Dimanche 27 septembre : 26è dimanche ordinaire

Dans cette parabole, en effet, Jésus dénonce l’attitude des aristocrates religieux de Jérusalem qui ont accaparé le pouvoir et qui écrasent les autres de leur supériorité intellectuelle, tout en négligeant finalement d’accomplir la volonté de Dieu. Or ces chefs religieux de l’époque, interpellés par Jean Baptiste sur le bord du Jourdain n’ont pas cru non plus, ni à son appel à la conversion. Ils sont restés emmurés dans leurs idées.
Quels sont ceux alors qui ont entendu le message de Jean-Baptiste, et se sont convertis ? Ce sont « les gens d’en bas », comme on dit. Ceux qui appartiennent à la dernière classe de la société, c’est à dire les pauvres, les publicains et les prostituées, réputés indignes et incapables d’entrer dans le Royaume de Dieu.
Les publicains d’abord : qui sont-ils ? Ce sont ceux qu’on appelait « les pécheurs publics ». Les publicains et les prostituées formaient eux, à l’époque, la dernière classe de la société. S’adressant alors à ces aristocrates religieux, qui tenaient le pouvoir, Jésus leur dit alors : « ces personnes-là que vous considérez comme indignes, comme les derniers vous précèdent dans le Royaume de Dieu. Bien plus, voyant la conversion de ces gens réputés indignes, ou de mauvaise vie, vous ne vous êtes pas aperçus de votre erreur, et vous ne vous êtes pas convertis. « Quand J-Baptiste est venu sur le chemin de la justice, vous n’avez cru à sa parole ; mais les publicains et les prostituées y ont cru » Eux en changeant de vie, ils ont accompli la volonté de Dieu ».
Cette parabole est donc une parabole sur la volonté de Dieu, i.e. sur ce que Dieu aime, sur ce que Dieu attend de nous. Certes, nous sommes des fils de Dieu. Mais il y a « fils et fils »…
Il est toujours facile, comme nous le constatons, de faire de belles promesses, et de se gargariser de belles déclarations. Que de fois nous avons dit, nous-mêmes, au Seigneur : « Mon Dieu ! Je t’aime, je crois en Toi, Je suis capable de donner ma vie pour Toi ! » Or, ce qui compte ce sont les actes ! Que de mamans par exemple ont dit à leur enfant, un jour ou l’autre : « Arrête de me dire que tu m’aimes, que tu m’aimes ! Arrête de boire ! Arrête de fumer ! Arrête de mener la vie désordonnée que tu mènes. Change un peu ton comportement, voilà ce qui me plaît ».
La parabole nous dit donc que le premier fils a répondu à son père : « Je ne veux pas aller à la Vigne ! » et puis ensuite s’étant repenti, il y alla. Parfois, il faut du temps pour reconnaître ses erreurs. Il faut du temps aussi pour se convertir, pour prendre conscience de sa mauvaise vie, et entendre l’appel à la conversion comme un appel qui s’adresse à moi.
Une des oraisons de la messe dit : « Dieu qui donnes la preuve suprême de ta puissance lorsque tu pardonnes et prends pitié.. ». Dieu est un Dieu qui aime la vie. Il revient sans cesse vers le pécheur pour l’appeler, car il veut l’arracher à la mort. Mais en même temps, Dieu respecte la liberté de chacun : l’amour ne force pas.

Père Yves GILLOT