à chaque instant l’universalisme de la mission et du salut. Le salut de l’humanité est donc œuvre de Dieu.

Œuvre de Dieu, comme les Anges l’ont chanté à Bethléem à la naissance de Jésus : « Gloire à Dieu au plus haut des cieux et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté. » Les hommes de bonne volonté sont tous ceux et toutes celles qui sont conscients de « la

semence du Verbe » (Saint Justin) et qui la transmettent et la font fructifier avec bonne conscience dans l’amour, le respect et l’humilité. Ils sont des chrétiens baptisés, des non-chrétiens, des pierres d’attente, etc…

Jean, l’un des Douze, choqué de voir les miracles opérés d’autres qui ne sont pas des leurs dit

à Jésus :« Maître, nous avons vu quelqu’un expulser les démons en ton nom ; nous l’en avons empêché, car il n’est pas de ceux qui nous suivent. ». Sa réaction est comme celle de Josué dans la première lecture de ce dimanche. Josué demande à Moïse d’empêcher ceux qui ne sont pas des « officiels » de prophétiser : « Un jeune homme courut annoncer à Moïse : « Eldad et Médad prophétisent dans le camp ! » Josué, fils de Noun, auxiliaire de Moïse depuis sa jeunesse, prit la parole : « Moïse, mon maître, arrête-les ! » La réponse de Moïse à Josué et celle de Jésus à Jean ne se sont pas fait attendre. Moïse dit à Josué : « Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux !»

Et Jésus dit à Jean : « Ne l’en empêchez pas, car celui qui fait un miracle en mon nom ne peut pas, aussitôt après, mal parler de moi ; celui qui n’est pas contre nous est pour nous. »

Plus que la tolérance et le respect de la diversité, Moïse et Jésus nous invitent à faire preuve

d’humilité et de discernement. L’Eglise de Dieu n’est pas une secte. Elle doit éviter toute tendance qui pousse au sectarisme et s’ouvrir davantage à l’action de l’Esprit qui souffle où il veut.

De nos jours, l’enseignement magistériel nous propose des instruments d’acceptation des

œuvres de Dieu dans le monde d’aujourd’hui : l’œcuménisme, les rencontres et moments de prière pour l’unité des chrétiens. Mais en ce dimanche, la liturgie nous rappelle qu’il faut éviter de créer des frontières à la manifestation de l’Esprit Saint et nous laisser guider par la lecture des signes des temps. Le Royaume de Dieu est là. C’est moi, c’est toi, c’est lui, c’est nous, c’est eux… c’est nous tous… La méthode de la lecture des signes des temps nous aide pour un bon discernement et nous permet de découvrir les ouvres de Dieu dans notre quotidien : voir, juger, agir et célébrer…

La liturgie de ce dimanche nous invite à réfléchir et à sortir de nos préjugés, nos exclusions,

nos rejets des autres. En ce dimanche, faisons nôtre la prière de Moïse : « Ah ! Si le Seigneur pouvait faire de tout son peuple un peuple de prophètes ! Si le Seigneur pouvait mettre son esprit sur eux ! » afin que l’Esprit Saint embrase tous les cœurs pour un nouveau monde de justice, de paix et d’amour.

Cossi Denis AVIMADJENON, curé de Baie-Mahault